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Avecla loi du 16 février 1791 les compagnies de maréchaussée n'entrant pas dans le cadre de la sûreté publique furent supprimées : - La compagnie des chasses et voyages (1) du roi :; créée par ordonnance royale du 24 mars 1772 sous le nom de maréchaussée à la suite de la cour qui n'exerçait ses fonctions de police que dans l'intervalle des voyages et dans le cadre
Une tradition couteliĂšre vieille de plus dâun siĂšcle Câest en 1829 que naĂźt Ă Laguiole, petit village de montagne de lâAveyron sud-ouest de la France un modeste couteau de paysan. Sa fameuse abeille, symbole de prestige et de qualitĂ©, qui orne son ressort en fera le couteau le plus cĂ©lĂšbre de France. La coutellerie Ă Espalion La coutellerie Ă Espalion est une activitĂ© ancienne puisquâon recense deux couteliers dĂ©jĂ au 17Ăšme siĂšcle. La production correspond aux besoins exclusifs de la population du canton couteaux droits dits capujadou, ciseaux Ă marquer le bĂ©tail, tranches-pain, serpettes et outils de vigneron , hachettes pour le forestage . A la fin du 17Ăšme siĂšcle Espalion Ă©tait devenu un des 5 centres clandestins dâassemblage de couteaux fermants bon marchĂ© Ă un clou de Saint Etienne appelĂ©s jambettes stĂ©phanoises ». Le montage Ă©tait organisĂ© par une famille de maĂźtres couteliers, les Canel, originaires du Chambon commune couteliĂšre proche de Saint Etienne. Ces couteaux Ă©taient vendus dans la rĂ©gion par les colporteurs et sur les foires. Le fils Canel, lui aussi coutelier, sera Bayle de la ConfrĂ©rie Saint Eloi dâEspalion. Cette confrĂ©rie trĂšs ancienne et toujours active regroupait les corps de mĂ©tier liĂ©s Ă la forge et au mĂ©tal. Christian Lemasson â Ethnographe LâĂ©tude historique fait apparaĂźtre une origine diffĂ©rente dans les lĂ©gendes populaires. Au dĂ©but du xixe siĂšcle, avant la crĂ©ation du couteau de Laguiole sous sa forme actuelle, les habitants de lâAubrac utilisaient un couteau, le capuchadou une lame fixe et pointue emmanchĂ©e sur un morceau de bois. La fabrication du capuchadou subsista parallĂšlement Ă celle du couteau de Laguiole jusquâĂ son arrĂȘt vers 1920. LâancĂȘtre du Laguiole est nĂ© de lâadoption de la Navaja, Ă la forme arabo-hispanique, ramenĂ©e au dĂ©but du XIXe siĂšcle par ceux qui partaient travailler en Espagne comme scieurs de long. Le couteau local de lâĂ©poque, le Capouchadou et la Navaja nouvelle venue, donnĂšrent ainsi naissance au Laguiole. 1800 â Le Laguiole droit La crĂ©ation du Laguiole droit date des environs de 1800 ou peu aprĂšs lâapparition des premiers couteliers de Laguiole. 1828/29 Plusieurs Couteleries sâinstallent La coutellerie Moulin, rapidement suivie par la coutellerie Glaize. Puis un jeune coutelier de 16 ans commence son activitĂ© couteliĂšre en 1829. Il installera sa forge et son atelier rue du Valat en 1836. Câest Pierre Jean Calmels qui sera le premier coutelier de Laguiole Ă recevoir une MĂ©daille dâArgent » pour la qualitĂ© de ses couteaux de Laguiole » en 1868. La coutellerie Mas ouvrira en 1850 suivie en 1860 par la coutellerie PagĂšs. 1840 Les laguiole droits » seront munis dâun poinçon servant Ă percer la panse des herbivores gonflĂ©e dâavoir mangĂ© de lâherbe trop tendre mĂ©tĂ©orisation. 1860 â 1868 Cette pĂ©riode 1850-1860 verra le couteau sâaffiner. Mais il ne portera toujours pas de dĂ©cor. 1880 â Apparition du tire-bouchon rĂ©clamĂ© par les nord-aveyronnais partis travailler Ă Paris comme garçons de cafĂ©. â Les premiers laguiole ornĂ©s dâune mouche dĂ©corĂ©e sont produits par les couteliers. Ă ses dĂ©buts sa mouche Ă©tait lisse, soit en spatule, losange, carrĂ©, ou ovale. Les ressorts sont lisses, au mieux ornĂ©s de deux traits Ă la lime couteaux et dâune croix de saint AndrĂ©, elle-mĂȘme parfois prĂ©sente sur la lame. 1897 Les couteliers Calmels, PagĂšs et Salettes rĂ©alisent en commun un grand couteau dont lâun forge la lame, le deuxiĂšme sculpte lâivoire, le troisiĂšme dĂ©core le ressort. Ce chef dâoeuvre est rĂ©compensĂ© par une mĂ©daille dâargent. Les couteliers Mas, PagĂšs et Calmels de Laguiole se groupent pour exposer ensemble Ă lâexposition universelle de Paris 1900. PagĂšs et Calmels seront rĂ©compensĂ©s par une MĂ©daille dâOr qui renforce leur rĂ©putation. Le couteau de Laguiole a acquis ses lettres de noblesse. 1908/1909 & PremiĂšre Guerre Mondiale Lâabeille sera dĂ©sormais lâemblĂšme du couteau de Laguiole. On prit progressivement lâhabitude de façonner dessus un motif trĂšfle dans les annĂ©es 1880, abeille, fleur de lys, feuille de sauge.. La premiĂšre guerre mondiale sonne le glas de la coutellerie laguiolaise. Ă lâissue du conflit, lâeffectif ouvrier a pratiquement disparu. 1950 Seules deux coutelleries maintiendront le souvenir et la renommĂ©e du couteau de Laguiole. A cette pĂ©riode apparaĂźt la croix des bergers qui figure sur le manche. Elle est la miniaturisation et le symbole de la Sainte-Croix. Le Laguiole Ă©tait plantĂ© dans le pain, elle faisait ainsi son office pour la priĂšre de ceux qui partaient pendant plusieurs mois en transhumance loin des lieux de culte. 1908/1909 & PremiĂšre Guerre Mondiale Lâabeille sera dĂ©sormais lâemblĂšme du couteau de Laguiole. On prit progressivement lâhabitude de façonner dessus un motif trĂšfle dans les annĂ©es 1880, abeille, fleur de lys, feuille de sauge.. La premiĂšre guerre mondiale sonne le glas de la coutellerie laguiolaise. Ă lâissue du conflit, lâeffectif ouvrier a pratiquement disparu. 1992 CrĂ©ation de la manufacture Laguiole en Aubrac 1993 En association avec trois autres artisans de Laguiole est ainsi créée la forge de MontĂ©zic. Les 3 Principaux axes de la manufacture LâĂ©quipe Laguiole en Aubrac DĂ©couvrez lâhumain et les visages qui composent lâentreprise Artisanale, ainsi que lâAveyron, avec ses paysages Ă couper le souffle. Laguiole en Aubrac La manufacture artisanale de Laguiole en Aubrac est nĂ©e sous lâimpulsion de Christian Valat, Aveyronnais amoureux de sa rĂ©gion et du savoir-faire local. Tout sur lâentreprise Laguiole en Aubrac est une manufacture Aveyronnaise qui fabrique des couteaux selon une tradition remontant Ă 1829. Connexion
Nous avons vu dans un prĂ©cĂ©dent billet que le succĂšs des couronnements de rosiĂšres au XIXe siĂšcle a rĂ©sultĂ© dâune visite enthousiaste de Madame de Genlis Ă Salency en 1766, amplement relayĂ©e par les gazettes qui mirent ainsi la rosiĂšre picarde Ă lâhonneur Ă la fin du XVIIIe siĂšcle. Peintres, musiciens, poĂštes, Ă©crivains, cĂ©lĂ©brĂšrent la vertu plurisĂ©culaire des jeunes filles de Salency, au grand dam dâesprits des LumiĂšres tels que Grimm et Voltaire. Le Dictionnaire dâanecdotes, de traits singuliers et caractĂ©ristiques, historiettes, bons mots1 consacra par exemple au couronnement de Salency un article de trois pages, intitulĂ© fĂȘte remarquable », dans son Ă©dition de 1769. En 1771, Robert de Hesseln donna un article Salency » pour le tome 6 du Dictionnaire universel de la France, contenant la description gĂ©ographique et historique des provinces, de mĂȘme que lâabbĂ© de Courte-ĂpĂ©e dans LâEsprit de lâ EncyclopĂ©die, ou Choix des articles les plus curieux⊠de ce grand dictionnaireâŠ2. On inventa jusquâĂ des Ă©ventails reprĂ©sentant le couronnement de la rosiĂšre3⊠Nougaret, Les RosiĂšres. Paris, F. Didot [dĂ©but XIXe s]. Gallica BnF. I/ Reliques ⊠la rosiĂšre de Salency ancrĂ©e dans la tradition des miracles mĂ©diĂ©vaux Ce vĂ©ritable battage mĂ©diatique semble avoir changĂ© la donne et Ă©veillĂ© chez les habitants du village, qui reçoit dĂ©sormais les visites de riches curieux, le dĂ©sir dâancrer plus profondĂ©ment leurs traditions. Câest du moins le cas du Prieur Sauvel, le curĂ© du village, qui en 1773 convainc sept Salenciens de demander des reliques de saint MĂ©dard Ă lâĂ©vĂȘque de Dijon, reliques que Salency rĂ©clamait semble-t-il depuis prĂšs de 70 ans4. AprĂšs 8 jours de marche soit environ 50 kilomĂštres par jour âŠ, les sept hommes obtiennent une entrevue. LâĂ©vĂȘque accepte la requĂȘte, et une chĂąsse est bientĂŽt transportĂ©e Ă Noyon5. La translation des reliques entre Noyon et Salency fait ensuite lâobjet dâun cĂ©rĂ©monial trĂšs Ă©tudiĂ© qui mobilise la population les 11 et 12 janvier 1774. La fĂȘte de la rosiĂšre acquiert ainsi une vĂ©racitĂ© supplĂ©mentaire avec des origines miraculeuses mĂ©diĂ©vales confirmĂ©es par une providentielle intercession la relation mentionne que les Salenciens, trop impatients de recevoir les reliques, nâont cure des intempĂ©ries hivernales, rĂ©parent la route et sont rĂ©compensĂ©s par un temps magnifique, bien sĂ»r attribuĂ© Ă saint MĂ©dard. Le rĂ©cit de cette translation est aussi lâoccasion de rappeler longuement lâorganisation du couronnement de la rosiĂšre tel quâil a eu lieu lors de la visite de Madame de Genlis et de lâaristocratie locale en 1766, et de le figer ainsi dans de nouvelles modalitĂ©s. La translation est dĂ©crite en dĂ©tail les habitants du village, selon ce texte, ont tous fait la route entre Salency et Noyon avec en tĂȘte le curĂ©, accompagnĂ© par un nombreux clergĂ©. Suivent tous les Hommes et les Garçons tĂȘte nue » tenant un cierge et un livre de priĂšres ou un chapelet Ă leur suite on voit la RosiĂšre de lâannĂ©e 1773, en habits blancs, portant sur la tĂȘte, la Couronne ornĂ©e du Cordon bleu, un cierge Ă la main, et suivie de trente-deux de ses compagnes, aussi vĂȘtues de blanc, et dĂ©corĂ©es du Cordon bleu, en baudrier6. Les femmes du village arrivent tout Ă la fin du cortĂšge⊠Le cordon bleu est un rappel de la visite avortĂ©e de Louis XIII qui, selon la tradition rapportĂ©e, aurait annoncĂ© sa visite, mais ne pouvant venir en raison dâune indisposition aurait fait envoyer une bague et son cordon bleu ruban bleu ciel permettant dâarborer la croix de lâOrdre du Saint-Esprit. Le curĂ© de Noyon oppose ensuite dans son rĂ©cit la piĂ©tĂ© des habitants de Salency Ă lâincrĂ©dulitĂ© potentielle des spectateurs. RĂ©solument Ă©difiant, ce passage nous renseigne toutefois â comme le fera Madame de Genlis dans ses souvenirs voir billet prĂ©cĂ©dent â sur le fait quâun certain nombre de contemporains ne sont pas favorables au couronnement des rosiĂšres La piĂ©tĂ© des bons habitants de Salency, qui la tĂȘte baissĂ©e, les yeux en pleurs, la joie peinte sur le visage, suivaient avec le plus profond respect ce Saint DĂ©pĂŽt, qui aprĂšs avoir Ă©tĂ© si longtemps lâobjet de leurs dĂ©sirs, Ă©tait pour lors celui de leur bonheur, se communique Ă tous les assistants elle touche leurs cĆurs, et leur fait rĂ©pandre des larmes. [âŠ] Tous dans lâadmiration et le silence, bĂ©nissaient la MisĂ©ricorde Divine, dâavoir dans ce malheureux siĂšcle dâincrĂ©dulitĂ© et de libertinage, procurĂ© Ă cette ville, autrefois si recommandable par sa piĂ©tĂ©, un triomphe si glorieux, et si consolant pour la Religion. Tous sentirent renaĂźtre en eux cette foi vive, cette tendre dĂ©votion, dont nos pĂšres se faisaient honneur, et rendaient hommage Ă la vertu et Ă la ferveur de ces bonnes gens, qui avaient su si bien les attendrir et les Ă©difier. En vain lâImpiĂ©tĂ©, se mĂȘlant dans la foule, observe-t-elle de son Ćil mĂ©chant tous les dĂ©tails de cette religieuse cĂ©rĂ©monie elle est rĂ©duite au silence, et son air dĂ©concertĂ© annonce sa dĂ©faite et son dĂ©sespoir7. Lâinstallation des reliques Ă Salency nĂ©cessite ensuite huit jours octave de messes et processions, du matin au soir. II/ Un procĂšs retentissant entre le seigneur de Salency et les villageois Quelques mois plus tard, un autre Ă©vĂ©nement, qui nâest sans doute pas sans rapport avec le prĂ©cĂ©dent, est Ă son tour trĂšs mĂ©diatisĂ©. Le seigneur de Salency, Charles François Laurent DanrĂ© 1725-1800 ; ancien mousquetaire de la garde du roi et capitaine de dragons, dĂ©cide de simplifier la cĂ©rĂ©monie, de la dĂ©pouiller de sa rĂ©cente ostentation religieuse, et sâen rĂ©tablit lâordonnateur. Sa dĂ©cision, aussitĂŽt contestĂ©e par les habitants et le prieur, lui vaut durablement une rĂ©putation calamiteuse Les meilleures institutions sont souvent critiquĂ©es, ou par des hommes qui ne trouvent jamais rien de bien, ou par des jaloux qui blĂąment toutes les choses utiles, dont ils ne sont point les inventeurs. Mais aurait-on pensĂ© que le seigneur mĂȘme de Salenci sâĂ©lĂšverait contre lâĂ©tablissement dâune fĂȘte aussi ancienne que la monarchie française ; quâil entreprendrait dâen ternir lâĂ©clat, qui rejaillissait jusque sur lui, et quâil forcerait les habitants de sa terre Ă plaider pendant plusieurs mois, eux dont les procĂšs et la chicane avaient sans cesse respectĂ© lâhonnĂȘtetĂ© inaltĂ©rable et le paisible sĂ©jour ? Câest cependant ce qui arriva en 1774. Ce seigneur, qui connaissait si peu le prĂ©cieux avantage dont il jouissait, manifesta tout-Ă -coup les plus Ă©tranges prĂ©tentions. Il se crut en droit de choisir la RosiĂšre sans lâintervention des habitants de Salenci, et de lui poser la couronne sur la tĂȘte sans pompe et sans cĂ©rĂ©monie. Il ne voulut pas que la RosiĂšre se plaçùt Ă lâĂ©glise sur un prie-dieu. Il imagina quâil Ă©tait en droit de supprimer les tambours et la musique qui prĂ©cĂ©daient le cortĂšge de la RosiĂšre, et il soutint que la dĂ©pense de la fĂȘte, quoique extrĂȘmement mĂ©diocre, pouvait ĂȘtre de beaucoup rĂ©duite. En vain on lui reprĂ©senta la haute antiquitĂ© des usages quâil lui prenait envie de rĂ©former ; il ne voulut entendre aucune raison ; il en vint Ă faire soutenir ses prĂ©tendus droits par une escouade de marĂ©chaussĂ©e ; il fallut recourir Ă la justice. Le bailliage royal de Chauny condamna toutes ces folles et absurdes prĂ©tentions, et fixa les rĂšgles pour la nomination de la RosiĂšre, et lâordre et la marche de la cĂ©rĂ©monie, par sa sentence du 19 mai 17748. Ce texte omet toutefois de prĂ©ciser que le seigneur de Salency tente en rĂ©alitĂ© un retour Ă la tradition initiale. La venue de Mme de Genlis et du puissant intendant de Soissons Louis Le Pelletier de Morfontaine, chevalier, conseiller du Roi en tous ses conseils en 1766, en lâabsence de DanrĂ©, seigneur de Salency, a fait que la cĂ©rĂ©monie a Ă©tĂ© modifiĂ©e par le prieur, qui sâest donnĂ© un rĂŽle prééminent, a ajoutĂ© un cortĂšge de jeunes gens et jeunes filles Ă la rosiĂšre et de la musique. Les dĂ©penses entraĂźnĂ©es par la venue de Madame de Genlis en 1766 en font-elles craindre dâautres au seigneur de Salency ? Redoute-t-il dans sa seigneurie une influence croissante du prieur dâune part, et de lâintendant dâautre part ? Il semble en tout cas nâavoir guĂšre trouvĂ© de soutien face au prieur et Ă la population. Le rĂ©cit dĂ©multipliĂ© par les journaux et ouvrages des moindres modalitĂ©s du couronnement de 1766 lui a confĂ©rĂ© une valeur de tradition inaltĂ©rable. Le seigneur de Salency passe donc pour un vautour », un avare », un chicaneur » selon les libelles9, lorsquâil demande un retour Ă une cĂ©rĂ©monie plus simple. Il est difficile de savoir si tous les habitants de Salency se sont, comme le prĂ©tendent les textes contemporains, sentis lĂ©sĂ©s par un retour Ă la cĂ©rĂ©monie antĂ©rieure. Le fait que le seigneur, pendant la RĂ©volution, pourra sans souffrir dâhostilitĂ© demeurer au chĂąteau tend Ă prouver que les Salenciens ne lui tenaient pas grand grief de lâĂ©pisode de la rosiĂšre. Produits soit par le cercle du prieur Sauvel, soit par des gens soucieux dâencourager une fĂȘte faisant de la vertu fĂ©minine un apanage rural et national, les documents imprimĂ©s tĂ©moignent en revanche dâune vĂ©ritable vindicte contre M. DanrĂ©, qui tente pourtant vaillamment dâopposer des arguments Ă ses dĂ©tracteurs. Jean-Baptiste Huet, âCouronnement de la rosiĂšreâ. Toile de Jouy. Fin XVIIIe. Textiles et tissus de la bibliothĂšque Forney Paris. III/ Une guerre de lâimage et des libelles Le premier acte voit une tentative du seigneur en 1774 de choisir lui-mĂȘme la rosiĂšre, et de recourir Ă la force face Ă lâopposition rencontrĂ©e. Ses adversaires font alors appel au bailliage royal. Le lieutenant gĂ©nĂ©ral de Chauny rend une sentence dĂ©finitive au mois de mai, donnant raison en 16 articles aux pĂ©titionnaires de Salency. DanrĂ© porte lâaffaire devant le Parlement en aoĂ»t. Les 54 pages de sa requĂȘte signifiĂ©e attribuent le dĂ©saccord au ressentiment du prĂ©montrĂ©, leur pasteur », et souligne que le prĂȘtre Sauvel a profitĂ© de lâĂ©clat particulier de la fĂȘte de 1766 pour tenter de crĂ©er un prĂ©cĂ©dent et transformer une fĂȘte simple en festivitĂ© lĂ©gĂšre. Sa conception de la fĂȘte est rousseauiste voir prĂ©cĂ©dent billet, et il accuse le prĂȘtre de succomber plutĂŽt Ă la mode du marivaudage Il a cru que câĂ©tait ĂȘtre trop bĂ©at que de sâastreindre ainsi aux anciens rites ; la rosiĂšre accompagnĂ©e simplement de ses pĂšre et mĂšre, et du Seigneur, au pied des autels, lui a paru trop isolĂ©e ; il a voulu quâelle soit accompagnĂ©e dâune douzaine de garçons du plus beau choix, et dâune douzaine de jeunes filles lestement vĂȘtues pour leur faire parallĂšle. Le son des cloches et de quelques instruments que le suppliant sâest souvent plu Ă y avoir, quand il en a eu les facilitĂ©s, lui a paru aussi trop modeste ; il a voulu quâaux risques de voir pĂ©rir quelquâun de ses villageois, par le peu dâusage et la mauvaise qualitĂ© de leurs armes, le bruit des armes Ă feu fĂ»t mĂȘlĂ© aux fanfares. Enfin, en moine adroit, et sous le prĂ©texte spĂ©cieux que dĂ©positaire du secret des consciences, il connaissait mieux que le seigneur de Salency les filles du village, et que dâailleurs, le seigneur nâhabitait pas toujours son chĂąteau, il a insinuĂ© que son choix serait plus sĂ»r, en le faisant dans trois filles du village que les habitants prĂ©senteraient, et quâil se flattait, sans doute, de parvenir Ă leur faire nommer Ă son grĂ©10. Les arguments produits Ă lâappui de ses dires par DanrĂ© se fondent entre autres sur un bail Ă cens authentique de 1671 » prĂ©voyant le chapeau de roses, la bague et le ruban bleu pour la rosiĂšre. DanrĂ© explique que la fĂȘte a Ă©tĂ© certes instituĂ©e par saint MĂ©dard, mais que celui-ci agissait en tant que seigneur de Salency et non pas en prĂȘtre. Si lâon ne peut ici reprendre toutes les arguties des uns et des autres, il est cependant intĂ©ressant de constater que lâun des points saillants du dĂ©bat est constituĂ© par une image substituĂ©e Ă une autre. En effet, le seigneur accuse le prĂȘtre dâavoir enlevĂ© un tableau ancien de la chapelle, reprĂ©sentant saint MĂ©dard couronnant sa sĆur du fameux chapeau de roses » pour un tableau reprĂ©sentant lui FrĂšre Sauvel, couronnant la rosiĂšre, Ă cĂŽtĂ© de laquelle sont placĂ©s sur deux lignes, douze jeunes filles et douze jeunes garçons11.â Le plaidoyer des habitants, apparemment largement dictĂ© par Sauvel, Ă©carte le bail produit et sâobstine Ă faire de la cĂ©rĂ©monie de 1766 Ă laquelle assistaient lâintendant et M. et Mme de Genlis une indiscutable rĂ©fĂ©rence. La question des deux images revient de maniĂšre obsessionnelle dans ce texte. Une premiĂšre allusion fait du seigneur un veuf cynique, sans mĂ©moire et sans vertu On voyait, il y a quelques annĂ©es dans la chapelle de saint MĂ©dard, un tableau dans lequel le prĂ©lat, revĂȘtu de ses habits pontificaux, couronnait sa sĆur agenouillĂ©e aux marches de lâautel. Ce tableau dĂ©chirĂ© tombait en lambeaux. Il fut ĂŽtĂ© en 1767. Un simple tapis vert en occupa la place pendant cinq ans, sans que personne ait rĂ©clamĂ©. Les habitants dĂ©sirĂšrent quâun autre tableau fĂ»t posĂ©. Le seigneur de Salency le sut ; il le dĂ©sira lui-mĂȘme. Sa premiĂšre Ă©pouse, dont on ne parle encore Ă Salency quâavec larmes, contribua Ă la dĂ©pense. On fit une quĂȘte dans la paroisse, et, en 1772, fut substituĂ© Ă lâancien tableau celui que le seigneur demande aujourdâhui quâon arrache pour remettre aux frais des habitants le premier que le temps a dĂ©truit12. Le nouveau tableau, selon Sauvel et ses soutiens, rappellerait un moment-clĂ© de lâhistoire du couronnement de la rosiĂšre, la venue Ă Salency du marquis de Gordes, Ă la place de Louis XIII souffrant voir plus haut Câest ce moment de gloire pour Salency qui est reprĂ©sentĂ© dans le nouveau tableau qui dĂ©core aujourdâhui la chapelle de saint MĂ©dard. On y voit le marquis de Gordes, le seigneur de Salency, la rosiĂšre et sa suite, le curĂ© officiant qui tient la couronne de roses. Si la cure de Salency nâĂ©tait pas depuis longtemps entre les mains des PrĂ©montrĂ©s, et si le curĂ© nâĂ©tait pas reprĂ©sentĂ© avec les signes de son ordre, cela eĂ»t Ă©pargnĂ© au sieur DanrĂ© la ridicule et trĂšs-fausse allĂ©gation que le sieur SauveI, curĂ© actuel, sâest fait peindre lui-mĂȘme13. De cette bataille des images et des libelles, DanrĂ© sort perdant. Le souvenir de la visite de Madame de Genlis fait du couronnement de 1766 un socle mĂ©moriel, confortĂ© par la translation des reliques. Ce souvenir a donc valeur dâicĂŽne. De surcroĂźt, Sauvel a habilement demandĂ© Ă la comtesse de Genlis son soutien, et celle-ci aurait aidĂ© Ă la rĂ©daction du mĂ©moire et obtenu pour Salency la protection de la reine Marie-Antoinette. Le plaidoyer sera dâailleurs Ă©rigĂ© en modĂšle de plaidoirie au XIXe siĂšcle 14 ⊠=> Cliquez sur les images ci-dessous pour mieux les voir. La cause est plaidĂ©e par M. Target dans la grand Chambre pendant quatre audiences consĂ©cutives, devant un public considĂ©rable. En dĂ©cembre 1774, le seigneur de Salency est condamnĂ© Ă tous les dĂ©pens, ainsi quâaux frais de lâimpression et affiche de lâarrĂȘt donnant raison Ă Sauvel et aux habitants. Le retentissement de cette affaire est national. LâAnnĂ©e littĂ©raire a par exemple publiĂ© la plaidoirie de MaĂźtre Target et une lettre de M. Portelance, extrĂȘmement critique quant au comportement de son beau-frĂšre, le seigneur de Salency15. La RequĂȘte des filles de Salency Ă la Reine, par M. Blin de Sainmore, au sujet de la contestation qui sâest Ă©levĂ©e entre le seigneur & les habitans de cette paroisse, relativement Ă la fĂȘte de la Rose 16 a Ă©galement un retentissement certain De nos hameaux dĂ©esse tutĂ©laire, Vous qui joignez , habile en lâart de plaire, LâĂ©clat piquant des grĂąces de la cour Au cĆur naĂŻf dâune simple bergĂšre Vous, des Français lâespĂ©rance et lâamour, Que Vienne pleure et que Paris adore, ProtĂ©gez-nous Salenci vous implore. Du ravisseur de nos antiques droits, Auguste reine, accourez nous dĂ©fendre. Pourriez-vous bien ĂȘtre sourde Ă nos voix17 ? IV/ Une floraison de rosiĂšres La visite de Madame de Genlis Ă Salency avait entraĂźnĂ© une mode de la rosiĂšre dans les arts que le procĂšs fortifie encore. Boizot, le sculpteur qui introduit Ă la Manufacture de SĂšvres des Ćuvres dont les sujets sont liĂ©s aux Ă©vĂ©nements contemporains, comme LâHymen cĂ©lĂ©brant le mariage du Dauphin avec Marie-Antoinette, ou La FĂȘte des bonnes gens18 propose en 1776 un groupe sculptĂ© en biscuit reprĂ©sentant le Couronnement de la rosiĂšre19. Ces diffĂ©rents Ă©vĂ©nements, la mode rousseauiste de la fĂȘte villageoise comprise non pas dans le sens dâun retour Ă la simplicitĂ© â comme le souhaitait DanrĂ© â mais de festivitĂ©s parfois somptueuses, entraĂźnent donc la crĂ©ation de couronnements de rosiĂšres dans diffĂ©rentes localitĂ©s. Il sâagit parfois de traditions prĂ©-existantes et revisitĂ©es. Le plus souvent, ces couronnements font lâobjet de rentes perpĂ©tuelles par de riches fondateurs et sont placĂ©s sous lâautoritĂ© conjointe de lâĂglise et des syndics le prĂȘtre de la paroisse choisit plusieurs jeunes filles vertueuses aprĂšs enquĂȘte sur leur rĂ©putation, et le syndic en retient une. Cinquante annĂ©es aprĂšs la visite de Madame de Genlis Ă Salency, Nougaret peut recenser les rosiĂšres suivantes20 RosiĂšre de Canon-les-Bonnes-Gens RosiĂšre de Briquebec RosiĂšre de Saint-Sauveur-le-Vicomte La fĂȘte de la Rose cĂ©lĂ©brĂ©e Ă la Falaise RosiĂšre de Saint-Nicolas, paroisse de la ville dâAngers RosiĂšres des environs de Paris Suresnes, Romainville RosiĂšres dans Paris Saint-SĂ©verin, Saint-Eustache RosiĂšre Ă lâoccasion du mariage de Mgr le duc de Berry [ie Saint-Denis] Parmi ces nouveaux couronnements, on retiendra celui de Canon-les-Bonnes-Gens aujourdâhui MĂ©zidon-Canon, Calvados Canon jadis Canon aux Vignes ou Canon les Bonnes-Gens, est une petite commune de lâarrondissement de Lisieux et du canton de MĂ©zidon. Le cĂ©lĂšbre avocat Ălie de Beaumont y fĂźt bĂątir vers 1770, un beau chĂąteau qui subsiste encore. Il Ă©tait intendant des finances du comte dâArtois, depuis Charles X, et liĂ© avec les hommes les plus distinguĂ©s de la littĂ©rature et du barreau. La Harpe, les deux Lacretelle, Target, lâabbĂ© Lemonnier, de SĂšze, lâabbĂ© de Boulogne, lâabbĂ© de Vauxcelles, Delacroix, dâautres notabilitĂ©s du temps se rĂ©unissaient chez lui, pendant les beaux jours des vacances. Ă lâoccasion de la grossesse de la comtesse dâArtois qui, le 6 aoĂ»t 1775, accoucha du duc dâAngoulĂȘme, M. et Mme de Beaumont, dâaccord avec les Religieux de Sainte-Barbe-en-Auge, seigneurs de MĂ©zidon, et avec Morin du Mesnil, pĂšre de Mme de Beaumont et seigneur du Vieux-FumĂ©, voulurent fonder une RosiĂšre Ă Canon. Aux termes de lâacte de fondation du 10 fĂ©vrier 1775 et du rĂšglement, approuvĂ©s par lettres patentes et enregistrĂ©s au Parlement de Rouen, les trois communes de Canon, du Vieux-FumĂ© et de MĂ©zidon concouraient par vingt Ă©lecteurs, au choix dâune Bonne Fille, dâune Bonne MĂšre, dâun Bon Vieillard et dâun jeune homme Bon Chef de famille. Ainsi, on vit couronner, en 1775, un vieillard de prĂšs de 80 ans, nommĂ© Pierre Lemonnier, pĂšre de 6 enfants et de 23 petits-fils, digne chef dâune digne famille ; en 1776, un jeune homme, Duret, qui, depuis lâĂąge de 15 ans, sâĂ©tait trouvĂ© chef de sa famille et en Ă©tait devenu le pĂšre. CâĂ©tait trop de mĂ©rites et de vertus rĂ©unis, encore que lâon ne distribuĂąt que deux prix chaque annĂ©e. On avait, dâailleurs, forcĂ© et faussĂ© certaines notes, en voulant les rendre trop Ă©clatantes. Câest ainsi que la Bonne MĂšre devait avoir trois enfants vivants, nâavoir jamais portĂ© dâornements frivoles câest-Ă -dire, probablement, de ces bijoux normands, si recherchĂ©s aujourdâhui par nos dames, avoir dĂ©tournĂ© son mari dâavoir des procĂšs ! » Le comte dâArtois avait portĂ© les deux cordons bleus dont on dĂ©corait les Ă©lus. Le vieillard Ă©tait couronnĂ© dâĂ©pis de blĂ©, la mĂšre de famille dâimmortelles, la jeune fille de roses, le jeune chef dâĂ©pis et de glands. Le premier couronnement eut lieu le 24 septembre 1775. Les abbĂ©s de Vauxcelles, Lemonnier et de Boulogne, depuis Ă©vĂȘque, prĂȘchĂšrent Ă ces fĂȘtes qui attiraient une foule Ă©norme. On y vint mĂȘme dâAngleterre. Mme de Beaumont et Target, le cĂ©lĂšbre avocat-acadĂ©micien, y chantĂšrent des couplets. La peinture, la gravure, la poĂ©sie, les journaux y firent Ă©cho21. On a parfois considĂ©rĂ© que la fĂȘte de Canon-les-Bonnes-Gens 22 a proposĂ© lĂ , avec le bon chef de famille » un des premiers modĂšles de ce que lâon appellera au XIXe siĂšcle le rosier ». LâabbĂ© Lemonnier consacre dĂšs 1777 plusieurs lettres trĂšs Ă©difiantes Ă sa dĂ©couverte des bonnes gens » et aux cĂ©rĂ©monies23. Il y donne les motifs dâĂ©ligibilitĂ© de la bonne-fille, de la bonne-mĂšre, du bon chef-de-famille et du bon-vieillard, ce qui permet de constater que les rĂ©compenses allant aux hommes et aux femmes ne couronnent pas les mĂȘmes vertus, et quâune des diffĂ©renciations essentielles est celle de la sexualitĂ© et de lâĂąge. En effet, la bonne-fille doit entre autres critĂšres avoir entre 18 et 30 ans et pouvoir se prĂ©valoir de mĆurs et de conduite irrĂ©prochable », tandis quâil est demandĂ© au bon-chef de famille dâavoir entre 20 et 45 ans et dâĂȘtre mariĂ© et/ou dâavoir charge de famille frĂšres et sĆurs ; etc.. Il nâexiste apparemment pas de bonne-vieillarde, la bonne-mĂšre en faisant peut-ĂȘtre office ! MĂ©dailles de Canon. LĂ©on de La SicotiĂšre, âLes RosiĂšres en Basse-Normandieâ. Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de lâOrne, 1884, Gallica BnF Lorsquâil rĂ©dige son historique des rosiĂšres vers 1817, Nougaret24 est dans la dĂ©ploration, car selon lui, plusieurs fĂȘtes ont disparu Ă cause des affreux malheurs qui ont pesĂ© sur la France ». Cette affirmation est Ă nuancer. Le culte de la vertu versus rosiĂšre ie la virginitĂ© a participĂ© au substrat du culte de la vertu rĂ©publicaine ie la sagesse, et la mythologie rĂ©volutionnaire y a puisĂ© volontiers. Discours sur la virginitĂ©, prononcĂ© Ă la cĂ©rĂ©monie du couronnement de la premiĂšre rosiĂšre de S⊠[Texte imprimĂ©] par M. C. de La NĂ©roniĂšre,⊠Angers, Impr. de Mame, 1780. Cote LI31-219. DĂ©partement Philosophie, histoire, sciences de lâhomme. BnF. Toutefois, la vertu imposĂ©e par le clergĂ© aux jeunes gens, et surtout aux jeunes filles, et ainsi mise en scĂšne, semble avoir Ă©tĂ© vĂ©cue trĂšs tĂŽt comme une immixtion dans la vie privĂ©e et/ou une manifestation de grande crĂ©dulitĂ© De tous les moyens propres Ă encourager les pauvres au travail, celui qui fera sur eux le plus dâimpression, sera dâunir ensemble chaque annĂ©e par les liens sacrĂ©s du mariage quelques couples choisis parmi les garçons et les filles qui par leurs bonnes mĆurs, leur sage conduite, & leur application au travail auront paru mĂ©riter cette distinction. On aura soin de donner Ă cette cĂ©rĂ©monie une sorte dâappareil, et les Administrateurs ne manqueront point de lâhonorer de leur prĂ©sence. Les dots se prendront sur le Patrimoine paroissial. On observera toujours de les appliquer aux filles les plus laborieuses et les plus sages ; leur mariage sera un Prix de diligence autant que de sagesse. Je ne puis souscrire Ă la manie qui nous gagne dâimiter de toutes parts la RosiĂšre de Salency, excellent original sans doute, mais propre Ă faire de mauvaises copies. La mode sâintroduit de ne fonder des Prix que pour la plus vertueuse, & lâon nĂ©glige la plus active; vous prĂ©tendez couronner la vertu, & souvent vous ne couronnez que lâhypocrisie25. Les RosiĂšres. [Par Nougaret]. Sd. Gallica BnF. On verra dans le prochain billet que le XIXe siĂšcle accroĂźt encore cet Ă©cart entre des responsables religieux ou politiques dĂ©sireux dâoffrir des modĂšles de vertu fĂ©minins dans des cadres dĂ©limitĂ©s et des artistes ou intellectuels trĂšs dubitatifs quant Ă la finalitĂ© dâune chastetĂ© ainsi prĂ©tendument rĂ©gulĂ©e et imposĂ©e aux femmes les plus modestes. => Pour aller plus loin, on pourra lire entre autres William R. Everdell, âThe Rosieres Movement, 1766-1789 A Clerical Precursor of the Revolutionary Cults.â French Historical Studies, vol. 9, no. 1, 1975, pp. 23â36. Dominique Godineau, âDe la rosiĂšre Ă la tricoteuse les reprĂ©sentations de la femme du peuple Ă la fin de lâAncien RĂ©gime et pendant la RĂ©volution», Ătudes, Revolution mis en ligne le 1er mai 2008. Sarah Maza, âThe Rose-Girl of Salency Representations of Virtue in Prerevolutionary France.â Eighteenth-Century Studies, vol. 22, no. 3, 1989, pp. 395â412. RenĂ© Pagel, Bibliographie noyonnaise ; suivie de la Bibliographie de la RosiĂšre de Salency, publiĂ©es sous les auspices du ComitĂ© archĂ©ologique et historique de Noyon. Auch, 1903. Citer ce billet AgnĂšs Sandras, "Une âindustrie fort connueâ le couronnement des rosiĂšres Partie II. Du procĂšs de Salency Ă la multiplication des fĂȘtes," in L'Histoire Ă la BnF, 10/03/2019, [consultĂ© le 21/08/2022]. Dictionnaire dâanecdotes, de traits singuliers et caractĂ©ristiques, historiettes, bons mots⊠[Par H. Lacombe de Prezel.]. Paris, La Combe, 1769. [â©]LâEsprit de lâ EncyclopĂ©die, ou Choix des articles les plus curieux⊠de ce grand dictionnaire⊠[Par lâabbĂ© J. de La Porte.] Paris, Briasson, 1771. [â©]Voir par exemple au musĂ©e Galliera cet Ă©ventail et cet autre Ă©ventail. [â©]Voir la Relation ou DĂ©tail historique de la concession dâune portion du corps de S. MĂ©dard, faite par monseigneur lâĂ©vĂȘque et le chapitre de Dijon Ă la paroisse de Salency ⊠par Nicolas-Adrien Roger. Noyon, P. Rocher, 1774. Selon ce rĂ©cit, les reliques de saint MĂ©dard â mort Ă Noyon -, transfĂ©rĂ©es prĂšs de Soissons pour la construction de lâabbaye de Saint-MĂ©dard, ont Ă©tĂ© transportĂ©es Ă Dijon lors dâinvasions. [â©]Voir Relation ou DĂ©tail historique de la concession dâune portion du corps de S. MĂ©dard, On trouve aussi un bref rĂ©cit du sĂ©jour Ă Dijon dans la Lettre de M. de*** sur les rosiĂšres de Salency et les autres Ă©tablissements semblables, op. cit. Lâactuelle chĂąsse contenant ces reliques Ă Salency est visible ici. [â©]Relation ou DĂ©tail historique de la concession dâune portion du corps de S. MĂ©dard, faite par monseigneur lâĂ©vĂȘque et le chapitre de Dijon Ă la paroisse de Salency, op. cit. [â©]Ibid. [â©] Nougaret, Les rosiĂšres. Paris, F. Didot, sd. [â©]Câest ce que dĂ©clare le seigneur de Salency dans son plaidoyer, cf. infra. [â©]RequĂȘte signifiĂ©e pour le seigneur de Salency, au sujet de la rosiĂšre. Paris, Impr. de C. Simon, 1774. [â©]RequĂȘte signifiĂ©e pour le seigneur de Salency, au sujet de la rosiĂšre. [â©]Plaidoyer en faveur de la rosiĂšre, pour les syndic et habitants du village de Salancy Salency contre le sieur DanrĂ©, seigneur dudit Salancy. [Texte imprimĂ©] / SignĂ© Target.. Paris, Knapen, 1774. [â©]Ibid [â©]Voir Pierre Antoine Berryer, Leçons et modĂšles dâĂ©loquence judiciaire. Paris, LâHenry, 1858. [â©]Lettre de M. Portelance Ă M. Target [âŠ]. LâAnnĂ©e littĂ©raire, 1774, tome 8. [â©]Paris, Delalain et Monori, 1774. [â©]Ibid [â©]Florence Fesneau, â La Manufacture des LumiĂšres la sculpture Ă SĂšvres de Louis XV Ă la RĂ©volutionâ, en ligne sur le GRHAM Groupe de Recherche en Histoire de lâArt Moderne, 2015. [â©]On peut le voir ici. [â©] Nougaret, Les RosiĂšres, sd [vers 1817], sn. [â©]LĂ©on de La SicotiĂšre, âLes RosiĂšres en Basse-Normandieâ. Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique et archĂ©ologique de lâOrne, 1884, [â©]Pour en savoir plus sur cette fĂȘte, voir âLa fĂȘte des bonnes gens de Canonâ, 2009, sur le Blogzine de lâAssociation dâhistoire du canton de MĂ©zidon-Canon. [â©]Guillaume-Antoine Lemonnier, FĂȘtes des bonnes gens de Canon et des rosiĂšres de Briquebec. Avignon, Le Monnier, 1777. [â©] Nougaret, Les RosiĂšres, op. cit. [â©]Pierre-Claude Malvaux, Les moyens de dĂ©truire la mendicitĂ© en France , en rendant les mendiants utiles Ă lâĂtat sans les rendre malheureux ; tirĂ©s des mĂ©moires qui ont concouru pour le prix accordĂ© en lâannĂ©e 1777, par lâAcadĂ©mie des sciences, arts & belles lettres de Chaalons-sur-Marne. Nouvelle Ă©dition, revue, corrigĂ©e & augmentĂ©e. Chaalons-sur-Marne. Chez Seneuze, imprimeur du Roi & de lâAcadĂ©mie,1780. page 329. [â©]AgnĂšs SandraschargĂ©e de collections en histoire de France au dĂ©partement Philosophie, histoire, sciences de l'hommeMore Posts