20nov. 2016 - Robert DESNOS : Ce cœur qui haïssait la guerre. 20 nov. 2016 - Robert DESNOS : Ce cœur qui haïssait la guerre . 20 nov. 2016 - Robert DESNOS : Ce cœur qui haïssait la guerre. Pinterest. Aujourd'hui. Explorer. Lorsque les résultats de saisie automatique sont disponibles, utilisez les flèches Haut et Bas pour vous déplacer et la touche Entrée pour sélectionner. Pour
9 mai 2008 5 09 /05 /mai /2008 0700 Robert Desnos Ce coeur qui haïssait la guerre Ce coeur qui haïssait la guerre voilà qu'il bat pour le combat et la bataille ! Ce coeur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine. Et qu'il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent Et qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne Comme le son d'une cloche appelant à l'émeute et au combat. Écoutez, je l'entends qui me revient renvoyé par les échos. Mais non, c'est le bruit d'autres coeurs, de millions d'autres coeurs battant comme le mien à travers la France. Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces coeurs, Leur bruit est celui de la mer à l'assaut des falaises Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d'ordre Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! Pourtant ce coeur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères Et des millions de Francais se préparent dans l'ombre à la besogne que l'aube proche leur imposera. Car ces coeurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit.
Je suis le veilleur du Pont-au-Change » écrivait Robert Desnos (1900-1945) dans l’un de ses poèmes les plus fameux, un formidable cri d’ap DESNOS Robert Biographie Nombre de consultations 3632 FOCUS Desnos et le SurréalismeDesnos sous l'Occupation 2 Sujets 2 articles le Sam 13 Nov 2010 0915 Ce Coeur qui haïssait la guerre Analyses 1 Sujets 7 articles le Lun 7 Déc 2020 1640 C’est les bottes de sept lieues cette phrase je me vois» Les Gorges froides 1 Sujets 2 articles le Ven 2 Mai 2008 2209 Destinée arbitraire BagatelleCe Coeur qui haïssait la guerreDemain 3 Sujets 6 articles le Jeu 23 Jan 2020 2320 Langages cuits C'était un bon copain 1 Sujets 3 articles le Mar 18 Fév 2020 1833 Corps et biens Présentation du recueilÈtude globaleJ'ai tant rêvé de toiNon, l'amour n'est pas mort 4 Sujets 10 articles le Ven 28 Jan 2022 2259 Contrée La PesteLa Voix 2 Sujets 5 articles le Sam 14 Avr 2012 1956 L'Honneur des poètes Le Legs 1 Sujets 3 articles le Jeu 9 Juin 2011 1647 À la mystérieuse Les Espaces du sommeil 1 Sujets 2 articles le Mar 15 Juin 2010 1935 État de veille Complaintes de la rue Saint-Martin -Demain - 2 Sujets 5 articles le Ven 31 Déc 2021 0825 Aller à HISTOIREdesARTS(!!! Après! avoir! présenté! le! poème! et! son! contexte,! vous! expliquerez! comment! Robert! Desnos!montre!son!engagement!dans!la!Résistance
Encore un site où lire la résistance poème de Desnos pour ce paradoxe terrible et constant de celui qui lutte, résiste et qui s'engage. CE CŒUR QUI HAÏSSAIT LA GUERRE Robert Desnos Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu'il bat pour le combat et la bataille ! Ce cœur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine. Et qu'il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent Et qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne Comme le son d'une cloche appelant à l'émeute et au combat. Écoutez, je l'entends qui me revient renvoyé par les échos. Mais non, c'est le bruit d'autres cœurs, de millions d'autres cœurs battant comme le mien à travers la France. Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs, Leur bruit est celui de la mer à l'assaut des falaises Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d'ordre Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! Pourtant ce cœur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères Et des millions de Français se préparent dans l'ombre à la besogne que l'aube proche leur imposera. Car ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit.
RobertDesnos, la poésie du courage Robert Desnos est un grand poète français du 20e siècle. Né le 4 juillet 1900 dans le 11e arrondissement de Paris, il Jump to. Sections of this page. Accessibility Help. Press alt + / to open this menu. Facebook. Email or Phone: Password: Forgot account? Sign Up. Ce coeur qui haïssait la guerre de Robert Desnos. Autrices et auteurs
Le matin du 22 février 1944, Robert Desnos est arrêté chez lui, 19 rue Mazarine, par trois agents de la Gestapo. Quelques minutes auparavant, il avait reçu un appel téléphonique des bureaux du journal "Aujourd'hui", pour le prévenir que la Gestapo le recherchait. Pourtant il ne cherche pas à fuir, il veut protéger sa compagne Youki Lucie Badoud. La Gestapo a arrêté le même jour un compagnon de résistance de Desnos, le jeune poète André Verdet, du mouvement "Combat". Desnos est engagé dans la résistance, au sein du réseau "Agir". Ce réseau se consacre à la collecte d'informations transmises ensuite aux services secrets alliés, notamment sur la localisation et l'identification des unités de l'armée allemande en France, sur les défenses allemandes des côtes de la Manche. Son travail au journal "Aujourd'hui" permet à Desnos de recevoir des informations destinées à la presse avant censure. Desnos fabrique aussi de fausses pièces d'identité aide aux membres du réseau et aux juifs menacés par les rafles. Desnos est lié à la presse et aux éditions clandestines Editions de Minuit. Il publie sous de faux noms des poèmes pour l'anthologie "L'Honneur des poètes". en 1943, "Ce coeur qui haïssait la guerre", sous le pseudonyme de Pierre Andier ; le 15 février 1944, une semaine avant son arrestation, il écrit "Le veilleur du Pont-au-Change", sous le pseudonyme de Valentin Guillois, poème publié le 1er mai 1944. Il cache aussi chez lui un réfractaire au Service du Travail Obligatoire Mais Desnos est sans doute arrêté pour d'autres raisons ses articles et prises de positions publiques contre l'occupation allemande, les collaborateurs parisiens, le gouvernement de Vichy pour Desnos, Pétain est le "Maréchal Ducono". Il s'attire la haine de l'écrivain Céline et du journaliste Alain Laubreaux. Au camp de Flöha, Desnos dira à André Bessière, son compagnon de déportation "J'ai trop déblatéré sur les Allemands, sur les collabos, sur le gouvernement de Vichy, sur les idolâtres du Maréchal et j'ai même tapé sur la gueule d'un baveux... un journaliste bien connu, grand cireur de pompes des boches." Le soir de son arrestation, Desnos est conduit à la prison de Fresnes. Cellule 355. Les 4 et 5 mars, il est interrogé au siège de la Gestapo, rue des Saussaies. Le 20 mars, il est transféré au Frontstalag 122, camp d'internement à Compiègne Royallieu, d'où partent les convois de déportés pour les camps de concentration en Allemagne. Au Frontstalag, dans le bâtiment A6, Desnos est le matricule Il y retrouve André Verdet et fait la connaissance d'un jeune résistant de 17 ans, André Bessière. Il organise avec les autres internés des conférences sur le surréalisme, des jeux spectacles, il écrit le poème "Sol de Compiègne". Au cours de trois voyages de Paris à Compiègne en train le troisième voyage dure 12 h à cause des bombardements sur les voies ferrées,Youki parvient à faire passer à Desnos des colis de vivres. Elle réussit même à lui rendre visite, le 20 avril. Le 26 avril, les internés sont rassemblés pour un appel les désignant pour le convoi de déportation du lendemain. Desnos, Bessière, Verdet font partie des 1700 déportés qui se dirigent en colonne, le 27 avril à 6h45, vers la gare de Compiègne. Youki et d'autres compagnes et parents de détenus sont à Compiègne pour un dernier adieu, devant le pont de bois qui enjambe l'Oise. Arrivés à la gare de marchandises, les déportés sont entassés à cent vingt par wagon. Les consignes données par les gardiens "Evasion sévèrement réprimée... Une tentative, tassés à deux cents par wagon complètement nus... Un évadé, dix fusillés choisis dans le wagon ; deux, tout le wagon fusillé." Quatre jours de voyage, les déportés souffrent de la faim, de la soif, les plus faibles meurent avant d'arriver à destination. Le convoi atteint Auschwitz le soir du 30 avril. Desnos est le matricule On ne sait pas pourquoi un convoi de déportés politiques a d'abord été dirigé sur Auschwitz-Birkenau, camp de concentration et d'extermination en Pologne, avant d'être dirigé plusieurs jours après vers Buchenwald, camp de concentration en Allemagne. La première destination, Auschwitz, a-t-elle été délibérément choisie en représailles à l'exécution du collaborateur Pierre Pucheu, condamné à mort par le tribunal militaire de la France Libre à Alger, au mois de mars ? Ce convoi est connu sous les noms de "convoi Pucheu" et de "convoi des Tatoués". Le 12 mai, départ des survivants du convoi des tatoués pour Buchenwald ; arrivée du convoi le 14 mai. A Buchenwald, block 56, Desnos est le matricule Le 23 mai, un nouveau convoi est organisé vers Flossenbürg, au nord-ouest de Nuremberg en Haute Bavière, près de la frontière tchécoslovaque. Desnos ne cherche pas à s'y soustraire, alors qu'il aurait pu obtenir de rester à Buchenwald, comme son ami Verdet. A Flossenbürg, où les déportés travaillent dans le carrière de granit et les usines souterraines, Desnos est le matricule Le 2 juin, nouveau convoi, nouvelle destination. Arrivée de 191 déportés du convoi des Tatoués au kommando de travail de Flöha, camp annexe de Flossenbürg, au nord de Chemnitz, en Saxe. Le camp de Flöha abrite une usine textile reconvertie dans la fabrication de fuselages d'avions. Desnos, peu apte aux travaux d'atelier, est affecté au balayage et à la maintenance. Il est le voisin de paillasse d'André Bessière. Il peut écrire trois lettres à Youki, en juin, en juillet 1944 , la dernière en janvier 1945. Les déportés doivent écrire ou faire écrire les lettres en allemand. Il reçoit de Youki des colis de vivres. A Flöha, les dures conditions de vie et de travail appel le matin à 04h, travail aux ateliers de 06h à 18h, pauses à 09h et 12h ; couvre feu à 21h après l'interminable appel du soir sont aggravées par la brutalité et le sadisme des kapos, les tensions entre déportés français et déportés russes et polonais, les poux, la faim, la dysenterie et la tuberculose. Un jour de mars 45, Desnos est battu et fouetté pour avoir jeté la soupe brûlante au visage du favori des kapos, qui servait une trop faible ration. Desnos organise pour ses camarades des séances d'oniromancie interprétation des rêves, consultation "clé des songes" tous les mois, ce qu'il faisait déjà pour des émissions de radio avant-guerre et de chiromancie les lignes de la main. A l'automne 1944 , Desnos écrit sur de petits carrés de papier, qu'il conserve dans une boîte en fer, des poèmes surréalistes, ainsi que l'ébauche d'une nouvelle oeuvre, le "Cuirassier nègre". Au même moment, en octobre 1944, dans Paris libéré depuis le mois d'août, le poème "Le veilleur du Pont-au-Change" est acclamé par les participants d'une soirée en hommage aux poètes de la résistance, au Théâtre français, en présence du général De Gaulle. Le nom de l'auteur du poème, prisonnier dans les camps en Allemagne, n'est pas révélé. Le 14 avril 1945, les troupes américaines s'approchent de Flöha. Les gardiens organisent l'évacuation du camp, c'est le départ de la marche de la mort pour quelque 700 déportés. Au cours de cette marche, un groupe de 56 déportés épuisés est massacré. Après 15 jours, il ne reste que 300 survivants. Desnos est malade, atteint de dysenterie. Il est agressé au cours d'une halte par des déportés russes et perd la boîte qui contenait ses derniers écrits, poèmes et ébauche du "Cuirassier nègre". Le 8 mai, les survivants parviennent à Theresienstadt Terezin, forteresse et camp de concentration en Tchécoslovaquie. Dix-huit mille juifs qui étaient encore internés à Theresiensdtadt ont été déportés et exterminés à Auschwitz-Birkenau en septembre-octobre 1944. Fin avril-début mai 1945, le camp se remplit de nouveaux déportés évacués des camps d'Allemagne. Du 2 au 5 mai, à l'approche de l'armée soviétique, les Allemands se retirent de Theresienstadt, le camp est pris en charge par la Croix-Rouge. Les Soviétiques arrivent le 8 mai, le jour de la capitulation allemande. Une épidémie de typhus s'est déclarée parmi les 14 à déportés alors présents à Terezin. Les rescapés de Flöha sont dirigés vers la Petite Forteresse, mais Desnos malade est conduit à l'infirmerie, puis, vers le 20 mai, à l'hôpital militaire russe. Dans la nuit du 3 au 4 juin, l'infirmier tchèque Josef Stuna remarque le nom de Desnos, dont il connaît les poèmes, sur la liste des malades d'une baraque de l'hôpital auxiliaire. Stuna et son assistante Alena Tesarova demandent au malade, en français - Connaissez-vous le poète Desnos ? - Oui oui ! Robert Desnos, poète français! C'est moi... C'est moi ! Desnos dit de ce matin là, où il sort de l'anonymat des déportés "c'est... mon matin.... le plus... matinal". Alena Tesarova "De son travail dans la résistance il ne nous entretint qu'une fois, nous avouant que les nazis n'avaient pas appris son plus important crime". A. Tesarova, "A la mémoire de Desnos", in "Signes du temps n°5", 1950 ; repris dans "L'Herne", 1987 Mais Desnos est au bout de ses forces, il meurt le 8 juin à 05h30. Stuna obtient que le corps de Desnos soit incinéré individuellement. Il recueille les cendres et les remet, avec la monture de lunettes, à l'aumonier français du camp. L'urne et les lunettes seront déposées à l'ambassade de France à Prague. Le 1er juillet, le journal tchèque Svobodne Noviny annonce la mort de Desnos. Youki apprend la nouvelle vers le 14 juillet, par une traduction de l'article. La presse française confirme la mort de Desnos le 6 août. 14 octobre, Prague, cérémonie de remise des cendres. 24 octobre, obsèques à Paris, à l'église Saint-Germain-des-Prés. Les cendres sont déposées au cimetière Montparnasse dans le caveau de famille."Ce que j'écris ici ou ailleurs n'intéressera sans doute dans l'avenir que quelques curieux espacés au long des années. Tous les 25 ou 30 ans on exhumera dans des publications confidentielles mon nom et quelques extraits toujours les mêmes. Les poèmes pour enfants auront survécu un peu plus longtemps que le reste. J'appartiendrai au chapitre de la curiosité limitée.. Mais cela durera plus longtemps que beaucoup de paperasses contemporaines"feuillets personnels de Robert Desnos, notes du 8 février 1944sources Youki Desnos Les confidences de Youki Fayard, 1999 André Bessière Destination Auschwitz avec Robert Desnos L'Harmattan, 2001
RobertDesnos, Destinée arbitraire: « Ce coeur qui haïssait la guerre» Nous avons besoins de vous ! Nous manquons de corrigés pour cet auteur. Contribuez en en proposant un, et gagnez 30 jours d'accès premium ! Découvrez les corrigés d'auteurs liés : Eluard, Aragon. Plan du site > Accueil > Commentaires de français > Robert Desnos. A propos. Présentation du site; Publiez Le Groupe Fructidor Textes et chansons du spectacle "Poètes sans fusils - Résistants sans papiers" CE COEUR QUI HAISSAIT LA GUERRE de Robert Desnos - NUITS ET BROUILLARDS de Jean Ferrat CAHIERS DU SUD de Jean Ballard - CONSEILS A L'OCCUPE de Jean Texcier- LA DEFENSE ELASTIQUE Pierre Dac ?? - LEVE-TOI ET MARCHE d'Edith Thomas - COURAGE de Paul Eluard NOUVEL ALPHABET FRANCAIS anonyme - FAUT PAS FRANCINE chanté par Fernandel- LA ROSE ET LE RESEDA de Louis Aragon - LA COMPLAINTE DU PARTISAN de E. d'Astier de la Vigerie JE TRAHIRAI DEMAIN dE Marianne Cohn - DANS MA CELLULE Arlette Humbert Laroche L'ENFANT de Yann Foll - CHANSON DE Madeleine Riffault - Sur l'air de "J'ai du bon tabac" Cahier d'Hypnos extraits- Billet à F. Curiel de René Char - LE VEILLEUR DU PONT AU CHANGE de Robert Desnos Extrait d'un texte de Michel Etiévent- AUX ARMES FRANCS TIREURS Chant du - 22 octobre 1941 LES FUSILLES DE CHATEAUBRIAND de René Guy Cadou - LETTRE de Henri Fertet - L'AFFICHE ROUGE de Louis Aragon - SONNET de Jean Cassou - LE DROIT DE RESISTANCE de Herbert Marcuse FINISSON CE SIECLE POURRI de Patrick Perez Sécheret - L'ESTACA de Lluis Llach CE CŒUR QUI HAÏSSAIT LA GUERRE Robert Desnos Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu'il bat pour le combat et la bataille ! Ce cœur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine. Et qu'il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent Et qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne Comme le son d'une cloche appelant à l'émeute et au combat. Écoutez, je l'entends qui me revient renvoyé par les échos. Mais non, c'est le bruit d'autres cœurs, de millions d'autres cœurs battant comme le mien à travers la France. Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs, Leur bruit est celui de la mer à l'assaut des falaises Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d'ordre Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! Pourtant ce cœur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères Et des millions de Français se préparent dans l'ombre à la besogne que l'aube proche leur imposera. Car ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit. haut de page NUITS ET BROUILLARS Paroles et Musique Jean Ferrat 1° Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers Nus et maigres, tremblants dans ces wagons plombés, Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent. Ils se croyaient des hommes n'étaient plus que des nombres, Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés, Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre Ils ne devaient jamais plus revoir un été. 2° La fuite monotone et sans hâte du temps Survivre encore un jour, une heure obstinément Combien de tours de roues d'arrêts ou de départs, Qui n'en finissaient pas de distiller l'espoir. Ils s'appelaient Jean; Pierre, Natacha ou Samuel, Certains priaent Jésus, Jéhovah ou Vichnou D'autres ne priaent pas mais qu'importe le ciel Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux. 3° Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge Les veines de leurs bras soient devenues si bleus. Les allemands guettaient du haut des miradors, La lune se taisait comme vous vous taisiez, En regardant au loin, en regardant dehors Votre chair était tendre à leurs chiens policiers. 4° On me dit aujourd'hui que ces mots n'ont plus cours Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitarre. Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été, Je twisterais les mots s'il fallait les twister Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez. 5° Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers Nus et maigres, tremblants dans ces wagons plombés, Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent. haut de page JEAN BALLARD INTRODUCTION AUX CAHIERS DU SUD. FIN JANVIER 1940 En septembre 1939, quand l'appel aux armes nous dispersa et fit la solitude en ces lieux que tant d'êtres ont rendus vivants, nous nous sommes crus non seulement obligés, mais tenus au silence. Aujourd'hui, 17 décembre cette date incite à nous ressaisir. Voilà 10 ans, jour pour jour, qu'André Gaillard mourait, laissant parmi nous une présence radieuse, une flamme qui semble grandir quand l'ombre se fait sur nos esprits. …Il n'eut jamais consenti à se taire et sa voix vibre encore d'avoir quitté prématurément sa bouche pour emplir celle de la grande Révolte qui s'ouvre à intervalles sur l'ignominie des temps. Il n'accepterait pas aujourd'hui notre silence . … Il serait le premier d'entre nous à réclamer contre l'état dégradant où quelques hommes, sortis des caves du mal, veulent réduire le monde. Il dénoncerait cette fange qu'ils nomment leur vérité ey leurs ruses grossières pour distiller ce poison dans les âmes libres. … Si André Gaillard avait pu vivre assez pour assister aux déchaînements des dictatures, nul doute qu'il n'eut pu contenir sa colère et son dégoût et que sa poésie, familière des cimes, n'eut fondu en traits de feu sur ces misérables et leurs larves malfaisantes ; nul doute, s'il vivait cette guerre, qu'il n'en verrait le terrible enjeu et qu'une fois de plus, refoulant ses larmes, il en accepterait l'horreur présente au nom de l'Homme à venir. Si la société évacue la poésie comme mode d'expression non productif, c'est peut-être que la poésie est un foyer de contestation, un acte de résistance, une incompatibilité fondamentale avec le système dominant ? [Jean Rouaud] haut de page QUELQUES ARTICLES DES "CONSEILS A L'OCCUPE" DE JEAN TEXCIER 1. Les camelots leur offrent des plans de Paris et des manuels de conversation les cars déversent leurs vagues incessante devant Notre Dame et le Panthéon pas un qui n'ait vissé dans l'œil, son petit appareil photographique. Ne te fais pourtant aucune illusion, ce ne sont pas des touristes. 2. Ils sont vainqueurs. Sois correct avec eux. Mais ne va pas pour te faire bien voir au devant de leurs désirs. Pas de précipitation. Ils t'en sauraient au surplus, aucun gré. 3. Tu ne sais pas leur langue ou tu l'as oubliée. Si l'un d'eux t'adresse la parole en allemand, fais un signe d'impuissance, et sans remords, poursuis ton chemin. 6. S'il te demande du feu, tends ta cigarette. Jamais, depuis les temps les plus lointains, on a refusé du feu -pas même à son ennemi le plus mortel. 7. S'ils croient habile de verser le défaitisme au coeur des citadins en offrant des concerts sur nos places publiques, tu n'es pas obligé d'y assister. Reste chez toi, ou va à la campagne écouter les oiseaux. 8. Depuis que tu es occupé, ils paradent en ton déshonneur. Resteras-tu à les contempler? Intéresse-toi plutôt aux étalages. C'est bien plus émouvant, car au train où ils emplissent leurs camions, tu ne trouveras bientôt plus rien à acheter 13. C'est entendu, ils savent chanter en cœur d'une voix juste, mais c'est au commandement comme pour un exercice respiratoire, chez nous les soldats chantent faux et rarement en mesure, mais ils ignorent la corvée du chant, ils chantent quand ça leur chante. 14. La lecture des journaux de chez nous n'a jamais été conseillée à ceux qui voulaient apprendre à s'exprimer correctement en français. Aujourd'hui, c'est mieux encore, les quotidiens de Paris ne sont même plus pensés en français. 20. Il est interdit de lacérer leurs affiches. Aussi te gardes-tu de les frôler même par temps de pluie. 21. Etale une belle indifférence ; mais entretiens secrètement ta colère. Elle pourra servir. 23. L'aigle allemand marche pompeusement et c'est le pas de l'oie. Partant en guerre contre l'Angleterre, ils chantent avec ostentation, et c'est peut-être le chant du cygne. 30. Tu grognes parce qu'ils t'obligent à être rentré chez toi à vingt-trois heures précises. Innocent, tu n'as pas compris que c'est pour te permettre d'écouter la radio anglaise ?. 32. En prévision des gaz, on t'a fait suer sous un grouin de caoutchouc et pleurer dans des chambres d'épreuve. Tu souris maintenant de ces précautions. Tu es satisfait d'avoir sauvé tes poumons. Sauras-tu maintenant préserver ton coeur et ton cerveau? Civil, mon frère, ajuste avec soin ton beau masque de réfractaire. Jean Texcier. haut de page LA DEFENSE ELASTIQUE 1° Un jour Adolphe Hitler S'prom'nant sous le D'nieper A dit j'vais vous montrer, j'ai du flair J'ai compris tout à coup Qu'la défense avant tout Devait être montée sur caoutchouc Ma méthode est basée sur l'élasticité Eins , zwei, drei Je vais vous l'expliquer Chaque pas en avant Doit être immédiatement Suivi la chose est claire De quinze pas en arrière Puis de manière adroite L'aile gauche glisse sur l'aile droite Pendant qu'l'aile droite Ebauche un virage sur l'aile gauche Ah,Ah,Ah,Ah C'est la défense élastique Ah,Ah,Ah,Ah Y'a rien d'plus chouette que c'truclà 2° C'est non seulement génial Mais encore radical Et bien plus actif que l'véronal L'astuce de tout'façon Est d'donner l'impression D' faire de la progression à reculon Faut déployer d'l'adresse Plus encore de souplesse Mine de rien, coudes aux corps en vitesse Quand une brèche se produit Sur un point du circuit On fait une épissure Qui colmate la fissure Pour n'pas être accroché Suffit d'se décrocher Et d'opérer son r'pli Avant qu' ça n'fasse un pli Ah,Ah,Ah,Ah C'est la défense élastique Ah,Ah,Ah,Ah Y'a rien d'plus chouette que c'truclà 3° S'défendre élastiquement Nécessite constamment Qu'on s'garde derrièr' pour prendre les d'vant Bref l'avance dans l'recul Est un fameux calcul Qui prouve bien que sans rien tout est nul C'est une formule heureuse Qui permet sans qu'on s'creuse D'annoncer une défaite victorieuse L'offensive à l'envers Ca démontre à l'ennemi Qui vous r'garde de travers Qu'on court plus vite que lui A quoi bon se colter Avec les Bolcheviks Vaut bien mieux les lacher Avec un élastique Ah,Ah,Ah,Ah C'est la défense élastique Ah,Ah,Ah,Ah Y'a rien d'plus chouette que c'truclà haut de page LEVE-TOI ET MARCHE Edith THOMAS Les Lettres Françaises juillet 1943 Peuple mort, peuple muet, peuple muré, peuple affamé, avec un gros poids de pierre sur la tête et sur le cœur ; Peuple du métro de tous les jours, avec ses chaussures de bois, et son livre qu'il lit, comme on s'évade par une fenêtre ouverte, un jour de printemps. Peuple français, peuple roumain, peuple bulgare, peuple grec, peuple serbe, et toi, peuple allemand, quand le temps sera-t-il venu ? La liberté n'a-t-elle plus de nom elle qui chaque matin était plus belle, comme une femme qu'on aime est plus jeune chaque matin. La liberté qui faisait crouler les châteaux et qui faisait lever les faux, et battre les fausses justices, la liberté n'a-t-elle plus de nom pour toi, ce matin ? Peuple sous le tas de pierre du silence. Peuple aux lèvres serrées, peuple aux membres brisés, au corps pantelant sous les bottes qui s'éloignent sur le trottoir, le miracle ne viendra que de vous et personne d'autre que vous ne dira comme à Lazare en son tombeau " Lève-toi et marche… " haut de page COURAGE Paul ELUARD Paris a froid Paris a faim Paris ne mange plus de jambon dans la rue Paris amis de vieux vêtements de vieille Paris dort tout debout sans air dans le métro Plus de malheur encore est imposé aux pauvres Et la sagesse et la folie De Paris malheureux C'est l'air pur c'est le feu C'est la beauté c'est la bonté De ses travailleurs affamés Ne crie pas au secours Paris Tu es vivant d'une vie sans égale Et derrière la nudité De ta pâleur de ta maigreur Tout ce qui est humain se révèle en tes yeux Paris ma belle ville Fine comme une aiguille forte comme une épée Ingénue et savante Tu ne supportes pas l'injustice Pour toi c'est le seul désordre Tu vas te libérer Paris Paris tremblant comme une étoile Notre espoir survivant Tu vas te libérer de la fatigue et de la boue Frères ayons le courage Nous qui ne sommes pas casqués Ni bottés ni bien élevés Un rayon s'allume en nos veines Notre lumière nous revient Les meilleurs d'entre nous sont morts pour nous Et voici que leur sang retrouve notre cœur Et c'est de nouveau le matin un matin de Paris La pointe de la délivrance L'espace du printemps naissant La force idiote à le dessous Ces esclaves nos ennemis S'ils ont compris S'ils sont capables de comprendre Vont se lever. haut de page NOUVEL ALPHABET FRANÇAIS La nation La gloire La République Les places fortes Les provinces Les lois Le peuple La justice La ruine La liberté La honte Le prix des denrées Mais l'espoir haut de page FAUT PAS FRANCINE ECOUTER LES RACONTARS Chantée par Fernandel - 1940 Une chanson de pure propagande... contre la propagande. Fernandel se prête ici à l'exercice difficile d'utiliser la chanson pour éduquer les français Méfiez vous de tout et ne croyez rien ! Cette chanson fait allusion au traître de Stuttgart c'était un français au service des allemands et qui faisait dans sa langue maternelle des émissions de propagande à destination de la France. Avec talent semble-t-il, car il était très connu, et il était très écouté. Il s'appelait Ferdonnet, mais je ne sais pas si ce français avait une réalité ou si c'était une invention de la propagande allemande... 1° Méfie toi ma Francine De tous les potins du quartier Des ragots d'la voisine Des cancans du laitier Par dessus tout ma belle Ne va pas t'alarmer De chaque fausse nouvelle Des gens bien informés... refrain Faut pas, faut pas Francine Écouter les racontars Des badauds par trop bavards Faut pas, faut pas Francine Te laisser embobiner par les bobards Ne crois pas qu'Hitler soit mal avec Staline Et qu'les boches aient bombardé Madagascar Faut pas, faut pas Francine Te laisser dégonfler par les âneries des canards 2° Méfie toi j't'l demande La TSF a des dangers de la sale propagande Des speakers étrangers Si parfois tu dégotes Stuttgart à la Radio Dis toi qu'tu s'rais idiote D'en croire un traître mot refrain Faut pas, faut pas Francine Écouter les racontars Du salopard de Stuttgart Faut pas, faut pas Francine Te laisser embobiner par ces bobards Quand je pense qu'il veut faire croire Quand il jaspine Que c'est un bon français De Barbès-Rochechouard Faut pas, faut pas Francine Te laisser dégonfler par ces discours là ! 3° Le Führer d'une voix tendre Nous redit chaque samedi Je ne veux plus rien prendre Maintenant que j'ai tout r'pris J'adore l'Angleterre J'adore les Français Pourquoi me faire la guerre Quand j'veux qu'on m'fiche la paix ! refrain Faut pas, faut pas Francine Écouter les racontars Du plus barbant des barbares Faut pas, faut pas Francine Te laisser embobiner par ses bobards S'il prend pour nous désarmer sa voix câline C'est pour mieux nous tomber d'ssus un peu plus tard Faut pas, faut pas Francine Te laisser dégonfler par ces propos d'paix Faut pas, faut pas Francine Te laisser dégonfler par ces propos d'paix, Si ! Na ! haut de page LA ROSE ET LE RESEDA Louis Aragon Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous deux adoraient la belle Prisonnière des soldats Lequel montait à l'échelle Et lequel guettait en bas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Qu'importe comment s'appelle Cette clarté sur leur pas Que l'un fut de la chapelle Et l'autre s'y dérobât Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous les deux étaient fidèles Des lèvres du cœur des bras Et tous les deux disaient qu'elle Vive et qui vivra verra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Quand les blés sont sous la grêle Fou qui fait le délicat Fou qui songe à ses querelles Au coeur du commun combat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Du haut de la citadelle La sentinelle tira Par deux fois et l'un chancelle L'autre tombe qui mourra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Ils sont en prison Lequel A le plus triste grabat Lequel plus que l'autre gèle Lequel préfère les rats Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Un rebelle est un rebelle Deux sanglots font un seul glas Et quand vient l'aube cruelle Passent de vie à trépas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Répétant le nom de celle Qu'aucun des deux ne trompa Et leur sang rouge ruisselle Même couleur même éclat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Il coule il coule il se mêle À la terre qu'il aima Pour qu'à la saison nouvelle Mûrisse un raisin muscat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas L'un court et l'autre a des ailes De Bretagne ou du Jura Et framboise ou mirabelle Le grillon rechantera Dites flûte ou violoncelle Le double amour qui brûla L'alouette et l'hirondelle La rose et le réséda COMPLAINTE DU PARTISAN Emmanuel d'Astier de La Vigerie Les Allemands étaient chez moi On m'a dit résigne toi Mais je n'ai pas pu Et j'ai repris mon arme. Personne ne m'a demandé D'où je viens et où je vais Vous qui le savez Effacez mon passage. J'ai changé cent fois de nom J'ai perdu femme et enfants Mais j'ai tant d'amis Et j'ai la France entière. Un vieil homme dans un grenier Pour la nuit nous a cachés Les Allemands l'ont pris Il est mort sans surprise. Hier encore nous étions trois Il ne reste plus que moi Et je tourne en rond Dans la prison des frontières. Le vent souffle sur les tombes La liberté reviendra On nous oubliera Nous rentrerons dans l'ombre. haut de page JE TRAHIRAI DEMAIN Marianne Cohn Je trahirai demain, pas aujourd'hui Aujourd'hui, arrachez-moi les ongles Je ne trahirai pas ! Vous ne savez pas le bout de mon courage. moi, je sais. Vous êtes cinq mains dures avec des bagues. Vous avez aux pieds des chaussures avec des clous. ,je trahirai demain. Pas aujourd'hui, Demain. Il me faut la nuit pour me résoudre. Il ne me faut pas moins d'une nuit Pour renier, pour abjurer, pour trahir. Pour renier mes amis, Pour abjurer le pain et le vin, Pour trahir la vie, pour mourir. Je trahirai demain. pas aujourd'hui- La lime est sous le carreau, La lime n'est pas pour le bourreau, La lime n'est pas pour le barreau, Le lime est pour mon poignet. Aujourd'hui, je n'ai rien à dire. Je trahirai demain haut de page DANS MA CELLULE Arlette Humbert-Laroche1915-1945 Agent de liaison d'un groupe de résistance, elle fut arrêtée en janvier 43. Après plusieurs mois à Fresne, elle fut jugée à Berlin, emprisonnée à la prison de Jauer en Silésie. Lorsque les armées russes avancent, elle est conduite à Ravensbrück, Mathausen, et Bergen-Belsen où elle mourut. Bientôt midi. Ca sent la soupe monotone et moisie. Ah! Que j'ai envie De fruits craquants et rebondis, D'herbes fraîches et de jus sucrés Dans des vergers alourdis De branches qui m'égratignent. Que j'ai envie De bourgeons éclatés Dans mes doigts, Que j'ai envie là, sur ma gorge D'un baiser d'homme inassouvi, Deux étaux à ma taille, La terre sous mes épaules Accueillante comme un lit, Une sève de fleur, de plante, de vie Coulant de moi Avec un envahissement de marée; Et soudain cette joie Venue de je ne sais quelle éternité, Cette joie Qui tord les racines comme des muscles Sous la terre violentée, En moi cette joie à crier… Midi! Ca sonne! Qu'est-ce qu'on mange aujourd'hui? Ah! Oui! Des pois Des pois cassés et moisis. haut de page L'ENFANT Yann Foll Nous rêvions de bifteck, de seins, de ciels de lune, Quand la porte de fer s'ouvrit avec fracas. Un gardien courroucé, comme toujours, hurla En jetant vers les murs un ami d'infortune. Nous dîmes simplement "Bonjour mon camarade." Il releva la tête dans le jour naissant Nous vîmes son visage une courge de sang, Et surtout ses yeux clos rougis par les arcades. Il parla faiblement "Ils frappaient sans relâche. "J'ai plié sous les coups mais pas avoué. "Je regrette une chose avoir pleuré, pleuré "Devant des loups hurlants qui n'étaient que des lâches." Le soir, réconforté, s'accrochant aux chimères, Notre enfant courageux, fier de ses dix-sept ans, Demanda de chanter pour éprouver son cran Et montrer son courage aux vieux, ses trois grands frères. L'enfant chanta pour nous un air doux de sa mère, Il chanta chaque soir, il chanta jusqu'au bout. Seul un peloton vert le foudroyant debout Eteignit l'air vainqueur qui fermait sa carrière. haut de page CHANSON Madeleine Riffaut Ils me band'ront les yeux Avec un mouchoir bleu Ils me feront mourir Sans me faire souffrir Ils m'avaient tué un camarade Je leur ai tué un camarade. Ils m'ont battue et enfermée. Ont mis des fers à mes poignets - Sept pas de long A ma cellule Et en largeur Quatre petits - Elle est murée- plus de lumière- La fenêtre de mon cachot. Et, la porte, elle est verrouillée. J'ai les menottes dans le dos - Tu te souviens ? Soirs sur la Seine … Et les reflets … Le ciel et l'eau … Ils sont dehors, mes frères de guerre Dans le soleil et dans le vent. Et si je pleure - je pleure souvent - C'est qu'ici je ne puis rien faire. - Sept pas de long Et puis un mur Si durs, les murs Et la serrure. Ils ont bien pu tordre mes mains Je n'ai jamais livré vos noms. On doit me fusiller. Demain. As-tu très peur, dis ? Oui ou non ? Le temps à pris Le mors aux dents Courez, courez Après le temps ! Ceux-là, demain, qui me tueront, Ne les tuez pas à leur tour. Ce soir, mon cœur n'est plus qu'amour. Ce sera comme la chanson Les yeux bandés Le mouchoir bleu Le poing levé Le grand adieu haut de page Sur l'air de j'ai du bon tabac Y'a plus de tabac dans la France entière Y'a plus de tabac les boches n'en manquent pas On va grelottant faute de combustible On va grelottant Mais on a Darlan Et l'on fait la queue Sans trouver de beurre Et l'on fait la queue Mais on a Pucheu Et y' a plus d'jambon D'puis l'année dernière Et y' a plus d'jambon Mais on a Marion Y'a plus de pain Dans toute la France Y'a plus de pain Y'a Benoît Méchin Tout va chez les fritz qui laisse rien en France Ils ne laissent les fritz Que Cheneau Leris Si ça va plus mal Faudra bien qu'on s'dise Si ça va plus mal On aura Laval Mais tout va très bien Madame la Marquise Mais tout va très bien Puisqu'on a Pétain Mais vous en faites pas Faudra qu'ça finisse Mais vous en faites pas La France les chassera haut de pageLe beau matin de juin RENE CHAR extraits des " Feuillets d'Hypnos " Horrible journée ! J'ai assisté, distant de quelque cent mètres, à l'exécution de B. Je n'avais qu'à presser la sur la gâchette du fusil-mitrailleur et il pouvait être sauvé ! Nous étions sur les hauteurs dominant Céreste, des armes à faire craquer les buissons et au moins égaux en nombre aux SS. Eux ignorant que nous étions là. Aux yeux qui imploraient partout autour de moi le signal d'ouvrir le feu, j'ai répondu non de la tête…Le soleil de juin glissait un froid polaire dans mes os Il est tombé comme s'il ne distinguait pas ses bourreaux et si léger, il m'a semblé, que le moindre souffle de vent eût dû le soulever de terre. Je n'ai pas donné le signal parce que ce village devait être épargné à tout prix . Qu'est ce qu'un village ? Un village pareil à un autre ? Peut-être l'a-t-il su, lui, à cet ultime instant Toute l'autorité, la tactique et l'ingéniosité ne remplacent pas une parcelle de conviction au service de la vérité. Ce lieu commun, je crois l'avoir amélioré. Nous sommes pareils à ces crapauds qui dans l'austère nuit des marais s'appellent mais ne se voient pas, ployant à leur cri d'amour toute la fatalité de l'univers Je n'ai pas peur. J'ai seulement le vertige. Il me faut réduire la distance entre l'ennemi et moi. L'affronter horizontalement. Agir en primitif et prévoir en stratège. Archiduc me confie qu'il a découvert sa vérité quand il a épousé la résistance. Jusque là il était un acteur de sa vie frondeur et soupçonneux. L'insincérité l'empoisonnait. Une tristesse stérile peu à peu le recouvrait. Aujourd'hui il aime, il se dépense , il es engagé, il va nu, il provoque. J'apprécie beaucoup cet alchimiste. La France a des réactions d'épave dérangée dans sa sieste. Pourvu que les caréniers et les charpentiers qui s'affairent dans le camp allié ne soient pas de nouveaux naufrageurs ! Vous serez une part de la saveur du fruit. A tous les repas pris en commun nous invitons la liberté à s'asseoir. La place demeure vide mais le couvert reste mis. La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil. BILLET A FRANCIS CURIEL René CHAR …Nous sommes partisans, après l'incendie, d'effacer les traces et de murer le labyrinthe. On ne prolonge pas un climat exceptionnel. Nous sommes partisans, après l'incendie, d'effacer les traces, de murer le labyrinthe et de relever le civisme. Les stratèges n'en sont pas partisans. Les stratèges sont la plaie de ce monde et sa mauvaise haleine. Ils ont besoin pour prévoir, agir et corriger, d'un arsenal qui, aligné, fasse plusieurs fois le tour de la terre. Le procès du passé et les pleins pouvoirs pour l'avenir sont leur unique préoccupation. Ce sont les médecins de l'agonie, les charançons de la naissance et de la mort. Ils désignent du nom de science de l'histoire la conscience faussée qui leur fait décimer une forêt heureuse pour installer un bagne subtil, projeter les ténèbres de leur chaos comme lumière de la Connaissance. Ils font sans cesse lever devant eux des moissons nouvelles d'ennemis afin que leur faux ne se rouille pas, leur intelligence entreprenante ne se paralyse. Ils exagèrent à dessein la faute et sous-évaluent le crime. Ils mettent en pièce des préjugés anodins et les remplacent par des règles implacables. Ils accusent le cerveau d'abriter un cancer analogue à celui qu'ils recèlent dans la vanité leur cœur. Ce sont les blanchisseurs de la putréfaction. Tels sont les stratèges qui veillent dans les camps et manœuvrent les leviers mystérieux de notre vie. Le spectacle d'une poignée de petits fauves réclamant la curée d'un gibier qu'ils n'avaient pas chassé, l'artifice jusqu'à l'usure d'une démagogie macabre ; parfois la copie par les nôtres de l'état d'esprit de l'ennemi aux heures de son confort, tout cela me portait à réfléchir. La préméditation se transmettait. Le salut, hélas précaire, me semblait être dans le sentiment solitaire du bien supposé et du mal dépassé. J'ai alors gravi un degré pour bien marquer les différences. haut de page LE VEILLEUR DU PONT-AU-CHANGE de Robert Desnos Je suis le veilleur de la rue de Flandre, Je veille tandis que dort Paris. Vers le nord un incendie lointain rougeoie dans la nuit. J'entends passer des avions au-dessus de la ville. Je suis le veilleur du Point du Jour. La Seine se love dans l'ombre, derrière le viaduc d'Auteuil, Sous vingt-trois ponts à travers Paris. Vers l'ouest j'entends des explosions. Je suis le veilleur de la Porte Dorée. Autour du donjon le bois de Vincennes épaissit ses ténèbres. J'ai entendu des cris dans la direction de Créteil Et des trains roulent vers l'est avec un sillage de chants de révolte. Je suis le veilleur de la Poterne des Peupliers. Le vent du sud m'apporte une fumée âcre, Des rumeurs incertaines et des râles Qui se dissolvent, quelque part, dans Plaisance ou Vaugirard. Au sud, au nord, à l'est, à l'ouest, Ce ne sont que fracas de guerre convergeant vers Paris. Je suis le veilleur du Pont-au-Change Veillant au coeur de Paris, dans la rumeur grandissante Où je reconnais les cauchemars paniques de l'ennemi, Les cris de victoire de nos amis et ceux des Français, Les cris de souffrance de nos frères torturés par les Allemands d'Hitler. Je suis le veilleur du Pont-au-Change Ne veillant pas seulement cette nuit sur Paris, Cette nuit de tempête sur Paris seulement dans sa fièvre et sa fatigue, Mais sur le monde entier qui nous environne et nous presse. Dans l'air froid tous les fracas de la guerre Cheminent jusqu'à ce lieu où, depuis si longtemps, vivent les hommes. Des cris, des chants, des râles, des fracas il en vient de partout, Victoire, douleur et mort, ciel couleur de vin blanc et de thé, Des quatre coins de l'horizon à travers les obstacles du globe, Avec des parfums de vanille, de terre mouillée et de sang, D'eau salée, de poudre et de bûchers, De baisers d'une géante inconnue enfonçant à chaque pas dans la terre grasse de chair humaine. Je suis le veilleur du Pont-au-Change Et je vous salue, au seuil du jour promis Vous tous camarades de la rue de Flandre à la Poterne des Peupliers, Du Point du Jour à la Porte Dorée. Je vous salue vous qui dormez Après le dur travail clandestin, Imprimeurs, porteurs de bombes, déboulonneurs de rails, incendiaires, Distributeurs de tracts, contrebandiers, porteurs de messages, Je vous salue vous tous qui résistez, enfants de vingt ans au sourire de source Vieillards plus chenus que les ponts, hommes robustes, images des saisons, Je vous salue au seuil du nouveau matin. Je vous salue sur les bords de la Tamise, Camarades de toutes nations présents au rendez-vous, Dans la vieille capitale anglaise, Dans le vieux Londres et la vieille Bretagne, Américains de toutes races et de tous drapeaux, Au-delà des espaces atlantiques, Du Canada au Mexique, du Brésil à Cuba, Camarades de Rio, de Tehuantepec, de New York et San Francisco. J'ai donné rendez-vous à toute la terre sur le Pont-au-Change, Veillant et luttant comme vous. Tout à l'heure, Prévenu par son pas lourd sur le pavé sonore, Moi aussi j'ai abattu mon ennemi. Il est mort dans le ruisseau, l'Allemand d'Hitler anonyme et haï, La face souillée de boue, la mémoire déjà pourrissante, Tandis que, déjà, j'écoutais vos voix des quatre saisons, Amis, amis et frères des nations amies. J'écoutais vos voix dans le parfum des orangers africains, Dans les lourds relents de l'océan Pacifique, Blanches escadres de mains tendues dans l'obscurité, Hommes d'Alger, Honolulu, Tchoung-King, Hommes de Fez, de Dakar et d'Ajaccio. Enivrantes et terribles clameurs, rythmes des poumons et des coeurs, Du front de Russie flambant dans la neige, Du lac Ilmen à Kief, du Dniepr au Pripet, Vous parvenez à moi, nés de millions de poitrines. Je vous écoute et vous entends. Norvégiens, Danois, Hollandais, Belges, Tchèques, Polonais, Grecs, Luxembourgeois, Albanais et Yougo-Slaves, camarades de lutte. J'entends vos voix et je vous appelle, Je vous appelle dans ma langue connue de tous Une langue qui n'a qu'un mot Liberté ! Et je vous dis que je veille et que j'ai abattu un homme d'Hitler. Il est mort dans la rue déserte Au coeur de la ville impassible j'ai vengé mes frères assassinés Au Fort de Romainville et au Mont Valérien, Dans les échos fugitifs et renaissants du monde, de la ville et des saisons. Et d'autres que moi veillent comme moi et tuent, Comme moi ils guettent les pas sonores dans les rues désertes, Comme moi ils écoutent les rumeurs et les fracas de la terre. A la Porte Dorée, au Point du Jour, Rue de Flandre et Poterne des Peupliers, A travers toute la France, dans les villes et les champs, Mes camarades guettent les pas dans la nuit Et bercent leur solitude aux rumeurs et fracas de la terre. Car la terre est un camp illuminé de milliers de feux. A la veille de la bataille on bivouaque par toute la terre Et peut-être aussi, camarades, écoutez-vous les voix, Les voix qui viennent d'ici quand la nuit tombe, Qui déchirent des lèvres avides de baisers Et qui volent longuement à travers les étendues Comme des oiseaux migrateurs qu'aveugle la lumière des phares Et qui se brisent contre les fenêtres du feu. Que ma voix vous parvienne donc Chaude et joyeuse et résolue, Sans crainte et sans remords Que ma voix vous parvienne avec celle de mes camarades, Voix de l'embuscade et de l'avant-garde française. Écoutez-nous à votre tour, marins, pilotes, soldats, Nous vous donnons le bonjour, Nous ne vous parlons pas de nos souffrances mais de notre espoir, Au seuil du prochain matin nous vous donnons le bonjour, A vous qui êtes proches et, aussi, à vous Qui recevrez notre voeu du matin Au moment où le crépuscule en bottes de paille entrera dans vos maisons Et bonjour quand même et bonjour pour demain ! Bonjour de bon coeur et de tout notre sang ! Bonjour, bonjour, le soleil va se lever sur Paris, Même si les nuages le cachent il sera là, Bonjour, bonjour, de tout coeur bonjour. haut de page TEXTE MICHEL ETIEVENT Il parle doucement. Avec cette économie de gestes que seuls ont ceux qui ont beaucoup vécu. Dans les yeux, il y a quelque chose qui s'allume. Peut être cette flamme soigneusement entretenue depuis plus d'un demi-siècle. La flamme de la Résistance qu'il ranime, parfois pour ceux qui savent titiller ses souvenirs. " C'était un temps déraisonnable, on avait mis les morts à table ", aurait pu dire Aragon. Un temps de chien où l'humiliation pliait les corps. Va savoir pourquoi, lui n'avait jamais accepté de se taire comme le faisaient ceux qui ne parlaient plus d'espoir depuis que le vert-de-gris avait souillé les forêts de la vallée. Espoir, le mot était en lui depuis longtemps. Peut être un héritage, une façon d'être ou de vivre que l'on acquière avec les mots de ceux qui vous précèdent. Il se souvient maintenant. C'était il y a juste soixante ans. Avec d'autres, il avait commencé par faire sauter les pylônes de la vallée. Histoire d'exister ou de faire vivre les mots du premier maquisard tombé un soir de novembre 1942, une poignée de tracts en main. Il lui avait promis qu'il continuerait. Une promesse tachée par le sang des mains de l'homme. Comme la vie, qu'il avait senti filer entre ses doigts quand les Allemands les surprirent. Oui, il continuerait même s'il fallait en mourir. Alors, ce soir-là, il s'est approché lentement des usines. La nuit tombait sur les cheminées et dans le sombre du ciel, il s'était rappelé les mots de l'ami " Ne les laisse pas tranquilles, porte l'espoir sur ton dos même s'il est lourd. La France vaut ta vie. " C'est ces mots qui le titillaient quand il mit la mèche à l'explosif. Une mèche déroulée dans le silence avec les ombres qui l'accompagnaient. Il fallait la faire sauter cette usine. Il l'avait juré. Elle livrait aux Allemands l'acier qui, sur tous les fronts, broyait les corps des soldats alliés. L'allumette, l'étincelle qui court et cette gifle énorme dans la nuit, ces flammes qui avalent les fours, cette fumée qui gonfle le ciel dans les tourments de la fournaise. Tout s'était effondré dans un craquement de poutres et de tôle dans le concert des sirènes et des cris ennemis. L'usine brûlait, les malaxeurs explosaient, un à un les pylônes s'écrasaient dans un bruit de tonnerre. Lui fuyait, la peur au ventre, les balles allemandes sifflaient aux oreilles, derrière lui des amis tombaient. Il parvint ainsi au sommet du môle d'où l'on voyait l'incendie avancer dans la nuit. Il gagnait les bords de l'Isère, ravageait les ateliers, mordait la forêt. Là-bas, la ronde des camions s'affolait, les mitrailleuses crépitaient, on entendait la nuit s'emplir de mots de mort. Il ne dormit pas cette nuit-là. Il pensa à l'ami, à la promesse tenue. L'Allemand était au bord de la déroute et cela lui suffisait. Le lendemain, il se rendit au cimetière sur la tombe de l'ami. Il confia tout bas au marbre du monument qu'il avait réussi. Des mots doux posés sur le socle de la pierre muette. Puis il s'en revint lentement rejoindre la maison qui veille sur le verrou de la vallée. C'est là qu'il vit encore. Et c'est ce chemin qu'il refait tous les 30 novembre depuis 1943. La maison, le cimetière, la demeure de l'ami. Et les mots livrés à la tombe. Comme un espoir. Une façon d'être, de vivre. De résister au temps et aux douleurs qui reviennent. haut de page AUX ARMES FRANCS TIREURS Chant du "Liberté" air Les Allobroges Dédié à tous les combattants sans uniforme pour le Jour "J" Paroles du Capitaine Rodolphe Chef du Liberté 1er COUPLET Quand retentit l'appel de délivrance, Qu'un souffle ardent lança sur le pays, D'un même élan, de tous les coins de France Les patriotes ont surgi des maquis. Leur fière voix, vengeresse des crimes, Remplit d'effroi le barbare ennemi, Car ces héros, ces va-nu-pieds sublimes Sont les enfants bis des vainqueurs de VALMY. refrain Aux armes, francs-tireurs ! Sortez de vos tannières Le jour libérateur rayonne de clarté ! Et sur le flot vengeur, flottez, nobles bannières Au vent de Liberté, de Liberté ! 2ème COUPLET Abandonnant les bureaux, les usines Ou la charrue au sillon commencé, Ils ont offert bravement leurs poitrines A l'idéal que d'autres ont abjuré Et l'univers connut le sacrifice De bataillons qui mêlaient dans leurs rangs Des vieux grognards dont la tempe était grise, Des capitaines bis qui n'avaient pas vingt ans. Au refrain 3ème COUPLET Ils ont quitté les épouses, les mères, Etres chéris, gardiennes du foyer, Pour que se lève une aube de lumière Sur le chaos qui nous tenait ployés. En défenseurs des libertés humaines, Devoir sacré qu'ils n'ont pas désappris, Du joug odieux ils ont brisé les chaînes ; Sans liberté bis la vie n'a plus de prix ! Au refrain haut de page Les 27 fusillés à la Sablière 22 octobre 1941 22 octobre 1941. Un mercredi. C'est jour de marché à Châteaubriant La guerre dure depuis déjà deux ans mais la foule se presse autour des étals, autant pour se retrouver que pour acheter . Il fait très beau ce matin 22 octobre 1941 les militaires allemands prennent position aux carrefours de la route de Fercé et de la route de Vitré. Le passage à niveau auprès du château est bouclé. Il se passe quelque chose 22 octobre 1941 trois camions bâchés traversent la ville. Des hommes chantent La Marseillaise avec fierté A trois kilomètres de la ville se trouve une carrière de sable. Neuf poteaux de bois y sont dressés. Les fermiers tout proches sont enfermés chez eux. Ils verront les événements par les interstices de la fenêtre de la cuisine 22 octobre 1941 13 h 30, au Camp de Prisonniers de Choisel les nazis ont disposé un fusil mitrailleur au centre du camp. Ils vont de baraque en baraque ici Guy MOQUET 17 ans, là Etienne LALET 59 ans, plus loin André TENINE, Maurice GARDETTE et d'autres 22octobre 1941 les 27 Otages sont enfermés dans la baraque 6. Il est 14 heures. Une feuille de papier, une enveloppe, le temps d'écrire un mot à leur famille. Ces hommes vont mourir parce que les nazis ont donné l'ordre d'exécuter 50 Orages en représailles contre l'exécution, deux jours auparavant, du lieutenant-colonel colonel HOLTZ par un jeune Résistant, à Nantes. 22 Octobre 1941 à 14 h 50, neuf par camion, les hommes chantent la Marseillaise et l'Internationale. Et le Chant du départ. Tremblez ennemis de la France; Rois ivres de sang et d'orgueil ..... 15 h15 les internés du Camp de Choisel chantent une dernière fois avec ceux qui partent à la mort 15 h 25 le sinistre convoi traverse Châteaubriant. Un silence lourd plane sur la ville. Des hommes serrent les poings. Des femmes se signent. Les Otages ne cessent de chanter 15 h 40, la Sablière. Neuf poteaux de bois devant un rideau de genêts et d'ajoncs. 90 hommes sont là, en peloton d'exécution. 15 h 55 16 h 16 h 10 - trois salves. En 15 minutes le crime a été commis. Les Otages sont morts debout criant " Vive la France ", " Vive le Parti Communiste ", " Vive le Parti Communiste allemand " , " A bas Hitler ! " Au Camp de Choisel les prisonniers ont entendu les salves. Une minute de silence est observée par 700 hommes et femmes, le cœur lourd de souffrance. 16 h 30, les camions portant les corps des suppliciés, jetés en vrac, remontent vers le château. Au passage à niveau un train . Les camions attendent. Sur la route le bitume restera taché de sang 17 h les 27 corps sont déposés au château, sous la Salle des Gardes. Des soldats allemands veillent toute la nuit pour que nul n'approche. Dans le ciel coassent les corbeaux du vieux Donjon. Triste chant funèbre Au Camp de Choisel, lors de l'appel du soir, le bureau a oublié de rayer le nom des 27 fusillés. A l'appel de leur nom, un ami répond " Mort pour la France ". Vingt-sept fois . Le même jour à Nantes, au Champ de Tir du Bêle, 16 autres patriotes sont exécutés par les nazis. Et 5 autres encore au Mont-Valérien à Paris. Le lendemain 50 otages seront à leur tour fusillés à Souges, près de Bordeaux. 23 octobre 1941. Les corps des fusillés de Châteaubriant sont dispersés trois par trois dans neuf communes des environs. Il ne faut pas que le peuple sache où les trouver. haut de page LES FUSILLES DE CHATEAUBRIAND René Guy CADOU Ils sont appuyés contre le ciel Ils sont une trentaine appuyés contre le ciel Avec toute la vie derrière eux Ils sont pleins d'étonnement pour leur épaule Qui est un monument d'amour Ils n'ont pas de recommandations à se faire Parce qu'ils ne se quitteront jamais plus L'un d'eux pense à un petit village Où il allait à l'école Un autre est assis à la table Et ses amis tiennent sa main Ils ne sont déjà plus du pays dont ils rêvent Ils sont bien au-dessus de ces hommes Qui les regardent mourir Il y a entre eux la différence du martyre Parce que le vent est passé là ils chantent Et leur seul regret est que ceux Qui vont les tuer n'entendent pas Le bruit énorme des paroles Ils sont exacts au rendez-vous Ils sont même en avance sur les autres Pourtant ils disent qu'ils ne sont pas des apôtres Et que tout est simple Et que la mort surtout est une chose simple Puisque toute liberté se survit. haut de page LETTRE DE HENRI FERTET "Un condamné à mort de 16 ans" Elève de seconde du lycée Victor Hugo à Besançon. Résistant condamné à mort par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 560. Exécuté à Besançon le 26 septembre 1943. "Chers parents" Ma lettre va vous causer une grande peine, mais je vous ai vu si plein de courage, que, je n'en doute pas, vous voudrez encore le garder, ne serait-ce que par amour pour moi. Vous ne pouvez savoir ce que moralement j'ai souffert dans ma cellule, ce que j'ai souffert de ne plus vous voir, de ne plus sentir peser sur moi votre tendre sollicitude que de loin . Pendant ces 87 jours de cellule votre amour m'a manqué plus que vos colis, et souvent je vous ai demandé de me pardonner le mal que je vous ai fait, tout le mal que je vous ai fait. Vous ne pouvez vous douter de ce que je vous aime aujourd'hui car avant, je vous aimais plutôt par routine, mais maintenant je comprends tout ce que vous avez fait pour moi et je crois être arrivé à l'amour filial véritable, au vrai amour filial. Peut-être après la guerre, un camarade vous parlera-t-il de moi, de cet amour que je lui ai communiqué. J'espère qu'il ne faillira pas à cette mission sacrée. … Je meurs pour ma Patrie. Je veux une France libre et des français heureux. Non pas une France orgueilleuse, première nation du monde, mais une France travailleuse, laborieuse et honnête. Que les français soient heureux, voilà l'essentiel . Dans la vie, il faut savoir cueillir le bonheur. Pour moi, ne vous faites pas de souci, je garde mon courage et ma belle humeur jusqu'au bout, et je chanterai "Sambre et Meuse" parce que c'est toi ma chère petite maman qui me l'a apprise. … Les soldats viennent me chercher. Je hâte le pas. Mon écriture est peut-être tremblée, mais c'est parce que j'ai un petit crayon. Je n'ai pas peur de la mort. J'ai la conscience tellement tranquille. … Adieu la mort m'appelle. Je ne veux ni bandeau, ni être attaché. Je vous embrasse tous. C'est dur quand même de mourir. Mille baisers. Vive la France. Un condamné à mort de 16 ans. Excusez les fautes d'orthographe, pas le temps de relire. Expéditeur Henri Fertet Au ciel près de Dieu. haut de page L'AFFICHE ROUGE Paroles Louis Aragon, Musique Léo Ferré Couplet 1 Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes Ni l'orgue ni la prière aux agonisants Onze ans déjà que cela passe vite onze ans Vous vous étiez servi simplement de vos armes La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans Vous aviez vos portrait sur les murs de nos villes Noirs de barbe et de nuits hirsutes menaçants L'affiche qui semblait une tâche de sang Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles Y cherchait un effet de peur sur les passants. Couplet 2 Nul ne semblait vous voir Français de préférence Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants Avaient écrit sous vos photos "Morts pour la France" Et les mornes matins en étaient différents Tout avait la couleur uniforme du givre A la fin février pour vos derniers moments Et c'est alors que l'un de vous dit calmement "Bonheur à tous, Bonheur à ceux qui vont survivre Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand" Couplet 3 Adieu la peine et le plaisir, adieu les roses, Adieu la vie, adieu la lumière et le vent Marie-toi, soit heureuse et pense à moi souvent Toi qui va demeurer dans la beauté des choses Quand tout sera fini plus tard en Erivan Un grand soleil d'hiver éclaire la colline Que la nature est belle et que le cœur me fend La justice viendra sur nos pas triomphants Ma Mélinée, ô mon amour, mon orpheline Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant. Couplet 4 Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant. ABEILLE Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu'à ce qu'elle étouffe, elle n'étouffera pas sans t'avoir piqué. C'est peu de chose, dis-tu. Oui, c'est peu de chose. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu'il n'y aurait plus d'abeilles. A tous les repas pris en commun nous invitons la liberté à s'asseoir. La place demeure vide mais le couvert reste mis. René Char haut de page SONNET Jean Cassou La plaie que, depuis le temps des cerises, je garde en mon cœur s' ouvre chaque jour. En vain les lilas, les soleils, les brises viennent caresser les murs des faubourgs. Pays des toits bleus et des chansons grises, qui saignes sans cesse en robe d'amour, explique pourquoi ma vie s'est éprise au sanglot rouillé de tes vieilles cours. Aux fées rencontrées le long du chemin je vais racontant Fantine et Cosette. L'arbre de l'école, à son tour, répète une belle histoire où l'on dit demain… Ah ! jaillisse enfin le matin de fête où sur les fusils s'abattront les points ! haut de page HERBERT MARCUSE Je voudrais dire deux mots sur le droit de résistance, parce que je découvre avec stupeur que personne n'est vraiment profondément conscient du fait que la reconnaissance de ce droit la civil disobedience en l'occurrence constitue l'un des éléments les plus anciens et sacrés de la civilisation occidentale. L'idée qu'il existe un droit supérieur au droit positif est aussi vieille que cette civilisation elle-même. Ce conflit entre deux Droits, toute opposition qui dépasse la sphère privée le rencontre. L'ordre établi détient le monopole légal de la force et il a le droit positif, l'obligation même d'user de cette violence pour se défendre. En s'y opposant, on reconnaît et on exerce un droit plus élevé. On témoigne que le devoir de résister est le moteur du développement historique de la liberté, le droit et le devoir de la désobéissance civile étant exercé comme force potentiellement légitime et libératrice. Sans ce droit de résistance, sans l'intervention d'un droit plus élevé contre le droit existant, nous en serions aujourd'hui encore au niveau de la barbarie primitive. Conférence Le problème de la violence dans l'opposition, Juillet 1967 haut de page FINISSONS CE SIECLE POURRI Patrick PEREZ SECHERET O a tué tant et tant tant tué. Finissons ce siècle pourri Et cannibale en silence. Mon regard est pendu parmi les dentiers, les valises ouvertes les monticules de paires de lunettes les crématoires éteints où la vie sans fin s'évide et s'évide! Les goulags les stalags les camps les fossés du monde nous serrent la gorge. Il y a des vêtements tellement chers aux vitrines que l'on ne voit plus l'envie mais le désert du désir Il y a des misères si vastes tellement plaintes au décor que l'on hait l'indifférence, que la colère est neuve Pensons demain où l'homme l'étranger n'est plus juif musulman chrétien mais familier où les putains sont libres, et nos mains des cerises sur leurs seins. Pensons demain les solidarités mises à la croisée de nos gestes, l'avenir un rythme nègre où le rêve réalise vraiment un monde meilleur sans soldats de faction, sans barbelé aux sentiments. Finissons ce siècle avec modestie nos slogans sous la pile de mensonges témoins de nos regards de loup, quand nous étions candides aux certitudes vides qui font les holocaustes. Finissons ce siècle! Le présent est d'urgence pour les droits de l'homme. haut de page L'ESTACA écrite par Lluis Llach sous Franco Cette chanson existe également en français et est interprétée par Marc Ogeret . L'estaca L'avi Siset em parlava De bon matí al portal Memtre el sol esperàvem I els carros vèiem passar. -Siset, que no veus l'estaca On estem tots lligats? Si no podem desfer-nos-en, Mai no podrem caminar! -Si estirem tot ella caurà Que moltde temps no pot durar Segur que tomba, tomba, tomba Ben corcada deu ser ja. Si tu l'estires fort per aqui I jo l'estires fort per allà Segur que tomba, tomba, tomba I ens podrem alliberar -Però Siset fa molt temps ja Les mans se'm van escorxant! I quan la força de me'n va Ella és més ample i més gran. - Ben cert, sé que està podrida, Però és que, Siset, costa tant! Que a cops la força m'oblida. Tornem a dir el teu cant L'avi Siset ja no diu res; Mal vent que se'l va emportà, Ell qui sap cap a quin indret I jo a sota el portal. I quan passen els nous vailets, Estiro el col per cantar El darrer cant d'en Siset, Lo darrer que em va ensenyar. Traduction Le pieu Grand-père Siset me parlait ainsi De bon matin sous le porche Tandis qu'attendant le soleil Nous regardions passer. - Siset, ne vois-tu pas le pieu Où nous sommes tous attachés ? Si ne nous pouvons nous en défaire Jamais ne pourrons nous échapper ! - Si nous tirons tous il tombera Cela ne peut durer longtemps C'est sûr il tombera, tombera, tombera Bien vermoulu, il doit être déjà. Si tu le tires fort par ici Et que je tire fort par-là C'est sûr il tombera, tombera, tombera Et nous pourrons nous libérer. - Mais Siset ça fait déjà bien longtemps Mes mains à vif sont écorchées ! Et alors que les forces me quittent Il est plus large et plus haut - Bien sûr, je sais qu'il est pourri, Mais aussi, Siset il est si lourd ! Que parfois les forces me manquent. Reprenons donc ton chant -Grand-père Siset ne dit plus rien, Un mauvais vent l'a emporté, Lui seul sait vers quel lieu Et moi je reste sous le porche. Et quand passent d'autres gens Je lève la tête pour chanter Le dernier chant de Siset, Le dernier qu'il m'a appris. haut de pageSUR LA VIE Nazim Hikmet La vie n'est pas une plaisanterie Tu la prendras au sérieux, Comme le fait un écureuil, par exemple, Sans rien attendre du dehors et d'au-delà. Tu n'auras rien d'autre à faire que de vivre. La vie n'est pas une plaisanterie, Tu la prendras au sérieux, Mais au sérieux à tel point, Qu'adossé au mur, par exemple, les mains liées Ou dans un laboratoire En chemise blanche, avec de grandes lunettes, Tu mourras pour que vivent les hommes, Les hommes dont tu n'auras même pas vu le visage, Et tu mourras tout en sachant Que rien n'est plus beau, que rien n'est plus vrai que la vie. Tu la prendras au sérieux Mais au sérieux à tel point Qu'à soixante dix ans, par exemple, tu planteras des oliviers Non pas pour qu'ils restent à tes enfants Mais parce que tu ne croiras pas à la mort Tout en la redoutant Mais parce que la vie pèsera plus lourd dans la balance.
\n ce coeur qui haïssait la guerre robert desnos
Messages: 11. 0 j'aime. Anthologie poétique, thème : poèmes engagés. Posté le 16/05/2015 à 14h03. Un classique de la poésie engagée : "Liberté" de Paul Eluard. et aussi : "Ce coeur qui haïssait la guerre" de Robert Desnos 1943.

Bonjour, J’ai besoin d’aide pour cette exercice je donne 15 point à celui qui m’aide. 3 Rossignol mon mignon, qui dans cette saulaie Vas' seul de bra … nche en branche à ton gré voletant, Dégoisant à l'envi de moi, qui vais chantant Celle qu'il faut toujours que dans la bouche j'aie Nous soupirons tous deux, ta douce voix s'essaie De fléchir celle-là, qui te va tourmentant, Et moi, je suis aussi celle-là regrettant, Qui m'a fait dans le cœur une si aigre plaie. Toutefois, Rossignol, nous différons d'un point. 10 C'est que tu es aimé, et je ne le suis point, Bien que tous deux ayons les musiques pareilles, Car tu fléchis t'amie au doux bruit de tes sons, Mais la mienne, qui prend à dépit mes chansons, Pour ne les écouter se bouche les oreilles. Pierre de Ronsard, Pièce retranchée des Amours, 1578. 1. Le poète s'adresse au rossignol c'est donc la 2º personne qui commande l'accord du verbe. - 2. Bavardant. a. De quelle forme poétique s'agit-il ? b. Observez les tercets et précisez s'il s'agit de la variante << française »> ou << italienne »>. c. Quel effet produit la pointe du dernier vers ? Bjr je devais prendre mon autoportrait photographique où je met en scène la passion qui m'anime et expliquer en 6 lignes l'autoportait. J'ai choisis d … e me prendre avec une raquette de ping pong dans les mains devant ma table de ping pong ouverte. J'aimerais que quelqu'un m'aide c'est à dire écrire un petit texte explicatif pour accompagner mon autoportrait, des idées le ping pong, la raquette, la balle, la table et pourquoi j'aime cette passionMerci d'avance Un pays où on ne comprend pas l'art est un pays d'es- claves, de robots, un pays de gens malheureux, un pays de gens qui ne rient pas ni ne sourient, … un pays sans esprit ; où il n'y a pas l'humour, où il n'y a pas le rire, il y a la colère et la haine. Eugène Ionesco, Notes et contre-notes 1966, Éditions Gallimard. a. Quel mot du texte peut être aussi bien un substantif qu'un verbe? Quelle est ici sa classe? Expliquez. C j pouvez vous m’aidez svp Passer composer du 1er grp 2 eme grp et 3 eme​ Remets les proposition dans l’ordre en les numéros temps pour former un texte cohérent Un jour, mon voisin m’a donné deux petits chats Que je voulai … s m’en occuper Qui sont si joli et et attendrissant! Dès que je les ai vus Et elle m’a fait confiance Je les ai adorés ! Qui avaient été abandonnés par leur mère Car ils ne voulaient pas d’animaux à la maison Maintenant toute ma famille a adopté ses chatons J’aiexpliqué à ma mère Mais parents n’étaient pas contents Je trouve des difficultées sur cette exercice pourriez vous m’aidez ! Cimer Adiez moi plz c’est important bonjour j'aurais besoin d'aide pour cette exercice ci dessous merci d'avance ​ Bonjour j'aurais besoin d'aide pour cette exercice17 *** Soulignez les phrases à la forme passive et réécrivez-les à la forme active. Selon toute appa … rence, [le château] avait été temporairement et tout récemment abandonné. Nous nous installâmes dans une des chambres les plus petites et les moins somptueusement meublées. [...] Sa décoration était riche, mais antique et délabrée. Les murs étaient décorés de nombreux trophées. D'après Edgar Allan Poe, Le portrait ovale », Nouvelles histoires extraordinaires, trad. Charles Baudelaire, 1857. Merci d'avance ​

PourquoiRobert Desnos est-il un poète dévoué ? En 1943 il écrit son célèbre poème « Ce cœur qui haïssait la guerre », en vers libres, poèmes engagés en faveur de la résistance. C’est un renoncement à ses idéaux pacifistes au profit de la lutte armée contre l’occupant avec un seul objectif : vaincre Hitler, le nazisme et Robert DESNOS Robert DESNOS Nom Robert Desnos Epoque 1900-1945 Nationalité Française Profession Poète, journaliste Mouvement Il a appartenu, pendant un temps, au mouvement surréaliste. Robert Desnos a publié ses premiers textes en 1922. Il sera un poète du mouvement surréaliste. Il est ensuite journaliste dans plusieurs journaux et à la radio. Il s'engage politiquement pour dénoncer la guerre mais comprend qu'elle est inévitable Pendant la 2ème guerre Mondiale, il devient résistant et écrit sous différents noms. Hélas, le 22 février 1944, il est arrêté par la Gestapo. Il sera déporté dans plusieurs camps. Il mourra du typhus une maladie juste après sa libération. Robert Desnos dessiné par son ami Félix Labisse La dernière photo de Robert Desnos. Il porte la tenue des déportés dans les camps. Desnos a aussi écrit pour les enfants. Les nombreux poèmes que nous avons lu en classe appartiennent au recueil Chantefables Il a inspiré...et Chantefleurs. Il a été publié après sa mort en 1970. On y trouve le tamanoir, la fourmi, le léopard, le coquelicot, la marguerite, l'iris.. Mon carnet de poète Je copie quelques vers d’un poème de Desnos que j'aime. Mon avis tkmji Le"dormeur du val" d’Arthur Rimbaud a été lu par Enzo, Nathan, Noémie, Ambre. "Ce cœur qui haïssait la guerre" de Robert Desnos a été lu par Quentin, Jade, Kylian et Julie.
Si vous souhaitez lire ou relire les poèmes français les plus célèbres et les plus beaux sur le thème de la guerre, vous êtes au bon endroit. Bien que l’art soit subjectif, j’ai tenté de sélectionner des poèmes incontournables en me basant sur mes préférences personnelles et leur présence dans plusieurs anthologies de la poésie française que j’ai pu lire. Parmi les poèmes les plus célèbres sur le thème de la guerre, il faut citer Liberté de Paul Éluard poème résistant, Le dormeur du Val d'Arthur Rimbaud inspiré de la bataille de Sedan, Après la bataille de Victor Hugo, Le cor d'Alfred de Vigny et Ce cœur qui haïssait la guerre de Robert Desnos. Voici le meilleur de la poésie sur la guerre. La poésie vous détend, vous inspire, vous motive ? J'offre le contenu de ce site sans publicité. Joignez la communauté Poetica Mundi pour soutenir ce projet et profiter de nombreux avantages Publications réservées aux membresActivités de créativité et de détenteLivres numériques, livres audio et poèmes à imprimerDemandes spéciales sur YouTubeDiscussions avec des amateurs de poésie Liberté - Paul Éluard Liberté de Paul Éluard est une œuvre marquante de la poésie engagée de la résistance. Écrit en 1942 pour protester contre l'occupation, il est composé de 21 quatrains suivis du mot Liberté. Des milliers de copies furent parachutées en France par des avions britanniques pour encourager les résistants. Sur mes cahiers d'écolierSur mon pupitre et les arbresSur le sable sur la neigeJ'écris ton nom Sur toutes les pages luesSur toutes les pages blanchesPierre sang papier ou cendreJ'écris ton nom Sur les images doréesSur les armes des guerriersSur la couronne des roisJ'écris ton nom Sur la jungle et le désertSur les nids sur les genêtsSur l'écho de mon enfanceJ'écris ton nom Sur les merveilles des nuitsSur le pain blanc des journéesSur les saisons fiancéesJ'écris ton nom Sur tous mes chiffons d'azurSur l'étang soleil moisiSur le lac lune vivanteJ'écris ton nom Sur les champs sur l'horizonSur les ailes des oiseauxEt sur le moulin des ombresJ'écris ton nom Sur chaque bouffée d'auroreSur la mer sur les bateauxSur la montagne démenteJ'écris ton nom Sur la mousse des nuagesSur les sueurs de l'orageSur la pluie épaisse et fadeJ'écris ton nom Sur les formes scintillantesSur les cloches des couleursSur la vérité physiqueJ'écris ton nom Sur les sentiers éveillésSur les routes déployéesSur les places qui débordentJ'écris ton nom Sur la lampe qui s'allumeSur la lampe qui s'éteintSur mes maisons réuniesJ'écris ton nom Sur le fruit coupé en deuxDu miroir et de ma chambreSur mon lit coquille videJ'écris ton nom Sur mon chien gourmand et tendreSur ses oreilles dresséesSur sa patte maladroiteJ'écris ton nom Sur le tremplin de ma porteSur les objets familiersSur le flot du feu béniJ'écris ton nom Sur toute chair accordéeSur le front de mes amisSur chaque main qui se tendJ'écris ton nom Sur la vitre des surprisesSur les lèvres attentivesBien au-dessus du silenceJ'écris ton nom Sur mes refuges détruitsSur mes phares écroulésSur les murs de mon ennuiJ'écris ton nom Sur l'absence sans désirSur la solitude nueSur les marches de la mortJ'écris ton nom Sur la santé revenueSur le risque disparuSur l'espoir sans souvenirJ'écris ton nom Et par le pouvoir d'un motJe recommence ma vieJe suis né pour te connaîtrePour te nommer Liberté. Le dormeur du Val - Arthur Rimbaud Le Dormeur du Val 1870 est le poème plus beau et célèbre d'Arthur Rimbaud. Ce sonnet en Alexandrins issu du second Cahier de Douai est inspiré par la bataille de Sedan. Il décrit un jeune soldat tranquille au milieu de la nature accueillante. La fin dramatique nous apprend que l'homme est mort. C'est un trou de verdure où chante une rivière,Accrochant follement aux herbes des haillonsD'argent ; où le soleil, de la montagne fière,Luit c'est un petit val qui mousse de rayons. Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant commeSourirait un enfant malade, il fait un somme Nature, berce-le chaudement il a froid. Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. Après la bataille - Victor Hugo Mon père, ce héros au sourire si doux,Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tousPour sa grande bravoure et pour sa haute taille,Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,Le champ couvert de morts sur qui tombait la lui sembla dans l'ombre entendre un faible un Espagnol de l'armée en dérouteQui se traînait sanglant sur le bord de la route,Râlant, brisé, livide, et mort plus qu'à qui disait À boire! à boire par pitié ! »Mon père, ému, tendit à son housard fidèleUne gourde de rhum qui pendait à sa selle,Et dit Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. »Tout à coup, au moment où le housard baisséSe penchait vers lui, l'homme, une espèce de maure,Saisit un pistolet qu'il étreignait encore,Et vise au front mon père en criant Caramba ! »Le coup passa si près que le chapeau tombaEt que le cheval fit un écart en arrière. Donne-lui tout de même à boire », dit mon père. 1er janvier - Victor Hugo Enfant, on vous dira plus tard que le grand-pèreVous adorait ; qu'il fit de son mieux sur la terre,Qu'il eut fort peu de joie et beaucoup d'envieux,Qu'au temps où vous étiez petits il était vieux,Qu'il n'avait pas de mots bourrus ni d'airs moroses,Et qu'il vous a quittés dans la saison des roses ;Qu'il est mort, que c'était un bonhomme clément ;Que, dans l'hiver fameux du grand bombardement,Il traversait Paris tragique et plein d'épées,Pour vous porter des tas de jouets, des poupées,Et des pantins faisant mille gestes bouffons ;Et vous serez pensifs sous les arbres profonds. La Trebbia - José Maria de Heredia L'aube d'un jour sinistre a blanchi les camp s'éveille. En bas roule et gronde le fleuveOù l'escadron léger des Numides s' sonne l'appel clair des buccinateurs. Car malgré Scipion, les augures menteurs,La Trebbia débordée, et qu'il vente et qu'il pleuve,Sempronius Consul, fier de sa gloire neuve,A fait lever la hache et marcher les licteurs. Rougissant le ciel noir de flamboîments lugubres,A l'horizon, brûlaient les villages Insubres ;On entendait au loin barrir un éléphant. Et là-bas, sous le pont, adossé contre une arche,Hannibal écoutait, pensif et triomphant,Le piétinement sourd des légions en marche. Chanson de Barberine - Alfred de Musset Beau chevalier qui partez pour la guerre,Qu'allez-vous faireSi loin d'ici ?Voyez-vous pas que la nuit est profonde,Et que le mondeN'est que souci ? Vous qui croyez qu'une amour délaisséeDe la penséeS'enfuit ainsi,Hélas ! hélas ! chercheurs de renommée,Votre fuméeS'envole aussi. Beau chevalier qui partez pour la guerre,Qu'allez-vous faireSi loin de nous ?J'en vais pleurer, moi qui me laissais direQue mon sourireÉtait si doux. Les tragiques - Théodore Agrippa d’Aubigné Livre I - Misères vers 97 à 130 Je veux peindre la France une mère affligée,Qui est, entre ses bras, de deux enfants plus fort, orgueilleux, empoigne les deux boutsDes tétins nourriciers ; puis, à force de coupsD'ongles, de poings, de pieds, il brise le partageDont nature donnait à son besson l'usage ;Ce voleur acharné, cet Esaü malheureux,Fait dégât du doux lait qui doit nourrir les deux,Si que, pour arracher à son frère la vie,Il méprise la sienne et n'en a plus d' son Jacob, pressé d'avoir jeûné meshui,Ayant dompté longtemps en son cœur son ennui,À la fin se défend, et sa juste colèreRend à l'autre un combat dont le champ et la les soupirs ardents, les pitoyables cris,Ni les pleurs réchauffés ne calment leurs esprits ;Mais leur rage les guide et leur poison les trouble,Si bien que leur courroux par leurs coups se conflit se rallume et fait si furieuxQue d'un gauche malheur ils se crèvent les femme éplorée, en sa douleur plus forte,Succombe à la douleur, mi-vivante, mi-morte ;Elle voit les mutins tout déchirés, sanglants,Qui, ainsi que du cœur, des mains se vont pressant à son sein d'une amour maternelleCelui qui a le droit et la juste querelle,Elle veut le sauver, l'autre qui n'est pas lasViole en poursuivant l'asile de ses se perd le lait, le suc de sa poitrine ;Puis, aux derniers abois de sa proche ruine,Elle dit Vous avez, félons, ensanglantéLe sein qui vous nourrit et qui vous a porté ;Or vivez de venin, sanglante géniture,Je n'ai plus que du sang pour votre nourriture ! Demain - Robert Desnos Âgé de cent mille ans, j'aurais encor la forceDe t'attendre, ô demain pressenti par l' temps, vieillard souffrant de multiples entorses,Peut gémir Le matin est neuf, neuf est le soir. Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,Nous parlons à voix basse et nous tendons l'oreilleÀ maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu. Or, du fond de la nuit, nous témoignons encoreDe la splendeur du jour et de tous ses nous ne dormons pas c'est pour guetter l'auroreQui prouvera qu'enfin nous vivons au présent. Ce cœur qui haïssait la guerre… - Robert Desnos Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu'il bat pour le combat et la bataille !Ce cœur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit,Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de qu'il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflentEt qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagneComme le son d'une cloche appelant à l'émeute et au je l'entends qui me revient renvoyé par les non, c'est le bruit d'autres cœurs, de millions d'autres cœurs battant comme le mien à travers la battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs,Leur bruit est celui de la mer à l'assaut des falaisesEt tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d'ordre Révolte contre Hitler et mort à ses partisans !Pourtant ce cœur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons,Mais un seul mot Liberté a suffi à réveiller les vieilles colèresEt des millions de Français se préparent dans l'ombre à la besogne que l'aube proche leur ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit. Le cor - Alfred de Vigny Le Cor, publié dans le recueil Poèmes antiques et modernes 1826, est l'un des poèmes les plus beaux et célèbres d'Alfred de Vigny. Cette ballade en alexandrins divisée en quatre sections est inspirée de la Chronique des prouesses et faits d'armes de Charlemagne et du tableau La Mort de Roland. I J'aime le son du Cor, le soir, au fond des bois,Soit qu'il chante les pleurs de la biche aux abois,Ou l'adieu du chasseur que l'écho faible accueille,Et que le vent du nord porte de feuille en feuille. Que de fois, seul, dans l'ombre à minuit demeuré,J'ai souri de l'entendre, et plus souvent pleuré !Car je croyais ouïr de ces bruits prophétiquesQui précédaient la mort des Paladins antiques. Ô montagnes d'azur ! ô pays adoré !Rocs de la Frazona, cirque du Marboré,Cascades qui tombez des neiges entraînées,Sources, gaves, ruisseaux, torrents des Pyrénées ; Monts gelés et fleuris, trône des deux saisons,Dont le front est de glace et le pied de gazons !C'est là qu'il faut s'asseoir, c'est là qu'il faut entendreLes airs lointains d'un Cor mélancolique et tendre. Souvent un voyageur, lorsque l'air est sans bruit,De cette voix d'airain fait retentir la nuit ;À ses chants cadencés autour de lui se mêleL'harmonieux grelot du jeune agneau qui bêle. Une biche attentive, au lieu de se cacher,Se suspend immobile au sommet du rocher,Et la cascade unit, dans une chute immense,Son éternelle plainte au chant de la romance. Ames des Chevaliers, revenez-vous encor ?Est-ce vous qui parlez avec la voix du Cor ?Roncevaux ! Roncevaux ! Dans ta sombre valléeL'ombre du grand Roland n'est donc pas consolée ! II Tous les preux étaient morts, mais aucun n'avait reste seul debout, Olivier près de lui,L'Afrique sur les monts l'entoure et tremble encore. Roland, tu vas mourir, rends-toi, criait le More ; Tous tes Pairs sont couchés dans les eaux des torrents. »Il rugit comme un tigre, et dit Si je me rends, Africain, ce sera lorsque les Pyrénées Sur l'onde avec leurs corps rouleront entraînées. » Rends-toi donc, répond-il, ou meurs, car les du plus haut des monts un grand rocher bondit, il roula jusqu'au fond de l'abîme,Et de ses pins, dans l'onde, il vint briser la cime. Merci, cria Roland, tu m'as fait un chemin. »Et jusqu'au pied des monts le roulant d'une main,Sur le roc affermi comme un géant s'élance,Et, prête à fuir, l'armée à ce seul pas balance. III Tranquilles cependant, Charlemagne et ses preuxDescendaient la montagne et se parlaient entre l'horizon déjà, par leurs eaux signalées,De Luz et d'Argelès se montraient les vallées. L'armée applaudissait. Le luth du troubadourS'accordait pour chanter les saules de l'Adour ;Le vin français coulait dans la coupe étrangère ;Le soldat, en riant, parlait à la bergère. Roland gardait les monts ; tous passaient sans nonchalamment sur un noir palefroiQui marchait revêtu de housses violettes,Turpin disait, tenant les saintes amulettes Sire, on voit dans le ciel des nuages de feu ; Suspendez votre marche; il ne faut tenter Dieu. Par monsieur saint Denis, certes ce sont des âmes Qui passent dans les airs sur ces vapeurs de flammes. Deux éclairs ont relui, puis deux autres encor. »Ici l'on entendit le son lointain du étonné, se jetant en arrière,Suspend du destrier la marche aventurière. Entendez-vous ! dit-il. - Oui, ce sont des pasteurs Rappelant les troupeaux épars sur les hauteurs, Répondit l'archevêque, ou la voix étouffée Du nain vert Obéron qui parle avec sa Fée. » Et l'Empereur poursuit ; mais son front soucieuxEst plus sombre et plus noir que l'orage des craint la trahison, et, tandis qu'il y songe,Le Cor éclate et meurt, renaît et se prolonge. Malheur ! c'est mon neveu ! malheur! car si Roland Appelle à son secours, ce doit être en mourant. Arrière, chevaliers, repassons la montagne ! Tremble encor sous nos pieds, sol trompeur de l'Espagne ! IV Sur le plus haut des monts s'arrêtent les chevaux ;L'écume les blanchit ; sous leurs pieds, RoncevauxDes feux mourants du jour à peine se l'horizon lointain fuit l'étendard du More. Turpin, n'as-tu rien vu dans le fond du torrent ? J'y vois deux chevaliers l'un mort, l'autre expirant Tous deux sont écrasés sous une roche noire ; Le plus fort, dans sa main, élève un Cor d'ivoire, Son âme en s'exhalant nous appela deux fois. » Dieu ! que le son du Cor est triste au fond des bois ! Les imprécations de Camille - Pierre Corneille Horace, Acte 4, scène 5 Rome, l'unique objet de mon ressentiment !Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant !Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore !Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore !Puissent tous ses voisins ensemble conjurésSaper ses fondements encor mal assurés !Et si ce n'est assez de toute l'Italie,Que l'Orient contre elle à l'Occident s'allie ;Que cent peuples unis des bouts de l'universPassent pour la détruire et les monts et les mers !Qu'elle même sur soi renverse ses murailles,Et de ses propres mains déchire ses entrailles !Que le courroux du Ciel allumé par mes vœuxFasse pleuvoir sur elle un déluge de feux !Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre,Voir ses maisons en cendre, et tes lauriers en poudre,Voir le dernier Romain à son dernier soupir,Moi seule en être cause et mourir de plaisir ! Récit de Rodrigue - Pierre Corneille Le Cid, acte 4, scène 3 Sous moi donc cette troupe s'avance,Et porte sur le front une mâle partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfortNous nous vîmes trois mille en arrivant au port,Tant, à nous voir marcher avec un tel visage,Les plus épouvantés reprenaient de courage !J'en cache les deux tiers, aussitôt qu'arrivés,Dans le fond des vaisseaux qui lors furent trouvés ;Le reste, dont le nombre augmentait à toute heure,Brûlant d'impatience, autour de moi demeure,Se couche contre terre, et sans faire aucun bruitPasse une bonne part d'une si belle mon commandement la garde en fait de même,Et se tenant cachée, aide à mon stratagème ;Et je feins hardiment d'avoir reçu de vousL'ordre qu'on me voit suivre et que je donne à obscure clarté qui tombe des étoilesEnfin avec le flux nous fait voir trente voiles ;L'onde s'enfle dessous, et d'un commun effortLes Maures et la mer montent jusques au les laisse passer ; tout leur parait tranquille ;Point de soldats au port, point aux murs de la profond silence abusant leurs esprits,Ils n'osent plus douter de nous avoir surpris ;Ils abordent sans peur, ils ancrent, ils descendent,Et courent se livrer aux mains qui les nous levons alors, et tous en même tempsPoussons jusques au ciel mille cris nôtres, à ces cris, de nos vaisseaux répondent ;Ils paraissent armés, les Maures se confondent,L'épouvante les prend à demi descendus ;Avant que de combattre ils s'estiment couraient au pillage, et rencontrent la guerre ;Nous les pressons sur l'eau, nous les pressons sur terre,Et nous faisons courir des ruisseaux de leur sang,Avant qu'aucun résiste ou reprenne son bientôt, malgré nous, leurs princes les rallient,Leur courage renait, et leurs terreurs s'oublient La honte de mourir sans avoir combattuArrête leur désordre, et leur rend leur nous de pied ferme ils tirent leurs alfanges ;De notre sang au leur font d'horribles la terre, et le fleuve, et leur flotte, et le port,Sont des champs de carnage où triomphe la combien d'actions, combien d'exploits célèbresSont demeurés sans gloire au milieu des ténèbres,Où chacun, seul témoin des grands coups qu'il donnait,Ne pouvait discerner où le sort inclinait !J'allais de tous côtés encourager les nôtres,Faire avancer les uns et soutenir les autres,Ranger ceux qui venaient, les pousser à leur tour,Et ne l'ai pu savoir jusques au point du enfin sa clarté montre notre avantage ;Le Maure voit sa perte, et perd soudain courage Et voyant un renfort qui nous vient secourir,L'ardeur de vaincre cède à la peur de gagnent leurs vaisseaux, ils en coupent les câbles,Poussent jusques aux cieux des cris épouvantables,Font retraite en tumulte, et sans considérerSi leurs rois avec eux peuvent se souffrir ce devoir leur frayeur est trop forte ;Le flux les apporta, le reflux les remporte ;Cependant que leurs rois, engagés parmi nous,Et quelque peu des leurs, tous percés de nos coups,Disputent vaillamment et vendent bien leur se rendre moi-même en vain je les convie Le cimeterre au poing ils ne m'écoutent pas ;Mais voyant à leurs pieds tomber tous leurs soldats,Et que seuls désormais en vain ils se défendent,Ils demandent le chef ; je me nomme, ils se vous les envoyai tous deux en même temps ;Et le combat cessa faute de combattants. L'idole - Auguste Barbier Ô Corse à cheveux plats ! que ta France était belleAu grand soleil de messidor !C'était une cavale indomptable et rebelle,Sans frein d'acier ni rênes d'or ;Une jument sauvage à la croupe rustique,Fumante encor du sang des rois,Mais fière, et d'un pied fort heurtant le sol antique,Libre pour la première aucune main n'avait passé sur ellePour la flétrir et l'outrager ;Jamais ses larges flancs n'avaient porté la selleEt le harnais de l'étranger ;Tout son poil était vierge, et, belle vagabonde,L'œil haut, la croupe en mouvement,Sur ses jarrets dressée, elle effrayait le mondeDu bruit de son parus, et sitôt que tu vis son allure,Ses reins si souples et dispos,Dompteur audacieux tu pris sa chevelure,Tu montas botté sur son comme elle aimait les rumeurs de la guerre,La poudre, les tambours battants,Pour champ de course, alors tu lui donnas la terreEt des combats pour passe-temps Alors, plus de repos, plus de nuits, plus de sommes,Toujours l'air, toujours le comme du sable écraser des corps d'hommes,Toujours du sang jusqu'au ans son dur sabot, dans sa course rapide,Broya les générations ;Quinze ans elle passa, fumante, à toute bride,Sur le ventre des nations ;Enfin, lasse d'aller sans finir sa carrière,D'aller sans user son chemin,De pétrir l'univers, et comme une poussièreDe soulever le genre humain ;Les jarrets épuisés, haletante, sans forceEt fléchissant à chaque pas,Elle demanda grâce à son cavalier corse ;Mais, bourreau, tu n'écoutas pas !Tu la pressas plus fort de ta cuisse nerveuse,Pour étouffer ses cris ardents,Tu retournas le mors dans sa bouche baveuse,De fureur tu brisas ses dents ;Elle se releva mais un jour de bataille,Ne pouvant plus mordre ses freins,Mourante, elle tomba sur un lit de mitrailleEt du coup te cassa les reins. Consolation à Idalie sur la mort d'un parent - Tristan L’Hermite Puisque votre Parent ne s'est peu dispenséDe servir de victime au Démon de la guerre C'est, ô belle Idalie, une erreur de penserQue les plus beaux Lauriers soient exempts du tonnerre. Si la Mort connaissait le prix de la valeurOu se laissait surprendre aux plus aimables charmes,Sans doute que Daphnis garanti du malheur,En conservant sa vie, eût épargné vos larmes. Mais la Parque sujette à la Fatalité,Ayant les yeux bandés et l'oreille fermée,Ne sait pas discerner les traits de la Beauté,Et n'entend point le bruit que fait la Renommée. Alexandre n'est plus, lui dont Mars fut jaloux,César est dans la tombe aussi bien qu'un infâme Et la noble Camille aimable comme vous,Est au fond du cercueil ainsi qu'une autre femme. Bien que vous méritiez des devoirs si constants,Et que vous paraissiez si charmante et si sage,On ne vous verra plus avant qu'il soit cent ans,Si ce n'est dans mes vers qui vivront davantage. Par un ordre éternel qu'on voit en l'universLes plus dignes objets sont frêles comme verre,Et le Ciel embelli de tant d'Astres diversDérobe tous les jours des Astres à la Terre. Sitôt que notre esprit raisonne tant soit peuEn l'Avril de nos ans, en l'âge le plus tendre,Nous rencontrons l'Amour qui met nos cœurs en feu,Puis nous trouvons la Mort qui met nos corps en cendre. Le Temps qui, sans repos, va d'un pas si léger,Emporte avecque lui toutes les belles choses C'est pour nous avertir de le bien ménagerEt faire des bouquets en la saison des roses. Adieu à la Meuse - Charles Péguy Adieu, Meuse endormeuse et douce à mon enfance,Qui demeures aux prés, où tu coules tout adieu j'ai déjà commencé ma partanceEn des pays nouveaux où tu ne coules pas. Voici que je m'en vais en des pays nouveaux Je ferai la bataille et passerai les fleuves ;Je m'en vais m'essayer à de nouveaux travaux,Je m'en vais commencer là-bas les tâches neuves. Et pendant ce temps-là, Meuse ignorante et douce,Tu couleras toujours, passante accoutumée,Dans la vallée heureuse où l'herbe vive pousse, Ô Meuse inépuisable et que j'avais aimée. Tu couleras toujours dans l'heureuse vallée ;Où tu coulais hier, tu couleras ne sauras jamais la bergère en allée,Qui s'amusait, enfant, à creuser de sa mainDes canaux dans la terre, à jamais écroulés. La bergère s'en va, délaissant les moutons,Et la fileuse va, délaissant les que je m'en vais loin de tes bonnes eaux,Voici que je m'en vais bien loin de nos maisons. Meuse qui ne sais rien de la souffrance humaine,Ô Meuse inaltérable et douce à toute enfance,Ô toi qui ne sais pas l'émoi de la partance,Toi qui passes toujours et qui ne pars jamais,Ô toi qui ne sais rien de nos mensonges faux, Ô Meuse inaltérable, ô Meuse que j'aimais, Quand reviendrai-je ici filer encor la laine ?Quand verrai-je tes flots qui passent par chez nous ?Quand nous reverrons-nous ? Et nous reverrons-nous ? Meuse que j'aime encore, ô ma Meuse que j'aime… Qaïn - Charles Marie René Leconte de Lisle En la trentième année, au siècle de l'épreuve,Étant captif parmi les cavaliers d'Assur,Thogorma, le Voyant, fils d'Elam, fils de Thur,Eut ce rêve, couché dans les roseaux du fleuve,A l'heure où le soleil blanchit l'herbe et le mur. Depuis que le Chasseur Iahvèh, qui terrasseLes forts et de leur chair nourrit l'aigle et le chien,Avait lié son peuple au joug assyrien,Tous, se rasant les poils du crâne et de la face,Stupides, s'étaient tus et n'entendaient plus rien. Ployés sous le fardeau des misères accrues,Dans la faim, dans la soif, dans l'épouvante assis,Ils revoyaient leurs murs écroulés et noircis,Et, comme aux crocs publics pendent les viandes crues,Leurs princes aux gibets des Rois incirconcis Le pied de l'infidèle appuyé sur la nuqueDes vaillants, le saint temple où priaient les aïeuxSouillé, vide, fumant, effondré par les pieux,Et les vierges en pleurs sous le fouet de l'eunuqueEt le sombre Iahvèh muet au fond des cieux. Or, laissant, ce jour-là, près des mornes aïeulesEt des enfants couchés dans les nattes de cuir,Les femmes aux yeux noirs de sa tribu gémir,Le fils d'Elam, meurtri par la sangle des meules,Le long du grand Khobar se coucha pour dormir. Les bandes d'étalons, par la plaine inondéeDe lumière, gisaient sous le dattier roussi,Et les taureaux, et les dromadaires aussi,Avec les chameliers d'Iran et de le Voyant, eut ce rêve. Voici C'était un soir des temps mystérieux du monde,Alors que du midi jusqu'au septentrionToute vigueur grondait en pleine éruption,L'arbre, le roc, la fleur, l'homme et la bête immondeEt que Dieu haletait dans sa création... Thogorma dans ses yeux vit monter des muraillesDe fer d'où s'enroulaient des spirales de toursEt de palais cerclés d'airain sur des blocs lourds ;Ruche énorme, géhenne aux lugubres entraillesOù s'engouffraient les Forts, princes des anciens jours. Ils s'en venaient de la montagne et de la plaine,Du fond des sombres bois et du désert sans fin,Plus massifs que le cèdre et plus hauts que le pin,Suants, échevelés, soufrant leur rude haleineAvec leur bouche épaisse et rouge, et pleins de faim. C'est ainsi qu'ils rentraient, l'ours velu des cavernesA l'épaule, ou le cerf, ou le lion les femmes marchaient, géantes, d'un pas lent,Sous les vases d'airain qu'emplit l'eau des citernes,Graves, et les bras nus, et les mains sur le flanc. Elles allaient, dardant leurs prunelles superbes,Les seins droits, le col haut, dans la sérénitéTerrible de la force et de la liberté,Et posant tour à tour dans la ronce et les herbesLeurs pieds fermes et blancs avec tranquillité... Puis, quand tout, foule et bruit et poussière mouvante,Eut disparu dans l'orbe immense des remparts,L'abîme de la nuit laissa de toutes partsSuinter la terreur vague et sourdre l'épouvanteEn un rauque soupir sous le ciel morne épars. Et le Voyant sentit le poil de sa peau rudeSe hérisser tout droit en face de cela,Car il connut, dans son esprit, que c'était làLa Ville de l'angoisse et de la solitude,Sépulcre de Qaïn au pays d'Hévila. [...] Prière pour le Roi Henri le Grand - François de Malherbe Pour le roi allant en Limousin. Ô Dieu, dont les bontés, de nos larmes touchées,Ont aux vaines fureurs les armes arrachées,Et rangé l'insolence aux pieds de la raison ;Puisqu'à rien d'imparfait ta louange n'aspire,Achève ton ouvrage au bien de cet empire,Et nous rends l'embonpoint comme la guérison ! Nous sommes sous un roi si vaillant et si sage,Et qui si dignement a fait l'apprentissageDe toutes les vertus propres à commander,Qu'il semble que cet heur nous impose silence,Et qu'assurés par lui de toute violenceNous n'avons plus sujet de te rien demander. Certes quiconque a vu pleuvoir dessus nos têtesLes funestes éclats des plus grandes tempêtesQu'excitèrent jamais deux contraires partis,Et n'en voit aujourd'hui nulle marque paraître,En ce miracle seul il peut assez connaîtreQuelle force a la main qui nous a garantis. Mais quoi ! de quelque soin qu'incessamment il veille,Quelque gloire qu'il ait à nulle autre pareille,Et quelque excès d'amour qu'il porte à notre bien,Comme échapperons-nous en des nuits si profondes,Parmi tant de rochers qui lui cachent les ondes,Si ton entendement ne gouverne le sien ? Un malheur inconnu glisse parmi les hommes,Qui les rend ennemis du repos où nous sommes La plupart de leurs vœux tendent au changement ;Et, comme s'ils vivaient des misères publiques,Pour les renouveler ils font tant de pratiques,Que qui n'a point de peur n'a point de jugement. En ce fâcheux état ce qui nous réconforte,C'est que la bonne cause est toujours la plus forte,Et qu'un bras si puissant t'ayant pour son appui,Quand la rébellion, plus qu'une hydre féconde,Aurait pour le combattre assemblé tout le monde,Tout le monde assemblé s'enfuirait devant lui. Conforme donc, Seigneur, ta grâce à nos pensées Ôte-nous ces objets qui des choses passéesRamènent à nos yeux le triste souvenir ;Et comme sa valeur, maîtresse de l'orage,À nous donner la paix a montré son courage,Fais luire sa prudence à nous l'entretenir. Il n'a point son espoir au nombre des armées,Étant bien assuré que ces vaines fuméesN'ajoutent que de l'ombre à nos qu'il veut avoir, c'est que tu le conseilles ;Si tu le fais, Seigneur, il fera des merveilles,Et vaincra nos souhaits par nos prospérités. Les fuites des méchants, tant soient-elles secrètes,Quand il les poursuivra n'auront point de cachettes ;Aux lieux les plus profonds ils seront éclairés II verra sans effet leur honte se produire,Et rendra les desseins qu'ils feront pour lui nuireAussitôt confondus comme délibérés. La rigueur de ses lois, après tant de licence,Redonnera le cœur à la faible innocenceQue dedans la misère on faisait ceux qui l'oppressaient il ôtera l'audace ;Et, sans distinction de richesse ou de race,Tous de peur de la peine auront peur de faillir. La terreur de son nom rendra nos villes fortes ;On n'en gardera plus ni les murs ni les portes ;Les veilles cesseront au sommet de nos tours ;Le fer, mieux employé, cultivera la terre ;Et le peuple, qui tremble aux frayeurs de la guerre,Si ce n'est pour danser n'aura plus de tambours. Loin des mœurs de son siècle il bannira les vices,L'oisive nonchalance et les molles délices,Qui nous avaient portés jusqu'aux derniers hasards ;Les vertus reviendront de palmes couronnées,Et ses justes faveurs aux mérites donnéesFeront ressusciter l'excellence des arts. La foi de ses aïeux, ton amour et ta crainte,Dont il porte dans l'âme une éternelle empreinte,D'actes de piété ne pourront l'assouvir ;II étendra ta gloire autant que sa puissance,Et, n'ayant rien si cher que ton obéissance,Où tu le fais régner il te fera servir. Tu nous rendras alors nos douces destinées ;Nous ne reverrons plus ces fâcheuses annéesQui pour les plus heureux n'ont produit que des sorte de biens comblera nos familles,La moisson de nos champs lassera les faucilles,Et les fruits passeront la promesse des fleurs. La fin de tant d'ennuis dont nous fûmes la proieNous ravira les sens de merveille et de joie ;Et, d'autant que le monde est ainsi composéQu'une bonne fortune en craint une mauvaise,Ton pouvoir absolu, pour conserver notre aise,Conservera celui qui nous l'aura causé. Quand un roi fainéant, la vergogne des princes,Laissant à ses flatteurs le soin de ses provinces,Entre les voluptés indignement s'endort,Quoique l'on dissimule on en fait peu d'estime ;Et, si la vérité se peut dire sans crime,C'est avecque plaisir qu'on survit à sa mort. Mais ce roi, des bons rois l'éternel exemplaireQui de notre salut est l'ange tutélaire,L'infaillible refuge et l'assuré secours,Son extrême douceur ayant dompté l'envie,De quels jours assez longs peut-il borner sa vie,Que notre affection ne les juge trop courts ? Nous voyons les esprits nés à la tyrannie,Ennuyés de couver leur cruelle manie,Tourner tous leurs conseils à notre affliction ;Et lisons clairement dedans leur conscienceQue, s'ils tiennent la bride à leur impatience,Nous n'en sommes tenus qu'à sa protection. Qu'il vive donc, Seigneur, et qu'il nous fasse vivre !Que de toutes ces peurs nos âmes il délivre,Et, rendant l'univers de son heur étonné,Ajoute chaque jour quelque nouvelle marqueAu nom qu'il s'est acquis du plus rare monarqueQue ta bonté propice ait jamais couronné ! Cependant son Dauphin d'une vitesse prompteDes ans de sa jeunesse accomplira le compte ;Et, suivant de l'honneur les aimables appas,De faits si renommés ourdira son histoire,Que ceux qui dedans l'ombre éternellement noireIgnorent le soleil ne l'ignoreront pas. Par sa fatale main qui vengera nos pertesL'Espagne pleurera ses provinces désertes,Ses châteaux abattus et ses camps déconfits ;Et si de nos discordes l'infâme vitupèreA pu la dérober aux victoires du père,Nous la verrons captive aux triomphes du fils. J’espère de cette sélection des poèmes les plus beaux et les plus connus sur la guerre vous a plu. Vous pouvez aussi consulter notre sélection de poèmes engagés contre la guerre si le sujet vous intéresse. Autre page qui pourrait vous intéresser Le Meilleur de la Poésie Engagée Cliquez ci-dessous pour découvrir un poème sélectionné au hasard. Message aux membres de Poetica Mundi ! Chers membres de la communauté Poetica Mundi, n'oubliez pas D'aller consulter les publications de la communauté poèmes, quiz, messages ;De télécharger vos nouveaux avantages livres, activités, poèmes à imprimer, etc. ;Et de m'envoyer vos demandes spéciales. Cliquez sur le lien suivant pour vous connecter ou devenir membre. Merci de me soutenir et de me permettre de vous offrir plus de 16 000 poèmes sur ce site sans publicité et de la poésie sur YouTube !Johann
Aucours de cette cérémonie plusieurs textes ont été lus : un message commun des associations patriotiques par le président de l'UDAC56; l'ordre du jour n°9 du général de LATTRE de TASSIGNY et deux poèmes — "Liberté" de Paul ÉLUARD et "Ce cœur qui haïssait la guerre" de Robert DESNOS — par les élèves de troisième du collège de Rhuys et les jeunes en "Contrat CE CŒUR QUI HAÏSSAIT LA GUERRE Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu’il bat pour le combat et la bataille ! Ce cœur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine Et qu’il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent Et qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne Comme le son d’une cloche appelant à l’émeute et au combat. ​ …THIS HART WHICH HATED WAR This hart wich hated war, see now , it beats for combat and battle ! This hart that once beat only to the rhythm of the tides, seasons, hours fo day and night, See now, it swells up and seds intothe veins a blood burning with salpetre and hate And brings to the brain a noise to make the ears whistle And this noise cannot but spread through city and country, Like the sound of a tocsin that summons to uprising and combat. ​ ... ​ ​ ​ Traduction in Robert Desnos, surrealist, lover, resistant Timothy Adès. Arc Publications nDMj02.
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