Bonjour à tous ! Comment allez vous ? Je vous retrouve aujourd’hui pour aborder un sujet que l’on voit beaucoup passer sur les réseaux sociaux en ce moment… Roulement de tambour… Les VEO ou les violences éducatives ordinaires ! Et même si je suis profondément engagée pour qu’elles ne fassent plus partie du quotidien des tout-petits, je suis assez dubitative face à ce que je peux lire, voir, entendre sur les réseaux sociaux… ↓ Les VEO quésaco ? Vous en avez certainement entendu parler si vous vous intéressez à la pédagogie positive, bienveillante, alternative, Montessori, respectueuse… Et peu importe le nom qu’elle porte d’ailleurs ! Mais vous en avez également certainement entendu parler suite à la loi qui est passée il y a peu. En effet, depuis début juillet 2019, les VEO sont interdites en France. Mais peut-être que vous ne savez pas ce que ça signifie ? Les VEO sont des actes jugés violents à différents degrés et niveaux utilisés envers les enfants dans un but dit éducatif ». Ce terme comprend les gestes physiques violents comme la gifle ou la fessée. Mais englobe aussi d’autres violences plus ordinaires telles que renifler la couche de son enfant sans lui demander si cela le gêne, le forcer à manger, le priver de dessert, se moquer de lui, le forcer à faire un bisou, lui faire du chantage, lui essuyer la bouche avec la cuillère alors qu’il mange et tous les autres actes quotidiens qui peuvent être vécus violemment par l’enfant. Nommer ces violences admises et tolérées permet d’en prendre conscience car bien souvent, elles font partie de notre propre schéma éducatif. En se mettant toujours à la place de l’enfant, on peut alors se demander si on aimerait en tant qu’adultes se voir essuyer la bouche alors qu’on n’a pas fini notre bouchée ou se voir moucher sans qu’on nous en informe au préalable. Quelles sont les VEO concrètement ? Au vu de la loi qui vient de passer, il est tout à fait légitime de se demander qu’est ce que c’est concrètement une VEO ? Comment savoir si telle ou telle action en est une. À l’heure actuelle, je pense que c’est LE combat à mener accompagner la société à comprendre ce qu’est une VEO… Sinon, cette loi ne changera rien au quotidien. Il n’y a donc pas de liste à proprement parler. La seule chose qui peut vous guider au quotidien c’est de vous poser cette question Est ce que ce que je fais à mon enfant, je le ferai à un adulte ? Si votre réponse est non » vous faites certainement une VEO. Le principe de les enrayer est de prendre en considération l’enfant en tant qu’individu à part entière. Dans ce sens, il n’a pas à obéir ». Il est notre égal. Nous le respectons comme tel. Au vu de tous ces éléments, il est bel et bien clair que je suis POUR l’arrêt total des VEO. Considérer l’enfant comme un être à part entière est mon leit-motiv depuis mon entrée en formation d’éducatrice ! Cependant, je suis assez choquée de ce que je vois sur les réseaux… La pratique VS la théorie. Maintenant qu’on sait plus ou moins ce qu’est ou non une VEO, on peut entrer dans le vif du sujet. Et comme toujours il y a la théorie versus la pratique. Dans les faits, il est parfois difficile d’enrayer totalement les VEO. Et ce, pour une multitude de raisons ! Déjà parce que, souvent, nous-mêmes, avons été élevés avec des VEO…. Et donc nos schémas éducatifs en sont imprégnés. C’est donc normal qu’elles fassent parfois surface quand on est au contact des enfants. De plus, tout n’est pas tout blanc ou tout noir. Il y a des jours où il est plus difficile de se questionner sur tous nos actes car oui, concrètement, arrêter les VEO c’est se remettre en question H24… Et on est tous humains ! Nous avons donc tous nos limites. Tout ça pour dire qu’il n’est pas nécessaire de vous fustiger si vous avez fait telle ou telle chose. Personne n’est parfait. En revanche, l’essentiel à mes yeux est de se remettre en question… pour faire mieux le lendemain. Et c’est à force de ces questionnements que l’on grandit en tant que parents ou adultes. Une schématisation qui fait froid dans le dos… Si vous êtes sur les réseaux sociaux, je suis prête à parier que vous vous êtes déjà sentie jugée » ou que vous avez culpabilisé » en voyant des profils parfaits ». C’est humain. J’ai pu lire, voir et entendre des posts ou des vidéos où de grands schémas et de gros raccourcis sont faits. Il ne faut pas faire de VEO. Si tu en fais, c’est pas bien. T’es un mauvais parent ». Je vous rassure, je n’ai jamais vu cela tel quel… C’est tout du moins l’idée générale qui en ressort. Je suis assez atterrée de lire cela. Comme s’il y avait une liste la fameuse des choses, des gestes, des mots à dire ou ne pas dire dans telle ou telle situation. Que si tel parent fait ça, c’est mal. Et inversement. Je tiens à rappeler deux choses fondamentales Il n’existe pas une liste exhaustive des VEO. Il vous revient de toujours vous demander si dans cette situation précise vous usez » de votre pouvoir d’adulte » ou non. Chaque situation est UNIQUE. Vous êtes vous et votre enfant UNIQUES. Ce qui fonctionne avec Marcel et Jacqueline, ne marchera pas forcément pour vous. Maintenant que ces deux choses sont posées noir sur blanc qui peut prétendre détenir le savoir ? PERSONNE. Ah si VOUS. Je me répète mais ca me semble important à partir du moment où vous faites au mieux pour votre enfant, que vous vous questionnez, que vous réajustez au quotidien vous êtes dans une dynamique anti-VEO. Vous faites l’effort. Vous êtes dans le vert. Un combat sans queue ni tête. Vous voyez où je veux en venir il y a peut-être une dynamique anti-VEO à adopter mais il n’y a pas et il n’y aura jamais une liste de VEO à bannir. Il n’y aura jamais une seule bonne » façon de faire. JAMAIS. Et heureusement ! Imaginez vous si on faisait tous pareils ! Ce que je tiens à promouvoir ici c’est que les réseaux sociaux sont une formidable source de découvertes, d’inspirations, de remises en question MAIS ce n’est absolument pas un lieu où tout doit être pris pour argent comptant. Il n’y a pas les parents au dessus », et les autres ». Gardez toujours à l’esprit que vous avez un instinct incroyable. Que personne ne connait mieux votre enfant que vous. Si en suivant un compte sur les réseaux sociaux, vous vous sentez mal à l’aise. Que vous êtes tracassée après avoir lu certains posts. Que vous vous fustigée » après avoir fermer votre application… Essayez de vous recentrer sur vous. Si les réseaux vous permettent d’apprendre des choses, de vous questionner c’est génial. Mais si ils alimentent du négatif dans votre parentalité, passez votre chemin. Vraiment. Pour conclure, je ne dirai qu’une chose être dans une dynamique d’enrayer les VEO de son foyer est quelque chose de bénéfique pour toute votre famille. Et pour votre enfant encore plus. Imaginez la confiance que vous lui permettez d’acquérir. En vous. En lui-même. Comme un cadeau pour sa vie. Vous remettre en question est votre meilleure clé pour poursuivre ce but. Les réseaux sociaux et la chasse aux sorcières qui sévit sur ces derniers n’est pas bénéfique dans votre quête de parentalité positive, bienveillante, respectueuse… Apprenons à nous écouter. Et à nous respecter. Ne pratiquons pas de violences ordinaires » sur les autres adultes… Il s’agirait sinon d’un exemple contraire à la chasse aux VEO que nous menons dans nos foyers… Je dis ça, je dis rien…
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CodyCross Réponse » Arts culinaires Groupe 130 » Grille 3 » Il a initié "la chasse aux sorcières" aux USA Le jeu simple et addictif CodyCross est le genre de jeu où tout le monde a tôt ou tard besoin d’aide supplémentaire, car lorsque vous passez des niveaux simples, de nouveaux deviennent de plus en plus difficiles.403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID lc5z1LZH6wWkrB8I7xpaVr08BTkh5il7WuRQH18OZA6gnUHG7X583w==
En anéantissant parfois des familles entières, en faisant régner la terreur, en réprimant sans pitié certains comportements et certaines pratiques désormais considérées comme intolérables, les chasses aux sorcières ont contribué à façonner le monde qui est le nôtre. Si elles n’avaient pas eu lieu, nous vivrions probablement dans des sociétés très différentes. Elles nous disent beaucoup sur les choix qui ont été faits, sur les voies qui ont été privilégiées et celles qui ont été condamnées. Pourtant, nos nous refusions à les regarder en face. Même quand nous acceptions la réalité de cet épisode de l’histoire, nous trouvons des moyens de le tenir à distance. Ainsi, on fait souvent l’erreur de le situer au Moyen Age, dépeint comme une époque reculée et obscurantiste avec laquelle nous n’aurions plus rien à voir, alors que les grandes chasses se sont déroulées à la Renaissance – elles ont commencé vers 1 400 et pris d’ampleur à partir de 1 560. Des exécutions encore eu lieu à la fin du XVIIIe siècle comme d’Anna Göldi décapitée à Claris en Suisse en 1782. La sorcière, écrit Guy Bechtel fut une victime des Moderne et non des Anciens ». De même, on met souvent les persécutions sur le compte d’un fanatisme religieux incarné par des inquisiteurs pervers. Or l’Inquisition, avant tout préoccupée des hérétiques, a très peu pourchassé les sorcières; l’écrasante majorité des condamnations ont été le fait de cours civiles. En matière de sorcellerie, les juges laïcs se sont révélés plus cruels et plus fanatique que Rome ». La distinction n’a d’ailleurs qu’un sens relatif dans un monde où il n’existait pas d’en-dehors possible à la croyance religieuse. * C’est précisément par c que les chasses aux sorcières nous parlent de notre monde que nous avons d’excellent raison de ne pas les regarder en face. S’y risque, c’est se confronter au visage le plus désespérant de l’humanité. Elles illustrent d’abord l’entêtement des sociétés à désigner régulièrement un bouc émissaire à leurs malheurs, et à s’enfermer dans une spirale d’irrationalité, inaccessible à toute argumentation sensée, jusqu’à ce que l’accumulation des discours de haine et une hostilité devenue obsessionnelle justifient le passage à la violence physique, perçue comme une légitime défense du corps social. Elles illustrent, pour reprendre les mots de François d’Eaubonne, la capacité humaine à déchainer un massacre par un raisonnement digne d’un aliéné ». LA diabolisation des femmes qualifiées de sorcières eut d’ailleurs beaucoup en comme avec l’antisémitisme. On parlait de sabbat » ou de la synagogue » des sorcières; on les soupçonnait, comme les juifs, de conspirer pour détruire la chrétienté et on les représentait, comme eux, avec le nez crochu ». Mona Chollet dans Sorcières
Commentse déroule la chasse aux sorcières aux Etats-Unis? Entre 1950 et 1954, en pleine période de « guerre froide », une véritable chasse aux sorcières sévit aux Etats-Unis, sur l’initiative du sénateur Joseph McCarthy. Cette campagne contre les communistes est si effroyable que le maccarthysme reste encore aujourd’hui le symbole
InfosDiffusionsCastingRésuméSuzannah Lipscomb poursuit son exploration du passé pour comprendre le phénomène de chasse aux sorcières qui a frappé les îles britanniques il y a 400 ans. Le roi Charles Ier d'Angleterre a quasiment mis fin à la chasse et à l'exécution des sorcières. Mais une guerre civile éclate et s'empare du pays, Charles perd alors le contrôle du royaume. Pour les puritains radicaux, cette guerre n'était rien de plus que le début de l'apocalypse. C'est dans ce contexte compliqué qu'un jeune puritain opportuniste nommé Matthew Hopkins comprend très vite que cette chasse aux sorcières peut devenir un business très lucratifGenreDocumentaire - HistoriqueAnnée de sortie2015Avec—Infos supplémentairesProgramme déconseillé aux moins de 10 ansAvis des internautes 1Vous avez aimé ce programme ?Livraisongratuite dès 25 € d'achats. Tout sur La Chasse aux sorcières - Daniel Day-Lewis - Winona Ryder, DVD Zone 2 et toute l'actualité en Dvd et Blu-ray. La chasse aux sorcières fait rage en Europe entre 1450 et 1750. Si elle s’adosse à une tradition orale, populaire et folklorique, la question de la sorcellerie est institutionnalisée par des clercs puis des laïcs, qui prennent part au débat en rédigeant des traités. La Bibliothèque Diderot de Lyon possède notamment dans ses collections trois ouvrages sur le thème, parus dans la seconde moitié du XVIème siècle – période particulièrement troublée, qui voit une recrudescence de la chasse aux sorcières. Il s’agit du Malleus Maleficarum ou Marteau des Sorcières, du De Praestigiis daemonum traduit par la suite en français De l’Imposture et tromperie des diables et de la Démonomanie des Sorciers. Ces trois œuvres dialoguent et s’affrontent sur la réalité du fait de sorcellerie, dans une querelle érudite, souvent âpre, où se mêlent théologie, droit et médecine. Le Malleus Maleficarum l’archétype du manuel de chasse aux sorcières En 1484, le pape Innocent VIII condamne l’hérésie des sorcières par une bulle, sous l’autorité explicite de laquelle deux inquisiteurs dominicains allemands, Henri Institoris et Jacques Sprenger, rédigent en 1486 le Malleus. Reproduction du contenu de la bulle d’innocent VIII, au seuil du texte L’imprimerie offre une caisse de résonance au traité, véritable “succès de librairie”, qui fait l’objet d’au moins 35 éditions soit une estimation de 30 000 exemplaires mis en circulation entre 1486 et 1669, surtout à Lyon et dans la partie rhénane de l’Allemagne. L’édition de la BDL date de 1588, soit un moment de pic dans la chasse. Il est imprimé par Nikolaus Bassaeus à Francfort, pour le libraire strasbourgeois Lazare Zetzner. L’ouvrage est de nature double, à la fois théorique et pratique, ce que révèle sa structure. Les deux premières parties débattent ainsi de questions théologiques. Il s’agit notamment de montrer que la sorcellerie existe bel et bien et qu’elle ne relève pas seulement de l’imagination de celui qui la pratique. Elle résulte d’un pacte avec le diable, bien qu’elle reste bornée par les limites de la Loi Divine, qu’elle ne saurait outrepasser… Á cet égard, le livre se présente comme une synthèse du savoir démonologique, examiné au prisme de la tradition chrétienne – d’où la présence d’un certain imaginaire folklorique aux origines obscures, phagocyté de longue date par la théologie, comme ici la lycanthropie déjà commentée par Augustin ou Thomas Chapitre VIII De la manière dont les hommes prennent l’apparence de bêtes La troisième partie traite de manière pratique de l’instruction du procès en sorcellerie ce qui fait qu’un témoin est légitime, ce qui constitue une preuve suffisante, les nombreux cas où l’on peut user de la torture ou de la fausse promesse de relaxe afin d’obtenir l’aveu. Ce double aspect en fait un outil fondamental pour l’inquisiteur, qu’il prenne la figure du prêtre puis du juge laïc, dans un second temps. Les Praestigiis daemonum le regard d’un médecin C’est en tant que médecin » que le Rhénan Jean Wier prend la plume. Il est le disciple de Cornelius Agrippa, célèbre occultiste, déjà opposé aux procès de sorcellerie. Wier écrit dans une certaine mesure contre le Malleus, qu’il cite au moins quinze fois, preuve de l’importance du manuel. Signature de l’épître au lecteur Cette autorité médicale a son importance puisqu’elle fait l’originalité de l’œuvre de Jean Wier. Pour lui, les sorcières sont victimes de l’illusion du diable elles croient accomplir horreurs et prodiges, mais il n’en est rien. Cela lui permet d’expliquer, au regard de la médecine humorale, pourquoi les femmes, d’un naturel plus mélancolique que les hommes, sont prédisposées à se croire sorcières l’imagination débridée des atrabilaires en fait des cibles parfaites pour le Démon. Aussi invoque-t-il la clémence à leur égard, au motif qu’elles ne peuvent être coupables de ce dont on les accuse. Voici par exemple ce qu’il écrit, à propos d’une femme qui confesse avoir passé un pacte et eu des rapports charnels avec Satan, lequel lui serait apparu comme un grand homme vêtu de noir p. 457 Il faut certainement punir ces ignominies, si elles sont vraies. Et cependant, vous voyez que cette faible femme à l’esprit malade a failli se pendre, et que le contrat qu’elle a passé avec son amant imaginaire est soit inventé, soit dépourvu de valeur […]. Il lui est apparu, sous une forme qu’elle a imaginée, comme portant des vêtements… alors qu’un esprit serait nécessairement exempt de tout habit et de toute couleur. »L’exemplaire de la BDL est édité par l’imprimeur-libraire Jean Oporin, en 1563. Il existe au moins une autre édition parue cette même année. L’ouvrage rencontre cependant un succès beaucoup moins important que le Malleus, même si des lettrés que l’on rattache au scepticisme, comme Montaigne, lui accordent un certain crédit. Par la suite, la psychiatrie a voulu voir en Wier un précurseur dans la reconnaissance des pathologies mentales. La Démonomanie le regard d’un juriste Par sa structure globale, décalquée sur le Malleus, la Démonomanie des sorciers est conçue comme un nouveau manuel de chasse aux sorcières, à destination des juges – l’auteur n’étant pas lui-même inquisiteur. Jean Bodin, célèbre juriste français, est en effet surtout connu pour les Six Livres de la République 1576, un ouvrage où il se fait le théoricien de l’absolutisme royal et où transparait une conception de l’état moderne. On peut ainsi interpréter sa véhémence envers les sorciers comme une réaction au désordre que connaît l’État au XVIe siècle au corps civil, avec à sa tête le roi représentant de Dieu, s’opposerait l’anti-république des sorciers, guidés par Satan. Les sorciers représenteraient donc une menace bien réelle pour la paix sociale, ce qui justifierait leur extermination. On comprend que cette perspective est totalement inconciliable avec celle de Jean Wier. La Démonomanie des Sorciers de Bodin se clôt justement sur un appendice conséquent qui offre une clé de lecture de l’œuvre la Réfutation des opinions de Jean Wier ». Bodin s’en prend donc très violemment au médecin qui ne peut pas rivaliser sur le plan théorique et au regard des connaissances de l’époque. Bodin rappelle d’ailleurs à Wier qu’il n’est qu’un physicien », et qu’il ferait mieux de ne pas se mêler de questions métaphysiques. Dans la conclusion de l’ouvrage, Bodin cède totalement et de son aveu même à l’aigreur. Il range Wier dans le camp des sorciers, et lui oppose tous les savants du monde ! L’édition de la BDL date de 1593. L’ouvrage a été imprimé à Anvers par Arnould Coninx pour le libraire Jehan Keerberghe. Le livre connaît un succès assez important, surtout en province, mais il est moins bien reçu dans le milieu du droit parisien. Le Parlement de Paris condamne de moins en moins les sorcières et va jusqu’à casser les jugements de tribunaux provinciaux en la matière. Il se pourrait même que la Démonomanie ait coûté à son auteur des perspectives dans sa carrière de magistrat. La chasse aux sorcières est à la fin du siècle sur le déclin pour ce qui concerne la France. L’Etat, à mesure qu’il se centralise, impose en la matière les jurisprudences parisiennes, plus rationalisantes, qui remettent en cause l’existence de la sorcellerie. Mais la traque n’est pas totalement morte ; elle se poursuit dans des régions de tensions, notamment aux frontières du royaume, et continue à faire l’objet de publication et de rééditions la BDL possède d’ailleurs la dernière édition du Malleus, qui date de 1669 ! Billet rédigé par Adrien Gautier, Master 1 de Lettres Modernes – ENS de Lyon Bibliographie Sprenger, Jakob ; Instoris, Henricus, Malleus maleficarum de lamiis et strigibus, et sagis, aliisque magis & daemoniacis … tractatus aliquot tam veterum quam recentiorum auctorum, 1588 [Rés 2 43214] Sprenger, Jakob ; Instoris, Henricus, le Marteau des sorcières, 1973, éd. commentée Amand Danet Bodin, Jean, De la Demonomanie des sorciers de nouueau reuu & corrigé oultre les precedentes impressions par I. Bodin angevin, 1593 [Rés 2 68449] Bodin, Jean, De la Démonomanie des sorciers, 2016, éd. commentée Krause, Martin, MacPhail Wier, Johann, De praestigiis daemonum, et incantationibus ac veneficijs, libri V, recogniti, authore Ioanne Wiero medico. Totius operis argumentum in praefatione comperies, 1563 [Rés 2 43167] Levack, Brian P., La grande chasse aux sorcières en Europe aux débuts des temps modernes, 1991 Notice biographique de Nikolaus Basse Notice biographique de Johann Oporinus YNxgDDL.