Letitre de cet article ne manquera pas de provoquer chez le lecteur un certain Ă©tonnement quand il apprendra que l\\'auteur est lui-mĂȘme professeur de littĂ©rature. Mais c\\'est justement cette position qui me permet de faire des observations assez pessimistes. Je me demande souvent ce que pensent sincĂšrement les Ă©lĂšves d\\'un cours de littĂ©rature. Je sais qu\\'un peu partout Chapitres I Le projet artistique s'inscrit dans un travail de la conscience sur elle-mĂȘme II Comprendre n'est pas expliquer III L'artiste ne donne pas Ă  comprendre il rend visible » Paul Klee L’artiste donne-t-il quelque chose Ă  comprendre ? L'artiste fait Ă©videmment Ă©prouver, ressentir mais on ne comprend pas bien en quel sens il donnerait Ă  comprendre. Qu'y aurait-il Ă  comprendre en Ă©coutant un symphonie de Mozart ou en contemplant un carrĂ© blanc sur fond blanc de MalĂ©vitch ? Et si c'Ă©tait le cas ce serait donner Ă  comprendre quelque chose que les autres savoir ou activitĂ© humaines ne donnent pas. Pourtant on pouvait observer la richesse du verbe comprendre qui se distingue d'expliquer mais signifie aussi englober, relier, prendre en soi. Il s'agit donc de penser l'intention et la rĂ©ussite des l'entreprise artistique selon cette modalitĂ© d'un lien entre le spectateur et lui, entre ses Ɠuvres et le monde, entre les hommes eux-mĂȘmes. I Le projet artistique s'inscrit dans un travail de la conscience sur elle-mĂȘme Hegel reprend cette gĂ©nĂ©alogie de la conscience et Ă©voque l’image d’un enfant qui s’amuse Ă  jeter des cailloux dans un fleuve et admire les cercles qui se dessinent Ă  la surface de l’eau. A la question de savoir pourquoi l’enfant tire autant de plaisir de cette activitĂ© apparemment insignifiante, Hegel rĂ©pond qu'elle constitue le commencement mĂȘme de l'humanitĂ© par la contemplation Ă  l'extĂ©rieur de lui de sa propre conscience, de sa propre vie intĂ©rieure. La conscience de soi consiste ainsi Ă  se de dĂ©doubler et Ă  imprimer sa marque sur le monde pour s'y reconnaĂźtre. Mais il va plus loin en concluant Ce besoin passe par les manifestations les plus variĂ©es et les figures les plus diverses avant d’aboutir Ă  ce mode de production de soi-mĂȘme dans les choses extĂ©rieures tel qu’il se manifeste dans l’Ɠuvre d’art ». C'est pourquoi l'artiste doit ĂȘtre pensĂ© comme celui qui produit par le travail de sa conscience crĂ©atrice une image singuliĂšre et inouĂŻe de lui-mĂȘme, qu'il tend Ă  la sociĂ©tĂ© qui peut ou pas s'y reconnaĂźtre. D'oĂč ce pouvoir extraordinaire de l'art qu'il dĂ©crit dans l'EsthĂ©tique "Éveiller l’ñme tel est, dit-on, le but final de l’art, tel est l’effet qu’il doit chercher Ă  obtenir. C’est de cela que nous avons Ă  nous occuper en premier lieu. En envisageant le but final de l’art sous ce dernier aspect, en nous demandant notamment quelle est l’action qu’il doit exercer, qu’il peut exercer et qu’il exerce effectivement, nous constatons aussitĂŽt que le contenu de l’art comprend tout le contenu de l’ñme et de l’esprit, que son but consiste Ă  rĂ©vĂ©ler Ă  l’ñme tout ce qu’elle recĂšle d’essentiel, de grand, de sublime, de respectable et de vrai. Il nous procure, d’une part, l’expĂ©rience de la vie rĂ©elle, nous transporte dans des situations que notre expĂ©rience personnelle ne nous fait pas, et ne nous fera peut-ĂȘtre jamais connaĂźtre les expĂ©riences des personnes qu’il reprĂ©sente, et, grĂące Ă  la part que nous prenons Ă  ce qui arrive Ă  ces personnes, nous devenons capables de ressentir plus profondĂ©ment ce qui se passe en nous-mĂȘmes. D’une façon gĂ©nĂ©rale, le but de l’art consiste Ă  rendre accessible Ă  l’intuition ce qui existe dans l’esprit humain, la vĂ©ritĂ© que l’homme abrite dans son esprit, ce qui remue la poitrine humaine et agite l’esprit humain. C’est ce que l’art a pour tĂąche de reprĂ©senter, et il le fait au moyen de l’apparence qui, comme telle, nous est indiffĂ©rente, dĂšs l’instant oĂč elle sert Ă  Ă©veiller en nous le sentiment et la conscience de quelque chose de plus Ă©levĂ©. C’est ainsi que l’art renseigne sur l’humain, Ă©veille des sentiments endormis, nous met en prĂ©sence des vrais intĂ©rĂȘts de l’esprit. Nous voyons ainsi que l’art agit en remuant, dans leur profondeur, leur richesse et leur variĂ©tĂ©, tous les sentiments qui s’agitent dans l’ñme humaine, et en intĂ©grant dans le champ de notre expĂ©rience ce qui se pas se dans les rĂ©gions intimes de cette Ăąme. Rien de ce qui est humain ne m’est Ă©tranger » telle est la devise qu’on peut appliquer Ă  l’art." OĂč trouver un cours philo ? Les meilleurs professeurs de Philosophie disponibles4,9 17 avis 1er cours offert !5 152 avis 1er cours offert !5 77 avis 1er cours offert !5 63 avis 1er cours offert !5 24 avis 1er cours offert !5 15 avis 1er cours offert !5 14 avis 1er cours offert !5 20 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !5 152 avis 1er cours offert !5 77 avis 1er cours offert !5 63 avis 1er cours offert !5 24 avis 1er cours offert !5 15 avis 1er cours offert !5 14 avis 1er cours offert !5 20 avis 1er cours offert !C'est partiII Comprendre n'est pas expliquer Rien ne serait pire que de rĂ©duire l’Ɠuvre d'art Ă  un message. L'artiste n'est pas lĂ  pour expliquer, sinon son entreprise serait vaine et bien maladroite compte-tenu de l'ambiguĂŻtĂ© profonde des Ɠuvres. En revanche une fois identifiĂ©e la distinction entre expliquer et comprendre Dilthey le rĂŽle d'Ă©claireur de l'artiste peut apparaĂźtre. Expliquer c'est Ă©tymologiquement dĂ©plier. Expliquer, c'est mettre en Ă©vidence un lien objectif qui unit un phĂ©nomĂšne au processus qui en est la cause. C'est ainsi Ă©noncer la loi qui prĂ©side Ă  sa production. Comprendre c'est Ă©tymologiquement prendre ensemble, dans une opĂ©ration de synthĂšse, en ramenant Ă  l'unitĂ© d'un sens, d'une intention, d'un projet ; c'est unifier en pensĂ©e un acte ou une parole en les rapportant Ă  leur raison d'ĂȘtre effectuĂ© ou dite. C'est pourquoi l’Ɠuvre d'art devra ĂȘtre interprĂ©tĂ©e L'artiste vise donc Ă  unifier les choses, Ă  revenir Ă  cette sympathie, cette unitĂ© fondamentale du monde, par delĂ  les distinction intellectuelle, logique, utilitaires. Merleau-Ponty a Ă©tudiĂ©, ou plutĂŽt dĂ©crit cette entreprise du peintre, en l’occurrence CĂ©zanne, qui cherche Ă  atteindre ce moment oĂč le sentir est cette communication vitale avec le monde qui nous le rend prĂ©sent comme lieu familier de notre vie”, qui cherche Ă  saisir comment le monde nous touche. On pouvait penser aussi Ă  la puissance unificatrice des synesthĂ©sie de Baudelaire que reprend Rimbaud Je me flattai d’inventer un verbe poĂ©tique accessible, un jour ou l’autre, Ă  tous les sens » Alchimie du Verbe III L'artiste ne donne pas Ă  comprendre il rend visible » Paul Klee Il faut envisager l'entreprise titanesque et promĂ©thĂ©enne de l'artiste comme celle d'une recrĂ©ation du monde. L'effort de l’artiste consiste Ă  enrichir notre rapport au monde, notre perception, notre sensibilitĂ© afin de nous dĂ©livrer du rapport logique, utilitaire et distinctif qui nous anime et qui simplifie toute choses. Face Ă  “la science manipule les choses et renonce Ă  les habiter” Merleau-Ponty l'artiste est celui qui nous invite Ă  habiter pleinement le monde. Platon est extrĂȘmement visionnaire dans la RĂ©publique en affirmant que l’artisan a un savoir faire dont ne dispose pas l’artiste parce qu’effectivement le crĂ©ateur n’est pas fondamentalement quelqu’un qui fait mais quelqu’un qui montre, qui donne Ă  voir. En cela il n’apporte rien de substantiel, de palpable. Mais c’est justement pour cette raison que l’art est une activitĂ© indispensable de l’homme. L’art est l’une des façons que l’esprit a de se saisir lui-mĂȘme dans une forme sensible, extĂ©rieure Ă  lui et libĂ©rĂ© des contraintes de l'existence ordinaire. Mais ce faisant les Ɠuvres d'art transforment ceux qui les contemplent. Alain conclut ainsi Je ne dirai pas seulement que ce sont les gĂ©nies enchanteurs qui nous dĂ©livrent de l'ennui; je dirai qu'ils nous font nous-mĂȘmes poĂštes et peintres ». Et c'est en cela que rĂ©side la vĂ©ritĂ© de l'art. La plateforme qui connecte profs particuliers et Ă©lĂšves Vous avez aimĂ© cet article ? Notez-le ! Olivier Professeur en lycĂ©e et classe prĂ©pa, je vous livre ici quelques conseils utiles Ă  travers mes cours ! Argument2. Remarquons tout d’abord que l’art a un caractĂšre universel et historique. Il doit donc bien avoir une utilitĂ©. L’art est universel en ce sens qu’il n’est pas un produit de luxe destinĂ© uniquement Ă  certaines tranches de la populations ni apparait uniquement dans Une page de WikiversitĂ©, la communautĂ© pĂ©dagogique libre. L'art et le rĂ©el[modifier modifier le wikicode] La dĂ©finition du beau que nous avons tentĂ© de donner n’est pas suffisante pour comprendre ce qu'est l'art. On peut se rendre compte que l'art a pour but d'exprimer quelque chose, mais quoi et comment ? Platon, dans La RĂ©publique Livre X, Ă©tudie le rapport entre art et rĂ©alitĂ©. Sa thĂšse consistera Ă  dire alors que l'art n'exprime rien de vrai, ne signifie rien de profond l'art, en fait, ne produit que des illusions. Afin de le montrer, il va opposer l'imitation artistique et l'efficacitĂ© technique de l'artisanat. Que doit faire un menuisier qui veut fabriquer un lit ? Il doit par la pensĂ©e se rĂ©fĂ©rer Ă  ce que Platon nomme l’idĂ©e de lit, c'est-Ă -dire considĂ©rer un schĂ©ma de fabrication. Or, il existe le mĂȘme rapport entre le cercle dessinĂ© et sa dĂ©finition qu'entre le lit fabriquĂ© et l’idĂ©e de lit. Dans les deux cas, il y a matĂ©rialisation imparfaite d'un idĂ©al. Le lit fabriquĂ© par l'artisan ne fait que ressembler au lit idĂ©al unique, l’idĂ©e du lit. Pour Platon, il existe trois degrĂ©s dans la production. Puisque les idĂ©es renvoient Ă  l'essence mĂȘme des choses, leur nature, le monde sensible ne peut ĂȘtre que le reflet du monde des idĂ©es. Tous les cercles dessinĂ©s par exemple ne sont que les apparences sensibles d'une mĂȘme rĂ©alitĂ©, Ă  savoir le cercle rĂ©el, le cercle qui est vraiment un cercle, l’idĂ©e du cercle. Par consĂ©quent, si les idĂ©es reprĂ©sentent la rĂ©alitĂ© elle-mĂȘme, seul Dieu peut les produire. L'artisan est celui qui matĂ©rialisera certaines de ces idĂ©es. Il ne produira pas le lit "qui est lui-mĂȘme ce qu'est le lit", mais seulement un objet singulier et sensible qui ressemble Ă  ce qu'est le lit par nature. Enfin, nous trouvons l'artiste. Il ne se rĂ©fĂšre pas aux idĂ©es pour produire ses objets, Ă  ce que sont vĂ©ritablement les choses. Alors que Dieu est l'artisan de l'ĂȘtre, le menuisier est l'artisan de quelque chose qui ressemble Ă  l'ĂȘtre, l'artiste se contente de l'apparence. On ne peut pas par exemple dire que l'artiste produit un lit sur sa toile parce que ce lit n'a aucune rĂ©alitĂ©. Dieu et le menuisier sont des artisans, l'artiste n'est qu'un "imitateur". L'art est au troisiĂšme degrĂ©, le plus Ă©loignĂ© de la rĂ©alitĂ©, de l'ĂȘtre. Il imite non pas l'ĂȘtre mais reproduit les apparences des objets sensibles. Dans son texte du Gorgias, Platon distingue les diffĂ©rents arts qui ne produisent qu'une apparence trompeuse et les savoirs qu’il considĂšre comme vĂ©ritables la mĂ©decine, la gymnastique... s'opposant Ă  la cuisine, la rhĂ©torique... Ce qu’il critique dans l'art, c’est la tromperie, effectuĂ©e en donnant l’apparence du vrai. De mĂȘme que la rhĂ©torique imite l’apparence de la vĂ©ritĂ© en fabricant de beaux discours, de mĂȘme l'artiste imite l’apparence de la rĂ©alitĂ© en produisant ses Ɠuvres. Platon donne une comparaison surprenante l'artiste est comparable Ă  quelqu’un qui promĂšne un miroir "en tous sens" ce qu’il produit n'est qu'un reflet sans consistance, une apparence doublement Ă©loignĂ©e de l'ĂȘtre. C'est pourquoi il fait la critique d'une tendance relativiste d'un art grec qui dĂ©jĂ  Ă  l'Ă©poque tenait compte davantage du point de vue du spectateur que de la rĂ©alitĂ© elle-mĂȘme. Comme l'illustre le cĂ©lĂšbre exemple du concours de sculpture remportĂ© par Phidias, l'art est un jeu sur les apparences qui nous plonge dans l'illusion. Cependant, peut-on se contenter de dire que l'art n'est qu'une imitation des apparences ? N'est-il qu’illusion ? N'est-il pas au contraire une maniĂšre d'approcher le rĂ©el ? L'art comme langage[modifier modifier le wikicode] Platon oublie peut-ĂȘtre que l'art, mĂȘme celui qui reproduit, qui imite au plus prĂšs la rĂ©alitĂ© par exemple, le rĂ©alisme des natures mortes, exprime quelque chose. L'Ɠuvre de l'artiste n’est pas une simple copie mais reste une expression artistique d'un cĂŽtĂ©, l'artiste s'exprime Ă  travers son Ɠuvre, mais le spectateur attend aussi d'une Ɠuvre qu'elle "s'exprime" Ă  lui. L'illustration est l’expression "cela me parle". Nous pouvons dire alors que l'art est un langage symbolique. ConsidĂ©rons un artiste et son Ɠuvre, par exemple Van Gogh "Au lieu de rendre exactement ce que j’ai devant les yeux, je me sers de la couleur le plus arbitrairement pour m'exprimer plus fortement... Je voudrais faire le portrait d'un ami artiste qui rĂȘve de grands rĂȘves, qui travaille comme le rossignol chante... Cet homme sera blond. Je voudrais mettre dans le tableau mon apprĂ©ciation, mon amour que j’ai pour lui...DerriĂšre la tĂȘte, au lieu de peindre le mur banal du mesquin appartement, je peins l'infini, je fais un fond simple du bleu le plus riche, le plus intense que je puisse confectionner, et par cette simple combinaison la tĂȘte blonde Ă©clairĂ©e sur ce fond bleu riche, obtient un effet mystĂ©rieux comme l'Ă©toile dans l'azur profond." À ThĂ©o, aoĂ»t 1888 On peut donc dire que l'artiste s'exprime Ă  travers un langage symbolique de couleurs, de sons, de mouvements... Dans le cafĂ© de nuit, le jeu des couleurs jaune sale, rouge brutal... tend Ă  donner l'impression d'un univers souillĂ©, d'une dĂ©chirure morale; le jeu des formes personnages aplatis, rapetissĂ©s, semblables Ă  des spectres, espace dĂ©formĂ© fait sentir, revivre l'irrĂ©alitĂ© de cet univers, l'impression d'ivresse et de vertige. "Dans mon tableau le cafĂ© de nuit, j’ai cherchĂ© Ă  exprimer que le cafĂ© est un endroit oĂč l’on peut se ruiner, devenir fou, commettre des crimes" À ThĂ©o, septembre 1888. Au delĂ  de la copie et grĂące Ă  l'art, l'artiste rĂ©vĂšle un monde, le rend plus dense, l'immortalise ce tableau est l’expression artistique du monde prolĂ©taire de la fin du XIXe siĂšcle. Van Gogh a lu Zola. Et puisque l’on peut comparer une Ɠuvre d'art Ă  un texte la matĂ©rialitĂ© et les formes de l'Ɠuvre sont comme le vocabulaire et la syntaxe d'un texte. ApprĂ©cier une Ɠuvre, veut dire savoir lire, l'interprĂ©ter. Plus prĂ©cisĂ©ment l'art est vĂ©cu comme un langage Ă  l'imagination, par le moyen des symboles. L'art peut donc ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une grande mĂ©taphore. CicĂ©ron disait qu'un poĂšme est une peinture loquace et la peinture un poĂšme muet. Comme les mĂ©taphores des poĂšmes, l'art en gĂ©nĂ©ral stimule l'imagination et l'entendement. Il n'explique rien et ne parle pas explicitement, mais il suggĂšre des interprĂ©tations, Ă©voque des images il inspire et remplis l'ĂȘtre humain d'idĂ©es neuves, de sentiments nouveaux. On comprend alors pourquoi une Ɠuvre trop rĂ©aliste ne procure aucune Ă©motion esthĂ©tique. Quand tout est apparent, clair, explicite, d'un rĂ©alisme extrĂȘme, lĂ  oĂč il n'y a qu’à regarder, quand tout est apparent, quand tout n'est qu'apparence, notre imagination n’est pas stimulĂ©e, tout n'est qu'affaire de sensation. Proust dans À la recherche du temps perdu que les habituĂ©s appellent simplement "La Recherche", explique et analyse dans le second tome À l'ombre des jeunes filles en fleurs la dĂ©ception qu’il Ă©prouve devant la cathĂ©drale de Balbec. Il ne ressentait aucune Ă©motion artistique car il ne voyait devant lui qu'une cathĂ©drale, entre la poste et le bistro. Or, une cathĂ©drale est la reformulation symbolique de l'histoire racontĂ©e dans la Bible. Proust voyait donc un objet qui avait perdu sa fonction de signe, cette bĂątisse ne lui inspirait rien, ne signifiait rien pour lui. De mĂȘme que nous sommes limitĂ©s Ă  ne considĂ©rer que la matĂ©rialitĂ© d'un mot lorsqu'on en ignore le sens, de mĂȘme Proust Ă©tait rĂ©duit Ă  ne voir qu'une construction en pierre. Le signe Ă©tait lĂ , mais sans la prĂ©sence de la signification, le signe ne laissait transparaĂźtre aucun sens. Cette dĂ©ception de Proust correspond donc Ă  un dĂ©senchantement, car l'art est essentiellement un pouvoir d'enchantement, d'envoĂ»tement, un pouvoir poĂ©tique. La magie dans l'art consiste Ă  transformer des objets en symboles, de telle sorte que des couleurs, des sons, des formes... pourront Ă©voquer des sentiments, des images, des idĂ©es. Cela donne, en termes psychologiques, l'art est enchanteur car inspirateur d'interprĂ©tations. À travers des choses rĂ©elles et matĂ©rielles se trouve l'Ă©chappatoire Ă  tout ce qui fait la matĂ©rialitĂ© du rĂ©el, la nĂ©cessitĂ©, la rĂ©pĂ©tition, la banalitĂ©. Aussi pouvons nous rapprocher de l'expĂ©rience esthĂ©tique de celle du rĂȘve. Quels rapports peuvent ĂȘtre Ă©tablis ? Principalement deux PremiĂšrement, ils peuvent ĂȘtre conçus tous les deux comme un langage au moyen de symboles car l'Ɠuvre d'art, comme le rĂȘve, s'interprĂšte Freud a Ă©crit abondamment sur le sujet. DeuxiĂšmement, le propre du rĂȘve est d’ĂȘtre vĂ©cu comme le rĂ©el la peur dans un cauchemar est rĂ©ellement vĂ©cue dans ce qui est imaginĂ© en rĂȘve. Il en va de mĂȘme pour l'art. Ce qui est imaginĂ© lors de l'observation d'une Ɠuvre artistique, c'est-Ă -dire ce qui est interprĂ©tĂ©, est cru comme rĂ©ellement perçu dans l'Ɠuvre. La souffrance dans un tableau de Goya, la puissance de la nature dans un autre tableau de Turner, la paix tranquille d'une campagne ou d'une chaude journĂ©e d'Ă©tĂ© dans la symphonie pastorale de Beethoven... Tous ces sentiments, ces perceptions ne sont pas rĂ©elles; elles sont comme dans nos rĂȘves le fruit de notre imagination. Dans les deux cas, ce qui est imaginĂ© est pris pour une perception. Il donc vrai de dire comme Platon que l'art provoque des illusions, mais dans le cas de l'art l'illusion n’est pas synonyme de tromperie. L'illusion de ce qui est vu est paradoxalement ce qui aurait dĂ» ĂȘtre vu. Ces artistes font percevoir dans une illusion toute la profondeur de la rĂ©alitĂ©. Conclusion[modifier modifier le wikicode] Pour finir cette partie, une dĂ©finition nouvelle de l'art peut-ĂȘtre extraite de tout ce que qui a Ă©tĂ© vu prĂ©cĂ©demment. L'art semble ĂȘtre l'activitĂ© humaine qui façonne la matiĂšre de telle sorte qu'elle pourra exprimer un sentiment, une idĂ©e, et mĂȘme, ajoute Bergson, un effort, une force. MĂȘme si cette dĂ©finition est illustrĂ©e avec l'exemple des grands peintres, il faut la vĂ©rifier dans d'autres domaines. Bergson parlait de la grĂące, la beautĂ© des gestes, et de l'art qui avait pour objet ce type de beautĂ©, celui de la danse. En observant un danseur expĂ©rimentĂ© et/ou douĂ©, apparaĂźt l'impression que le geste mĂȘme le plus complexe, mĂȘme le plus inattendu, devient naturel. Ce fait suppose une certaine facilitĂ©, voire une libertĂ© quant Ă  l'usage du corps. Comme si le danseur Ă©chappait Ă  tout ce qui le caractĂ©rise d'habitude sa matĂ©rialitĂ©, sa raideur, son inertie. Dans le sport, c’est aussi la grĂące qui diffĂ©rencie le geste efficace du beau geste cela paraĂźt simple. Dans un spectacle de la grĂące, l'imagination participe Ă  la vie d'un corps qui n'est possĂ©dĂ© que pendant les rĂȘves, un corps sans inertie, sans pesanteur, sans Ă©tendue... Le corps du danseur n’est pas un corps de rĂȘve mais un corps rĂȘvĂ©, car l’idĂ©e qu'une volontĂ© a pris le pas sur un corps, qui se fait peu Ă  peu oublier, se fait sentir. L'esprit prend corps ou la matiĂšre s'anime. À ce moment, la danse devient expression, l'esprit dĂ©voile ce qu’il contient Ă  travers le corps. L'art est donc bien l’expression du spirituel. Kant a montrĂ© les contradictions de la beautĂ©, et mĂȘme en tentant de la dĂ©finir autrement, une nature paradoxale de la beautĂ© est toujours prĂ©sente. L'art est l'activitĂ© qui se sert de la matiĂšre pour la dĂ©passer, qui façonne des objets sensibles pour nous dĂ©tacher des simples apparences sensibles. La beautĂ© est donc un sentiment rĂ©sultant du fait que l’on voit au travers de la matĂ©rialitĂ© de l’objet d'art quelque chose d'ordre spirituel. Un visage humain aux traits parfaits, possĂ©dant un joli teint est sĂ»rement agrĂ©able Ă  regarder, mais il n'est que cela s'il n'exprime rien. Le beau visage est celui qui reflĂšte l'Ăąme, transparaĂźtre une profondeur, une intĂ©rioritĂ©, bref, qui est de l’ordre du spirituel. Comparable Ă  un signe, il sera trouvĂ© beau lorsqu’il tendra Ă  se faire oublier, Ă  faire oublier sa matĂ©rialitĂ©.
COMMUNE le 13/10/2020 à 18:50 Oui, ça sert, mais surtout à mon sens, parce que dans les poÚmes, il y une certaine musicalité : le rythme des vers, la rime.
La Foire internationale d'art contemporain Fiac, qui s'ouvre jeudi Ă  Paris, illustre plusieurs des travers dĂ©noncĂ©s par les pourfendeurs de ce milieu. Des critiques qui ne sont pas toutes rejetĂ©es par les acteurs de ce marchĂ© jeudi 18 au dimanche 21 octobre se tient "l'Ă©vĂ©nement le plus drĂŽle de Paris", du moins aux yeux de l'animateur Pascal Praud la Fiac, la grande foire d'art contemporain qui investit chaque annĂ©e le Grand Palais Ă  Paris. Fervent dĂ©fenseur du "bon sens", le chroniqueur tĂ©lĂ© ne manque pas une occasion de qualifier l'art contemporain de "plus grande escroquerie de notre Ă©poque", et avait raillĂ© la Fiac en 2014, sur RTL, expliquant qu'on pouvait y voir "des gogos blindĂ©s jusqu'Ă  l'ISF ... se pĂąmer devant une sculpture reprĂ©sentant une crotte de chien". >> VIDEO. Vous ĂȘtes totalement hermĂ©tique Ă  l'art contemporain ? Ces quatre Ɠuvres pourraient bien vous faire changer d'avis. Il n'est pas le seul Ă  avoir ce point de vue. L'Ă©vĂ©nement, destinĂ© Ă  la fois aux collectionneurs et aux curieux, cristallise chaque annĂ©e toutes les critiques habituelles entendues au sujet de l'art contemporain. Elles reviennent dans la bouche de nombreux sceptiques, qu'ils soient hermĂ©tiques Ă  l'art en gĂ©nĂ©ral ou plus particuliĂšrement fanatiques des peintres et sculpteurs des siĂšcles prĂ©cĂ©dents. Et peut-ĂȘtre que vous-mĂȘme, qui lisez cet article, en faites partie. Nous avons tentĂ© de rĂ©pondre Ă  six affirmations trĂšs rĂ©pandues quand il s'agit de pourfendre l'art contemporain, et de dĂ©celer leur part de vĂ©ritĂ© ou de caricature. "Je ne vois pas pourquoi je devrais aimer des Ɠuvres moches" Vous l'avez remarquĂ© les artistes contemporains ne cherchent plus forcĂ©ment Ă  faire du beau. La journaliste et critique d'art Elisabeth Couturier reconnaĂźt elle-mĂȘme que la beautĂ© "n'est pas ce qu'on attend en prioritĂ©" dans le milieu. "On espĂšre surtout d'une Ɠuvre qu'elle nous questionne, nous dĂ©stabilise". Vous pouvez ne pas partager cet avis, mais il est largement rĂ©pandu chez ceux qui font l'art contemporain, ceux qui l'exposent et ceux qui le recommandent dans les mĂ©dias. Cela dit, l'art contemporain n'a pas inventĂ© cette dĂ©marche. Prenez Gustave Courbet, un peintre du XIXe siĂšcle que vous apprĂ©ciez sans doute – c'est en tout cas le cas de nombreux dĂ©tracteurs de l'art contemporain. Vous trouvez peut-ĂȘtre son Ɠuvre "belle" par sa maĂźtrise de la peinture, mais "quand il a peint Un enterrement Ă  Ornans, un tel rĂ©alisme Ă©tait considĂ©rĂ© comme ce qu'il y avait de plus laid", explique Elisabeth Couturier. "On pensait que l'art devait transcender la rĂ©alitĂ©". Mais si vous cherchez la beautĂ©, elle existe toujours. Jean Blaise, crĂ©ateur du parcours d'art contemporain Le Voyage Ă  Nantes, cite en exemple le Serpent d'ocĂ©an du Chinois Huang Yong Ping, installĂ© en 2012 Ă  Saint-BrĂ©vin Loire-Atlantique. Dans l'esprit de l'artiste, ce squelette de serpent qui entre et sort de l'eau au rythme des marĂ©es "venait nous annoncer de trĂšs mauvaises nouvelles pour la planĂšte". "Mais en plus de donner un message, c'est une Ɠuvre Ă©poustouflante, qui a trĂšs vite Ă©tĂ© adoptĂ©e par tout le monde", se souvient-il. Et Ă  l'inverse, faire du "moche" a parfois un sens. Ainsi, en 2009, Jean Blaise cherche une Ɠuvre Ă  disposer face Ă  la nouvelle Ă©cole d'architecture de Nantes "En voyant ce trĂšs beau bĂątiment, on s'est dit qu'il serait plus intĂ©ressant de le provoquer", plutĂŽt que d'installer une statue qui se serait fondue dans le dĂ©cor. Son Ă©quipe choisit le collectif nĂ©erlandais Van Lieshout, qui conçoit "une espĂšce de gros chewing-gum bleu layette", tranchant avec la perfection moderne de l'Ă©cole. "Jean-Marc Ayrault [alors maire de Nantes] n'a pas du tout adorĂ©, parce que ça venait perturber un magnifique travail. Mais, aprĂšs une longue discussion sur le rĂŽle de l'art, il a fini par comprendre notre dĂ©marche et accepter". Ce qui montre que vous n'ĂȘtes pas le seul Ă  ĂȘtre sceptique, mais qu'on peut revoir ses positions. "Ma fille de 5 ans pourrait faire aussi bien, et moi aussi je pourrais m'y mettre" Si ce que vous admirez dans l'art, c'est le don du Caravage pour peindre la lumiĂšre, on peut comprendre que vous restiez perplexe face Ă  une toile entiĂšrement recouverte de blanc, ou que vous envisagiez d'orienter vos enfants vers une lucrative carriĂšre de peintre minimaliste. MĂȘme si les monochromes apparaissent dĂšs le dĂ©but de XXe siĂšcle, et ne sont donc pas une invention contemporaine, ils illustrent bien ce qui dĂ©range beaucoup de monde au sujet de l'art contemporain une forme de simplicitĂ©. Mais "essayez, vous verrez, ce n'est pas si facile de peindre un monochrome", prĂ©vient BĂ©atrice Joyeux-Prunel, maĂźtre de confĂ©rences en histoire de l'art contemporain Ă  l'Ecole normale supĂ©rieure de Paris. Ces toiles se distinguent les unes des autres par un travail sur la gĂ©omĂ©trie, la texture ou la teinte de blanc, qui n'est jamais totalement pure cette vidĂ©o de Vox, en anglais, vous en dira plus. Mais leur intĂ©rĂȘt rĂ©side aussi dans la dĂ©marche de l'artiste. Eh oui, "tout le monde peut avoir l'idĂ©e d'un monochrome, mais encore faut-il le faire", estime BĂ©atrice Joyeux-Prunel, et, a priori, ce n'est pas votre cas. Et si, demain, vous tentez de vendre Ă  un galeriste une toile simplement couverte de peinture blanche par vos enfants, il n'est pas sĂ»r qu'il l'achĂšte. "Pour que ce soit considĂ©rĂ© comme de l'art, il faut que ce soit adoubĂ© par le milieu", estime Elisabeth Couturier, qui a Ă©crit Art contemporain le guide Flammarion, 2015. Et cette reconnaissance des musĂ©es ou de la critique est attribuĂ©e quand ceux-ci voient que "l'artiste reprend le fil de l'histoire, qu'il emprunte les chemins ouverts par d'autres plasticiens avant lui et qu'il les ouvre encore plus". En clair, qu'il apporte quelque chose de nouveau. Prenez par exemple Fontaine, l'Ɠuvre la plus cĂ©lĂšbre du plasticien Marcel Duchamp il s'agit d'un urinoir en porcelaine, renversĂ© et signĂ© par l'artiste. Vous aussi pourriez en acheter un dans le commerce et tenter de faire la mĂȘme "Ɠuvre". Mais en prĂ©sentant cet objet dans une exposition Ă  New York en 1917 – elle fut refusĂ©e –, Duchamp faisait preuve d'un culot rĂ©volutionnaire, qui a contribuĂ© Ă  redĂ©finir ce qu'est une Ɠuvre d'art, et continue d'influencer des artistes actuels. C'est la dĂ©marche qui en fait une piĂšce majeure. Aujourd'hui, il est donc totalement acceptĂ© dans le milieu de l'art de prĂ©senter des Ɠuvres qui ne demandent pas de technique de la part de l'artiste. Et elles peuvent ĂȘtre saluĂ©es par la critique. Elisabeth Couturier prend pour exemple Mathieu Mercier, un plasticien français contemporain, auteur d'une sĂ©rie d'installations, Drum & Bass, "qui ne sont faites qu'avec des objets que vous pourriez acheter dans un magasin de bricolage. Mais quand vous les regardez, vous ĂȘtes comme devant un tableau de Mondrian", dont vous avez sans doute dĂ©jĂ  vu sans forcĂ©ment le savoir les quadrillages minimalistes et colorĂ©s. "Quand on se prend au jeu, on comprend qu'on peut faire des figures avec autre chose qu'un pinceau et de la couleur." "Vous faites semblant de trouver ça profond, mais ça n'a aucun sens" Vous aviez peut-ĂȘtre beaucoup ri en lisant qu'en 2016, un visiteur du musĂ©e d'art moderne de San Francisco avait posĂ© ses lunettes sur le sol et que certains visiteurs avaient cru qu'il s'agissait d'une Ɠuvre. S'il est juste un blagueur, est-ce aussi le cas de Marcel Duchamp et de son urinoir ? "On peut croire que c'est un escroc, mais il y a des bibliothĂšques entiĂšres remplies d'auteurs qui ont passĂ© leur vie Ă  contempler son gĂ©nie", balaye Elisabeth Couturier. "Ça veut quand mĂȘme dire qu'il a touchĂ© quelque chose. Il a ouvert des milliers de perspectives". Andy Warhol, dont le travail repose grandement sur le fait d'exposer comme des Ɠuvres d'art des objets emblĂ©matiques de la sociĂ©tĂ© de consommation, n'aurait pas existĂ© si Duchamp n'avait pas redĂ©fini ce qui peut ĂȘtre une Ɠuvre. Vous aurez donc du mal Ă  convaincre des gĂ©nĂ©rations d'historiens que l'urinoir de Duchamp n'a en fait aucun sens. Mais il arrive bien sĂ»r aux dĂ©fenseurs de l'art contemporain eux-mĂȘmes de trouver certains artistes, pourtant reconnus, totalement inintĂ©ressants. StĂ©phane Correard, qui tient lui-mĂȘme un salon de galeristes, n'est par exemple pas convaincu par le travail de Daniel Buren, l'auteur des fameuses colonnes installĂ©es dans la cour du Palais-Royal Ă  Paris. "Il a un discours thĂ©orique trĂšs fort, mais en rĂ©alitĂ©, son travail s'est 'spectacularisĂ©' au fil des annĂ©es, et aujourd'hui c'est devenu purement de la dĂ©coration", estime-t-il. Comme pour la musique ou le cinĂ©ma, vous pouvez donc parfaitement trouver sans intĂ©rĂȘt un artiste reconnu. StĂ©phane CorrĂ©ard rĂ©sume "Il y a des choses qu'on aime et d'autres, non. Ce qui n'a pas de sens, c'est d'ĂȘtre pour ou contre l'art contemporain dans son ensemble". "Je ne veux pas avoir besoin d'une notice pour comprendre les Ɠuvres" Vous n'ĂȘtes pas le seul le sujet dĂ©chire aussi les amateurs d'art contemporain. "Dans les Ă©coles d'art, le discours d'un artiste sur son travail a presque plus d'importance que le travail lui-mĂȘme", dĂ©plore ainsi StĂ©phane CorrĂ©ard. "Pour moi, la vĂ©ritĂ© d'une Ɠuvre doit se trouver dans l'Ɠuvre elle-mĂȘme. Ça doit rester quelque chose qu'on pourrait redĂ©couvrir plusieurs siĂšcles aprĂšs et comprendre." Quelle quantitĂ© d'informations faut-il donner au spectateur ? La taille des cartels qui accompagnent les Ɠuvres varie considĂ©rablement selon les musĂ©es. "Il faut donner quelques clĂ©s, mais aussi faire comprendre que ce n'est pas le plus important. Quand on a appris Ă  approcher l'art, les clĂ©s, on va les chercher soi-mĂȘme", estime Jean Blaise, qui a passĂ© sa carriĂšre Ă  installer l'art contemporain dans l'espace public. D'autant qu'une Ɠuvre n'a pas forcĂ©ment qu'un sens, dĂ©terminĂ© par l'artiste. Pour Elisabeth Couturier, "une Ɠuvre forte Ă©voque des tas de choses, que l'artiste a parfois mises inconsciemment". Et il arrive qu'il n'y ait rien de particulier Ă  comprendre. "Un artiste comme James Turrell fait appel au corps et aux sens", avec ses piĂšces vides oĂč il joue sur la lumiĂšre, explique la critique d'art. "Vous entrez et vous ĂȘtes immergĂ© dans une ambiance de couleur, du bleu, du noir. Vous ne voyez plus les arĂȘtes de la piĂšce, il vous fait perdre vos repĂšres, vous osez Ă  peine marcher. C'est magnifique". "Tout ça ne sert qu'Ă  faire de l'argent" Sans doute que la Fiac, avec ses 193 stands oĂč les Ɠuvres sont Ă  vendre, n'est pas l'Ă©vĂ©nement qui vous convaincra du contraire. StĂ©phane CorrĂ©ard trouve Ă©tonnant que "le principal Ă©vĂ©nement d'art contemporain dans l'annĂ©e soit une foire marchande". Dans le milieu de l'art, "la lĂ©gitimitĂ© apportĂ©e par le marchĂ© a dĂ©passĂ© celle apportĂ©e par les conservateurs de musĂ©es", s'inquiĂšte d'ailleurs le critique et collectionneur. Etre vendu cher fera plus de bien Ă  la carriĂšre d'un artiste que d'ĂȘtre admirĂ© par les musĂ©es, qui finissent par suivre les collectionneurs StĂ©phane CorrĂ©ard relĂšve que le Centre Pompidou Ă  Paris expose "Ă  90% des stars du marchĂ©". Vous n'avez donc pas tort en imaginant que l'argent influence au moins une partie de l'art contemporain. MĂȘme le trĂšs connu et trĂšs politique street-artist Banksy n'Ă©chappe pas au fait que ses Ɠuvres soient vendues aux enchĂšres – et quand il met en scĂšne l'autodestruction d'une de ses toiles, elle prend de la valeur. Pour les artistes, il devient difficile de se faire un nom et de vivre de leur art sans plaire aux grands collectionneurs, "des multimillionnaires qui n'ont pas forcĂ©ment une ouverture artistique Ă©norme", prĂ©cise StĂ©phane CorrĂ©ard. "Si les musiciens devaient ĂȘtre financĂ©s par Bernard Arnault ou François Pinault [deux milliardaires français et mĂ©cĂšnes importants de l'art contemporain], poursuit-il, le hard rock ou le rap existeraient-ils ?" Les critiques voient surgir des artistes "qui dĂ©fraient le marchĂ© et dont on se demande pourquoi ils sont mis en avant", estime Elisabeth Couturier, si ce n'est qu'ils plaisent Ă  ceux qui ont les moyens de les acheter. Elle se souvient notamment des "formalistes zombies", des peintres abstraits Ă  la mode en 2014 "et qui ne valent plus un clou aujourd'hui". Leurs tableaux ne portaient aucune idĂ©e forte mais Ă©taient "parfaits pour les dĂ©corateurs", rĂ©sume le New York Magazine. Mais avant de rejeter l'art contemporain parce qu'il aurait vendu son Ăąme, sachez tout de mĂȘme que tout cela n'est pas nouveau. Auteure de Les Avant-gardes artistiques. Une histoire transnationale, BĂ©atrice Joyeux-Prunel rappelle que nombre de ces mouvements d'avant-garde "ont pu innover parce que les artistes vendaient une production plus classique Ă  cĂŽtĂ©", tel Monet, envoyĂ© peindre des vues sur la CĂŽte d'Azur parce qu'elles plaisaient aux collectionneurs amĂ©ricains. En revanche, ce phĂ©nomĂšne prend aujourd'hui des proportions jamais vues dans le cas de certains artistes les plus chers du monde. La production de Damien Hirst ou Jeff Koons s'est transformĂ©e en une industrie qui emploie des dizaines de personnes, pour satisfaire la demande. "Je pense qu'ils sont aujourd'hui plus proches de ce qu'est une maison de couture qu'un artiste", estime StĂ©phane CorrĂ©ard des marques qui produisent de façon crĂ©ative, mais pour vendre Ă  des clients fortunĂ©s. Il imagine mĂȘme un futur oĂč ces stars auraient "vocation Ă  ĂȘtre remplacĂ©es un jour, Ă  la tĂȘte de leur griffe, par de jeunes stylistes qui apporteraient de nouvelles idĂ©es". La mĂ©tamorphose de certains artistes en marques, que vous pouvez dĂ©plorer, serait alors complĂšte. "On ne se souviendra jamais de ces artistes comme on se souvient de Van Gogh aujourd'hui" Cela, vous n'en savez rien, et les professionnels de l'art non plus. "Moi-mĂȘme, je me pose souvent cette question", admet Jean Blaise. "Je pense qu'on ne sait pas lesquels des artistes contemporains resteront Ă  la postĂ©ritĂ©". Ce qui est sĂ»r, c'est que l'art contemporain a un handicap par rapport aux courants qui l'ont prĂ©cĂ©dĂ© il est contemporain, justement, et le "tri" de l'histoire, qui permet de distinguer les grands artistes des autres, ne s'est pas encore fait. "A l'Ă©poque de Van Gogh, il y avait des centaines de Van Gogh, en moins bons", s'amuse Elisabeth Couturier. Mais ils sont tombĂ©s dans l'oubli, et vous ne les voyez pas sur les murs des musĂ©es. De plus, vous n'ignorez sans doute pas que parmi les artistes entrĂ©s au PanthĂ©on de l'art, beaucoup Ă©taient aussi trĂšs critiquĂ©s en leur temps. "A une Ă©poque, 99% des gens pensaient que Picasso n'Ă©tait pas un artiste", rappelle Jean Blaise. "Aujourd'hui, quand je regarde les personnes en train de faire la queue pour admirer la derniĂšre exposition Picasso, je me dis qu'Ă  l'Ă©poque, elles auraient sans doute dĂ©testĂ©". Lart sert-il Ă  quelque chose ? En 1917, Marcel Duchamps expose dans un salon d'art un urinoir. L'objet qu'est l'urinoir, en devenant oeuvre d'art, perd sa fonction initiale. Des lors qu'il est exposĂ© dans un salon d'art, on ne s'en servira plus pour uriner. Peut-on dire qu'il sert Ă  quelque chose ? On aurait plutĂŽt envie de dire qu'il ne sert maintenant plus Ă  rien, et que le propre des Quand j’écris et que je finis par aboutir Ă  quelque chose de satisfaisant aprĂšs avoir eu la douloureuse impression de trouver chaque mot au fond de moi comme on arrache une dent, j’ai souvent envie d’aller lire le texte Ă  des proches. C’est assez agaçant d’ĂȘtre dans mes parages, quand l’évĂšnement se produit. Envie d’en parler, de regarder ce qu’il provoque, de voir dans les yeux des personnes qui m’entourent qu’elles m’ont comprise. Comprise parce que je fais partie de ces personnes qui entretiennent une relation ambigĂŒe avec les mots ils m’échappent souvent, dans la vitesse de l’oralitĂ©, ils me fuient ou refusent d’exprimer exactement ce que je voudrais. À l’écrit, posĂ©s sur le papier, ils s’assagissent. Ils me laissent dire. Le dĂ©calage est parfois douloureux. L’impression que jamais personne ne prendra le temps de rentrer dans mon corps, dans ma tĂȘte, avec l’obsolescence de l’écrit me terrifie. Il arrivera peut-ĂȘtre un jour oĂč je serai seule avec mes pensĂ©es. Et cette pensĂ©e est insupportable, comme la plupart de celles que mes neurones ont en stock. La conclusion Ă  laquelle j’ai abouti, non sans regret car elle semble particuliĂšrement Ă©goĂŻste, est que ce que je recherche, en prenant la plume, c’est avant tout partager du moi. Je ne m’étais jamais vraiment rendu compte de la dimension cathartique de tout ça, de la maniĂšre avec laquelle je me raccrochais Ă  ce que je produisais pour donner consistance Ă  mon existence, avant qu’un ami me dise des choses un peu abruptement. L’art, c’est pas un truc d’égoĂŻste. C’est un truc de partage, donc c’est un truc qui doit plaire. Plaire aux autres – Ă  toi, on s’en fiche. Il ne sert Ă  rien s’il n’enchante que toi. ». C’est vrai qu’en Ă©tant honnĂȘte, je me suis souvent posĂ© la question. Si j’avais particuliĂšrement rĂ©ussi un texte, qu’il disait exactement ce que j’avais en tĂȘte, mais qu’il restait incomprĂ©hensible pour le reste du monde, alors quoi ? Si l’on est seuls Ă  avoir raison ? Si l’on est un grand artiste mais incapable de communiquer ? Si l’on fait les choses bien, mais que personne ne partage leur valeur ? À quoi sert l’art, finalement ? La derniĂšre fois, je suis allĂ©e voir un comĂ©dien que je connais bien jouer au théùtre. Je sais toutes les rĂ©flexions profondes, existentielles, je sais tous les dĂ©tails choisis, conscientisĂ©s, toutes les attentes comblĂ©es, qu’il avait placĂ©s dans la construction de son spectacle. Son spectacle Ă©tait beau, Ă©tait de qualitĂ©, parce qu’il avait mis ce soin Ă  le travailler, Ă  lui donner corps avec sens. Un sens dĂ©verrouillĂ© pour lui. Mais qui, peut-ĂȘtre, serait impĂ©nĂ©trable pour d’autres. Je connais trop ce besoin de mettre le doigt sur ce qui s’agite en nous pour ĂȘtre regardante Ă  propos de ce que cette chose-lĂ  peut bien provoquer sur d’autres. Mais en ayant l’élan d’y inviter ma mĂšre, je me suis retrouvĂ©e, de nouveau, face Ă  ces interrogations. Ma mĂšre fait partie de ces personnes que la culture bourgeoise, normĂ©e, dominante, rĂ©volte. Elle est de ceux Ă  qui cette culture-lĂ  crache rĂ©guliĂšrement Ă  la gueule, en leur faisant croire qu’ils ne sont pas assez subtils, qu’ils n’ont pas assez de goĂ»t. Ses goĂ»ts sont diffĂ©rents. Elle apprĂ©cie les messages clairs, directs, les Ă©motions brutes. Elle prend en horreur ces gĂ©nies qui se regardent le nombril et renferment les secrets de leurs Ɠuvres sans aucun amour du partage. Elle est sensible Ă  la communication, au dialogue. Les artistes qui laissent perplexe pour le bonheur du mystĂšre l’ennuient profondĂ©ment, et le fait qu’ils soient si encensĂ©s de nos jours, ceux qui ne sont pas si simples, si populaires, le fait que le gratin les adule, la rend folle. Alors en voulant l’emmener au théùtre, je me suis posĂ© la question. Est-ce qu’il y avait du partage lĂ -dedans ? Est-ce qu’elle aurait quelque chose Ă  manger, Ă  se nourrir, en dehors de ce que les comĂ©diens et le metteur en scĂšne eux avaient eu envie de donner Ă  voir ? Finalement, est-ce qu’il y avait un peu d’elle dans ce spectacle, est-ce qu’elle y trouverait son compte ? Je suis revenue sur mes pas. Et mĂȘme si ce n’était pas le cas, si ce n’était pas fait pour lui plaire, est-ce pour autant moins lĂ©gitime » Ă  ĂȘtre vu, regardĂ© ? À quoi sert l’art ? Se donner ou donner aux autres ? Valider les ressentis du spectateur en face pour les partager, ou lui offrir de nouvelles questions ? Laisser se dĂ©ployer l’interprĂ©tation ou dĂ©rouler un rĂ©cit du prĂ©sent qui s’impose ? À quoi sert l’art ? Je ne sais pas. Personne ne sait, ou plutĂŽt tout le monde le sait pour soi. Ce que je sais, c’est qu’agrafer une rĂ©ponse Ă  cette question lui ĂŽte soudain toute sa valeur. Prescrire ce que l’art doit soigner chez chacun, entraĂźner, gratter, c’est lui retirer toute sa puissance. Celle du choix. Celle de la diversitĂ©. Celle de la culture. Des cultures.
Cest sur ces propos et vers 20H que nous concluons cette sĂ©ance en refusant l'absence de finalitĂ© et de fonction Ă  l'art. Bien au contraire, il semblerait que l'art nous pousse Ă  lever la tĂȘte, Ă  nous dĂ©passer. C'est dans le dĂ©passement de
CorrigĂ© A quoi sert l'art ? »Texte 1 Bergson1 L'artiste nous permet d'accĂ©der aux choses du monde et de la nature dans ce qu'elles ont de plus singulier, dans leur profondeur. En effet, l'artiste n'est pas obnubilĂ© par l'utilitĂ© de ce qu'il perçoit et de ce qu'il nous fait percevoir il ne cherche qu'Ă  nous faire voir le monde tel qu'il est, indĂ©pendamment de son utilitĂ© pratique. LibĂ©rĂ© de ce voile de l'utilitĂ© qui obscurcit dans la perception ordinaire tous les dĂ©tails inutiles Ă  notre action, l'artiste nous permet donc de rentrer en communion avec les choses, d'avoir la sensation de leur originalitĂ©. L'artiste nous montre la diffĂ©rence entre deux objets singuliers que le langage nous fait par exemple rĂ©unir sous un seul et mĂȘme Ce voile qui existe entre nous et la nature est le voile de l'utilitĂ©. En effet, notre perception des choses est toujours dĂ©terminĂ©e par une finalitĂ© pratique nous ne percevons de celles-ci que ce qui nous est utile et nous effaçons ce qui nous parait inutile. Par exemple, il m'est inutile de percevoir la diffĂ©rence entre deux chaises, je cherche seulement de quoi m'asseoir. Je vais donc effacer les dĂ©tails qui distinguent les diffĂ©rentes chaises. De ce fait, je ne rentre pas en contact avec la singularitĂ© de chaque chaise mais n'en voit qu'une simplification pratique ».Texte 2 Kant1 L'art libĂ©ral est agrĂ©able en soi et non pas en raison de ses effets. C'est l'activitĂ© mĂȘme de crĂ©er qui est agrĂ©able pour l'artiste, indĂ©pendamment de ce qu'il crĂ©e et cette activitĂ© est libre car non contrainte par l'objet qu'elle a Ă  crĂ©er. L'art mercantile Ă  l'inverse est en lui-mĂȘme une tĂąche dĂ©sagrĂ©able, ce qui le rend attirant ce n'est pas son activitĂ©, sa crĂ©ation mais seulement son effet l'objet créé et l'Ă©ventuel profit qui en est Kant veut dire par lĂ  que le jugement esthĂ©tique est dĂ©sintĂ©ressĂ© on ne cherche pas Ă  s'approprier cet objet parce qu'il est beau, ce qui nous procure du plaisir esthĂ©tique est simplement la contemplation dĂ©sintĂ©ressĂ©e de cet objet. La seule reprĂ©sentation de l'objet a ainsi de l'importance et peu importe si l'objet en question existe rĂ©ellement ou non. La contemplation esthĂ©tique est ainsi indiffĂ©rente Ă  l'existence de l' 3 Freud1 Les Ɠuvres d'art sont, selon Freud, le moyen pour l'artiste de rĂ©aliser des dĂ©sirs inconscients, qu'il a refoulĂ© parce qu'ils Ă©taient inacceptables d'un point de vue moral ou au regard de la sociĂ©tĂ©. La rĂ©alitĂ© extĂ©rieure vient en effet empĂȘcher la rĂ©alisation de certains dĂ©sirs il ne reste donc plus qu'Ă  les satisfaire de maniĂšre imaginaire. Cette rĂ©alisation de dĂ©sirs inconscients s'effectue alors de maniĂšre dĂ©guisĂ©e les Ɠuvres d'art sont ainsi le moyen pour l'artiste de sublimer ses dĂ©sirs en leur trouvant un ersatz, un substitut plus acceptable. La sublimation consiste Ă  transformer et Ă  orienter certains dĂ©sirs vers des buts de valeur sociale ou affective plus Le rĂȘve et l'Ɠuvre d'art sont ainsi des moyens de satisfaire de maniĂšre imaginaire certains dĂ©sirs que l'on a refoulĂ© pour Ă©viter un conflit intĂ©rieur entre nos dĂ©sirs et nos exigences morales. Mais Ă  la diffĂ©rence du rĂȘve qui est par essence narcissique, tournĂ© seulement vers soi, les Ɠuvres d'art ne sont pas cachĂ©es au regard d'autrui, elles n'enferment donc pas l'artiste dans son individualitĂ©. L'artiste offre donc au regard d'autrui l'objet de satisfaction dĂ©guisĂ©e de ses dĂ©sirs et peut mĂȘme par lĂ  offrir du plaisir Ă  ceux qui l'observent. L'artiste, par ses Ɠuvres entre ainsi en communication avec les autres hommes et avec leurs dĂ©sirs il crĂ©e par ses Ɠuvres un monde commun, un lien entre les p. 204 Hegel1 L'imitation de la nature ne peut ĂȘtre satisfaisante dans la mesure oĂč c'est une imitation d'un modĂšle qui existe dĂ©jĂ . Pour Hegel, la crĂ©ation artistique consiste Ă  produire, Ă  extĂ©rioriser Ă  donner une existence effective Ă  qqch de notre esprit, Ă  rĂ©aliser qqch de soi. L'art est une production de l'esprit et non une imitation de la nature caricature. C’est la crĂ©ation qui inspire la fiertĂ© alors que la copie, Ă©tant toujours infĂ©rieure Ă  son modĂšle, inspire plus de dĂ©goĂ»t que d’ p. 204 Proust2 La crĂ©ation artistique a un sens fort au sens oĂč elle renouvelle sans cesse le monde. Elle change notre vision du monde, elle nous le donne mĂȘme Ă  voir, tel un oculiste. Mais en changeant notre façon de voir le monde, l’artiste change ainsi le sens que nous donnons aux choses et donc change le monde lui-mĂȘme une voiture devient un Renoir », autrement dit une Ɠuvre d’art donc un autre objet ayant une autre p. 2051 La formule d'Oscar Wilde selon laquelle la nature imite l’art semble paradoxale au sens oĂč elle va contre la doxa, contre l’opinion commune. En effet, l’art est souvent vu comme une reproduction des objets de la nature l’artiste essaierait de reproduire la beautĂ© qu’il trouve dans la nature les ailes des papillons par exemple. Wilde inverse ici le rapport entre l’art et la nature. En effet, la nature est aujourd’hui Ă  ce point transformĂ©e par la main de l’homme qu’elle semble imiter les Ɠuvres d’art. La mise en forme de la nature selon une certaine configuration semble ainsi se faire selon le mĂȘme procĂ©dĂ© que la crĂ©ation artistique. La photographie ici prĂ©sentĂ©e nous donne Ă  voir une culture d’algues, organisĂ©e par l’homme. C’est donc sans doute l’homme qui tente de transformer la nature pour la faire imiter l’art, c’est-Ă -dire sa propre production. La nature devient un matĂ©riel dire que la nature imite l’art c’est aussi suggĂ©rer que la nature devient une pĂąle copie du modĂšle qu’est l’art, c’est donc inverser la hiĂ©rarchie initiale entre les deux pour rehausser la crĂ©ation artistique au dĂ©triment d’une nature dont la beautĂ© laisse parfois Ă  La photographie a-t-elle une fonction purement reprĂ©sentative au sens de prĂ©senter une nouvelle fois une rĂ©alitĂ© qui existe dĂ©jĂ  ? Elle peut nous faire voir les choses autrement par une certaine mise en scĂšne par exemple. Elle aurait ainsi une autre fonction celle d'exprimer un sens, d'entamer une rĂ©flexion sur le rĂ©el. De plus, si la photographie est censĂ©e reprĂ©senter la rĂ©alitĂ©, elle est condamnĂ©e Ă  la figer alors que la rĂ©alitĂ© est en perpĂ©tuel changement, en mouvement. DĂšs lors, elle ne peut la retranscrire adĂ©quatement. Par exemple, la peinture de chevaux en plein mouvement semble plus vraie qu'une 206-207 RĂ©sumĂ© HEGEL, EsthĂ©tiqueL’art nous Ă©loigne-t-il de la vĂ©ritĂ© des choses en nous berçant dans l’illusion comme l’affirme Platon ou est-il au contraire un moyen d’accĂ©der Ă  une vĂ©ritĂ© plus profonde de l’ĂȘtre des choses, vĂ©ritĂ© intelligible relevant de l’IdĂ©e souvent cachĂ©e derriĂšre l’apparence sensible des objets du monde ? Hegel affirme que l’art donne prĂ©cisĂ©ment l’IdĂ©e Ă  contempler en la faisant apparaĂźtre de maniĂšre sensible, pour qu’elle ne demeure pas une simple abstraction. Mais Ă  la diffĂ©rence des objets du monde, qui sont des objets sensibles, l’art ne nous donne que l’apparence de ce sensible et ne laisse donc pas place au dĂ©sir de le consommer. DĂšs lors, en tant que manifestation de l’esprit, l’art ne peut se rĂ©duire Ă  l’imitation de la nature. Au contraire, toute crĂ©ation artistique est le moyen pour l’homme de se contempler lui-mĂȘme en tant qu’esprit en observant son Ɠuvre. La finalitĂ© de l’art n’est ni un simple plaisir esthĂ©tique ni une Ă©rudition sur la crĂ©ation l’art a pour tĂąche de nous livrer l’IdĂ©e des choses, leur vĂ©ritĂ© mais toujours par leur aspect sensible c’est en cela que l’art diffĂšre de la philosophie, oĂč l’idĂ©e s’est libĂ©rĂ©e de son aspect sensible pour n’ĂȘtre que pur concept.pp. 208-209 HEGEL suiteTexte 1 1 La beautĂ© artistique est supĂ©rieure au beau naturel parce qu’elle est de nature spirituelle relĂšve de l’esprit ce qui est toujours supĂ©rieur au La beautĂ© artistique nous donne Ă  voir l’apparence du sensible et non le sensible lui-mĂȘme ainsi ce n’est plus l’objet lui-mĂȘme que l’on a en face de soi et qu’on aurait tendance Ă  vouloir s’approprier, que l’on dĂ©sire c’est seulement son apparence. IndiffĂ©rent Ă  l’existence effective de l’objet, la contemplation esthĂ©tique s’attache ainsi Ă  la simple IdĂ©e de ce qu’est l’objet, Ă  sa dimension 2 1 Le besoin d’art provient du fait que l’homme ne se contente pas d’ĂȘtre immĂ©diatement comme les choses naturelles en tant que conscience, il est pour soi et a donc Ă  se contempler lui-mĂȘme en tant que conscience. Il est en soi et pour soi et afin de se contempler, de se donner lui-mĂȘme Ă  voir, il produit, il crĂ©e et toutes ces crĂ©ations artistiques sont autant de moyens pour l’homme de s’observer comme L’homme peut prendre conscience de lui-mĂȘme de maniĂšre thĂ©orique, spĂ©culative par la pensĂ©e, la rĂ©flexivitĂ©, l'introspection, il se contemple et perçoit ses Ă©tats d'Ăąme; mais aussi de maniĂšre pratique, en transformant le monde qui lui fait face. Ainsi, en le transformant, il lui donne son empreinte, la marque de ce qu’il est, c'est l’extĂ©riorisation concrĂšte de ce qu’il 3 1 Les scĂšnes et objets de la vie courante ont cela de particulier qu’ils n’attirent plus notre regard nous ne voyons plus ces objets qui n’attirent pas notre attention. Nous restons indiffĂ©rents au contenu de ces objets du quotidien. Paradoxalement, l’art, en nous donnant Ă  voir la surface de ces objets, ne nous Ă©loigne pas de leur contenu mais au contraire rĂ©oriente notre attention et notre intĂ©rĂȘt vers celui-ci. Avec sa surface, c’est bien le contenu de cet objet du quotidien jusqu’alors sans intĂ©rĂȘt qui m’intĂ©resse c’est ainsi que l’apparence devient miracle d’idĂ©alitĂ© ».2 On oppose gĂ©nĂ©ralement l’essence Ă  l’existence, le sensible Ă  l’intelligible, l’Etre Ă  l’apparaĂźtre. L’originalitĂ© de la pensĂ©e de Hegel consiste Ă  montrer que toute IdĂ©e ne peut ĂȘtre que si elle se manifeste, qu’elle s’extĂ©riorise et donc que l’apparence est un moment essentiel de la vĂ©ritĂ© qui ne peut rien ĂȘtre si elle n’apparaĂźt pas. De mĂȘme, la surface est essentielle Ă  la profondeur et la forme essentielle au 4 La notion d’idĂ©alitĂ© dĂ©signe d’abord ce qui relĂšve de l’IdĂ©e. En tant que tel, elle caractĂ©rise quelque chose de durable. L’idĂ©alitĂ© dĂ©signe ainsi l’essence des choses, ce qui les dĂ©finit et qui en ce sens n’est pas pĂ©rissable. Elle s’oppose Ă  l’existence des choses faite de changements perpĂ©tuels et aux accidents qui affectent les choses mais n’en constituent pas des caractĂ©ristiques 222-223 Hannah Arendt1 Selon Arendt, la finalitĂ© de l'art ne doit pas ĂȘtre de servir Ă  quelque chose d'autre que de ravir. Ainsi, elle ne doit pas ĂȘtre de s'Ă©duquer, de parfaire sa connaissance d'une pĂ©riode donnĂ©e ». En effet, dans un tel cas, on utilise l'objet d'art Ă  des fins secondes », ce qui ne diffĂšre fondamentalement pas du fait de s'en servir pour boucher un trou dans un mur ».2 Le philistinisme consiste Ă  juger de tout en terme d'utilitĂ©. L'attitude du philistin cultivĂ© consiste Ă  se servir de l'art pour une autre fin que la pure contemplation esthĂ©tique elle consiste Ă  s'en servir pour se cultiver et ainsi permettre une ascension sociale. C'est en cela qu'Arendt juge qu'il y a lĂ  une crise de la culture » car cela dĂ©voie la vĂ©ritable finalitĂ© de l'art. Elle considĂšre en effet que l'attitude qui consiste Ă  se servir des objets d'art pour se cultiver et ainsi prĂ©tendre Ă  une certaine position sociale n'est pas l'attitude appropriĂ©e dans la mesure oĂč elle fait de la culture une valeur, une marchandise sociale, un objet d' La culture de masse risque de faire des Ɠuvres d'art des produits de consommation comme les autres et ainsi de les dĂ©truire. En effet, faire d'une Ɠuvre d'art un objet de loisir implique qu'on le consomme et qu'on le fasse ainsi entrer dans le cercle de la nĂ©cessitĂ© vitale. Ainsi, ces Ɠuvres d'art n'auraient plus cette durabilitĂ© qui fait d'elles des Ɠuvres qui habitent notre monde spĂ©cifiquement humain, elles deviendraient des objets pĂ©rissables. En effet, les Ɠuvres d'art sont censĂ©es n'avoir aucune fonction dans le processus vital de la sociĂ©tĂ© et c'est pour cette raison qu'elles ont une immortalitĂ© potentielle. Une version divertissante de celles-ci leur ĂŽte leur nature d'Ɠuvre d'art qui est prĂ©cisĂ©ment de n'ĂȘtre ni consommĂ©e ni Initialement, les notions d'art et de technique se confondent puis l'art s'en dĂ©tache en visant simplement le beau, le plaisir esthĂ©tique indĂ©pendamment de l'utilitĂ©. Servir Ă  signifie ĂȘtre au service de qqch d'autre. DĂšs lors, si l'art sert Ă  qqch il devient un moyen, un outil et perd ainsi toute sa noblesse, sa valeur intrinsĂšque. L'art a peut-ĂȘtre pour vocation d'ĂȘtre inutile, de rester extĂ©rieure Ă  cette logique utilitaire qui dĂ©termine notre rapport ordinaire au monde. Il serait une fin en soi. Mais si l'art est une fin cela veut-il nĂ©cessairement dire qu'il n'ait pas de fin ? Si l'art doit ĂȘtre inutile, qu'il ne doit pas ĂȘtre un moyen pour qqch, alors pourquoi crĂ©er et pourquoi aller au musĂ©e ? Le paradoxe de l'art semble bien ĂȘtre que ce qui fait sa valeur c'est d'ĂȘtre l'art vise-t-il seulement le beau et en ce sens n'aurait aucune utilitĂ© et serait donc inutile ou faut-il revoir le sens mĂȘme de l'idĂ©e d'utilitĂ© au sens oĂč l'art ne sert pas Ă  qqch d'autre que lui-mĂȘme mais n'est pas pour autant inutile, il a bien une Bergson L’art nous donne Ă  voir le monde, les choses du monde pour ce qu’elles sont, indĂ©pendamment de leur utilitĂ©, de leur aspect pratique. Ainsi, l’art ne doit pas tant servir Ă  quelque chose mais doit au contraire nous faire oublier cette logique utilitariste qui consiste Ă  voir dans toute chose un moyen pour mon action. Le dĂ©sintĂ©ressement par rapport au monde que nous apprend l’artiste peut nous permettre de le voir tel qu’il est rĂ©ellement, dans toute sa richesse. Le monde que nous rĂ©vĂšle l’artiste est fait d’objets singuliers, irrĂ©ductibles les uns aux autres et non pas de multiples exemplaires similaires d’un mĂȘme L'art est une fin en soi, une activitĂ© agrĂ©able voulue pour elle-mĂȘme et dĂ©nuĂ©e de tout intĂ©rĂȘt. L'art est une fin en soi et non pas un moyen donc en un sens il n'a pas de fin. Mais n'a-t-il donc aucune fonction ? L'art est-il seulement un divertissement ? voir ArendtFreud L’art est avant tout le moyen pour l’homme de sublimer ses dĂ©sirs les plus inavouables. Ainsi, en crĂ©ant des Ɠuvres, l’artiste rĂ©alise ses dĂ©sirs en leur trouvant un substitut acceptable et mĂȘme honorable. Mais l'art n'est pas seulement la rĂ©alisation narcissique et Ă©goĂŻste des dĂ©sirs humains, c'est aussi un moyen de communiquer et de crĂ©er du lien entre les dĂ©sirs des hommes par ces L'art permet Ă  l'homme de prouver son habiletĂ©. Il doit ĂȘtre crĂ©ation et non imitation car l'homme ne cherche pas Ă  reprĂ©senter la nature mais recherche sa propre image. Il cherche Ă  ĂȘtre pour soi et pour les autres. Il y a derriĂšre la crĂ©ation d'Ɠuvres artistiques un besoin pour l'homme de se contempler lui-mĂȘme dans son Ɠuvre mais aussi d'ĂȘtre reconnu par les autres sujets conscients comme tel. En s'extĂ©riorisant en tant qu'esprit, le crĂ©ateur se voit comme conscience de soi et se montre Ă  autrui qui le reconnaĂźt comme tel.→ Voir l'excellente fiche de lecture de SoĂ©lie sur le L'art permet un renouvellement de notre regard sur le monde, du sens que nous donnons aux choses et donc change ainsi le monde lui-mĂȘme l'art sert avant tout Ă  recrĂ©er perpĂ©tuellement le monde que nous habitons. Il nous incite Ă  revoir le monde Ă  l'infini et ainsi Ă  le recrĂ©er L'unique but de l'art est l'apparaĂźtre et son critĂšre est la beautĂ©. Il ne faut donc voir dans l'art ni un moyen de se cultiver en vue d'une Ă©ventuelle ascension sociale, ni un simple loisir ou divertissement. Dans les deux cas, on dĂ©voie la fonction initiale de l'art qui est de ravir celui qui la contemple et qui ne doit pas servir Ă  autre chose. Mais rĂ©duire l'art Ă  un simple divertissement est Ă©galement prĂ©judiciable dans la mesure oĂč on les consommerait comme tout autre produit de consommation. Les Ɠuvres d'art, par leur durabilitĂ© intrinsĂšque doivent ĂȘtre exclues de ce processus de consommation qui les dĂ©truirait elles sont lĂ  pour survivre aux gĂ©nĂ©rations et constituer un monde spĂ©cifiquement l'excellente fiche de ManonPour une proposition de plan dĂ©taillĂ© voir

Aquoi sert l'art? Pour moi il sert Ă  donner des Ă©motions, Ă  pousser Ă  la rĂ©flexion. D'ailleurs sous les dictatures ce sont la presse et les artistes qu'ils mettent en prison, c'est qu'elles sert donc Ă  quelques chose! Et je crois mĂȘme qu'elle peut changer le monde, d'une certaine façon. Car le monde est perçu individuellement, et si

Vers une Nouvelle SantĂ©... Avec l'arrivĂ©e de l'Ere Nouvelle l'ĂȘtre humain saisit les TrĂ©sors de la Terre et leur utilisation pour le maintien en bonne SantĂ©. S'ils s'adaptent Ă  l'immense Mouvement des Courants Vitaux sacrĂ©s, alors les ĂȘtres humains retrouveront la SantĂ©. L'Art de la SantĂ© consiste notamment Ă  trouver la Force de GuĂ©rison dans toutes les plantes. La SantĂ© Naturelle, ça s'apprend ... Naturellement! Le vĂ©ritable Art de GuĂ©rir ne s'apprend pas. S'installer sur une Hauteur peut aider Ă  retrouver la SantĂ©. Vivre en plein air confĂšre FraĂźcheur et SantĂ©. "Fais du bien Ă  Ton corps pour que Ton Ăąme ait le dĂ©sir d'y demeurer..." - Proverbe Indien - Rechercher Sur L'art De Vivre Sain Recherche Newsletter L'Art de Vivre Sain DĂ©couvrez les Lois et les Principes de L'Art de Vivre Naturellement en Bonne SantĂ©! Archives Articles RÉCents Pages De L'art De Vivre Sain CatĂ©gories Inscrivez-Vous À La Newsletter Abonnez-vous pour ĂȘtre averti des nouveaux articles publiĂ©s. Liens Poursavoir Ă  quoi sert l’art, il faudra bien savoir de quoi on parle Pour Bergson, l’artiste est celui qui est capable de se dĂ©tacher de la rĂ©alitĂ©, de "notre besoin de vivre et d’agir" qui "nous a amenĂ© Ă  rĂ©trĂ©cir et Ă  vider" notre vision du monde. DĂšs lors l’art sert Ă  nous rĂ©vĂ©ler en nous et hors de nous ce que nos prĂ©occupations matĂ©rielles nous empĂȘchent de Chroniques d’expertsCarriĂšre Le 17/04/2019 © GETTY IMAGES Temps de lecture 6 minutes La plupart des diplĂŽmes de l'enseignement supĂ©rieur ne prĂ©parent pas suffisamment bien les Ă©tudiants au marchĂ© du travail. Les employeurs et les dirigeants d’entreprise se plaignent souvent du fossĂ© qui existe entre ce que les Ă©tudiants apprennent Ă  l’universitĂ© et ce qu’ils sont censĂ©s savoir pour ĂȘtre prĂȘts Ă  commencer Ă  travailler. Un constat particuliĂšrement alarmant quand on considĂšre le nombre important et sans cesse croissant de diplĂŽmĂ©s du supĂ©rieur plus de 40% des 25-34 ans dans les pays de l’OCDE et prĂšs de 50% de la mĂȘme classe d’ñge aux Etats-Unis. Bien que l’obtention d’un diplĂŽme d’études supĂ©rieures soit clairement bĂ©nĂ©fique – des rapports rĂ©cents publiĂ©s par The Economist indiquent que le retour sur investissement associĂ© n’a jamais Ă©tĂ© aussi Ă©levĂ© pour les jeunes – sa valeur ajoutĂ©e diminue Ă  mesure que le nombre de titulaires augmente. Ce qui explique pourquoi un tel diplĂŽme permettra d’accroĂźtre ses revenus de plus de 20% en Afrique subsaharienne oĂč les diplĂŽmĂ©s du supĂ©rieur sont relativement rares, mais de 9% seulement en Scandinavie oĂč 40% des adultes sont diplĂŽmĂ©s du supĂ©rieur.Dans le mĂȘme temps, alors que les Ă©tudes supĂ©rieures se banalisent, les recruteurs et les employeurs en font de plus en plus souvent une condition nĂ©cessaire d’embauche, qu’elles soient utiles ou non pour le poste Ă  pourvoir. Sans nier que ces diplĂŽmes donnent accĂšs Ă  des emplois mieux rĂ©munĂ©rĂ©s, les entreprises se font cependant du tort – de mĂȘme qu’aux jeunes – en ne considĂ©rant que des candidats issus de ces formations. Alors que nous vivons une Ă©poque de disruption omniprĂ©sente oĂč le marchĂ© du travail Ă©volue de façon imprĂ©visible, les connaissances historiquement associĂ©es Ă  ces diplĂŽmes apparaissent de moins en moins faible corrĂ©lation entre diplĂŽmes et performance au travailPlusieurs arguments factuels remettent en question la valeur intrinsĂšque ­– par opposition Ă  celle perçue – d’un diplĂŽme du supĂ©rieur. Tout d’abord, des mĂ©ta-analyses d’études ont montrĂ© depuis longtemps que la corrĂ©lation entre le niveau d’éducation et la performance au travail est faible. En rĂ©alitĂ©, les Ă©tudes indiquent que les scores obtenus Ă  des tests d’intelligence sont un bien meilleur indicateur du potentiel de rĂ©ussite dans un poste donnĂ©, notamment dans ceux qui font constamment appel Ă  la rĂ©flexion et Ă  l’apprentissage. Les rĂ©sultats scolaires permettent de savoir si un candidat a beaucoup Ă©tudiĂ© ou pas, alors que la performance Ă  un test d’intelligence montre la capacitĂ© d’un individu Ă  apprendre, Ă  raisonner et Ă  penser de façon ailleurs, la surreprĂ©sentation des classes sociales favorisĂ©es dans les Ă©tudes supĂ©rieures contribue Ă  rĂ©duire la mobilitĂ© sociale et Ă  augmenter les inĂ©galitĂ©s. Beaucoup d’établissements du supĂ©rieur choisissent leurs Ă©tudiants en fonction de leur mĂ©rite, mais un tel mode de sĂ©lection va de pair avec des variables qui amoindrissent la diversitĂ© des candidats reçus. Dans beaucoup de sociĂ©tĂ©s, il y a un fort degrĂ© d’endogamie basĂ© sur le niveau de revenu et la classe sociale. Ainsi, aux États-Unis, les individus aisĂ©s sont plus susceptibles d’épouser des personnes issues du mĂȘme milieu social qu’eux et les familles nanties peuvent se permettre de payer des Ă©coles et des cours de soutien privĂ©s, des activitĂ©s parascolaires et d’autres privilĂšges encore qui accroissent la probabilitĂ© que leur progĂ©niture accĂšde Ă  une universitĂ© d’élite. Ce qui, Ă  son tour, a des consĂ©quences sur toute la trajectoire future de l’enfant, y compris les carriĂšres auxquelles il pourra prĂ©tendre. Certains bĂ©nĂ©ficient donc clairement d’avantages dont d’autres sont Ă©valuations psychologiques qui prĂ©disent mieux la performance professionnelleQuand les employeurs valorisent les diplĂŽmes, c’est souvent parce qu’ils les considĂšrent comme des indicateurs fiables des capacitĂ©s intellectuelles des candidats. Mais si c’est rĂ©ellement leur objectif, pourquoi ne recourent-ils pas plutĂŽt Ă  des Ă©valuations psychologiques qui prĂ©disent bien mieux la performance professionnelle future du candidat sans se confondre avec son statut socio-Ă©conomique et d’autres variables dĂ©mographiques ?Cela dit, les Ă©tablissements du supĂ©rieur pourraient accroĂźtre de maniĂšre substantielle la valeur de leurs diplĂŽmes du premier cycle en dĂ©diant davantage d’heures Ă  l’enseignement des soft skills. Il y a peu de chances que les recruteurs et les employeurs soient impressionnĂ©s par des candidats incapables de faire montre d’un certain degrĂ© de compĂ©tences interpersonnelles. C’est lĂ  oĂč se situe sans doute l’une des plus grosses diffĂ©rences entre ce que recherchent respectivement une universitĂ© et un employeur chez un candidat. Tandis que les employeurs attendent des candidats une intelligence Ă©motionnelle Ă©levĂ©e, de la rĂ©silience, de l’empathie et de l’intĂ©gritĂ©, rares sont les universitĂ©s qui mettent en avant ces attributs comme critĂšres de sĂ©lection ou qui cherchent Ă  les dĂ©velopper. Alors que l’intelligence artificielle et les technologies disruptives ont de plus en plus d’impact sur la sociĂ©tĂ©, les candidats capables d’effectuer des tĂąches hors de portĂ©e des machines prennent de la valeur, ce qui souligne l’importance croissante des soft skills qui restent dans une large mesure l’apanage des compĂ©tences techniques moins valorisĂ©es par les employeursDans une Ă©tude rĂ©cente menĂ©e par le ManpowerGroup auprĂšs de 2000 salariĂ©s, plus de 50% des organisations plaçaient la rĂ©solution de problĂšme, la collaboration, le service client et la communication au rang des compĂ©tences les plus recherchĂ©es. De mĂȘme, dans un rapport Ă©galement rĂ©cent, Josh Bersin notait que, de nos jours, les employeurs sont tout aussi susceptibles de sĂ©lectionner des candidats en fonction de leur capacitĂ© d’adaptation et d’adhĂ©sion Ă  la culture d’entreprise et de leur potentiel de croissance que pour leurs compĂ©tences techniques par exemple, le langage de programmation Python, l’approche analytique ou le cloud computing. Les entreprises telles que Google, Amazon et Microsoft ont elles-mĂȘmes soulignĂ© l’importance de la curiositĂ© et de l’appĂ©tence pour la connaissance et l’apprentissage comme indicateurs clĂ©s du potentiel de carriĂšre. Ceci rĂ©sulte sans doute de l’attention de plus en plus forte portĂ©e Ă  la formation des employĂ©s ; un rapport montre ainsi qu’en 2017, les entreprises amĂ©ricaines ont dĂ©pensĂ© plus de 90 milliards de dollars sur ce poste. Le retour sur investissement sera d’autant plus Ă©levĂ© que les personnes embauchĂ©es seront curieuses par Ă©tablissements du supĂ©rieur ont cependant la possibilitĂ© de retrouver leur pertinence en aidant les managers Ă  combler leurs lacunes quand ils sont promus Ă  des postes de direction. En effet, de nos jours, ce sont souvent les meilleurs salariĂ©s qui deviennent managers alors qu’ils n’ont suivi aucune formation Ă  ce sujet et qu’ils n’ont pas encore les compĂ©tences nĂ©cessaires pour diriger une Ă©quipe. Cependant, si davantage d’établissements Ă©ducatifs investissaient dans l’enseignement de ces compĂ©tences, les entreprises disposeraient d’un pool plus important de candidats aptes Ă  diriger des rĂ©sumĂ©, nous pensons que le marchĂ© appelle clairement un changement de paradigme. De plus en plus d’individus investissent dans les Ă©tudes supĂ©rieures alors que leur but principal est avant tout pragmatique se rendre plus attractif en tant que candidat Ă  un emploi et contribuer Ă  l’économie. MĂȘme si les diplĂŽmes du supĂ©rieur continuent de bĂ©nĂ©ficier Ă  leurs dĂ©tenteurs, les entreprises peuvent aider Ă  faire Ă©voluer la situation en leur donnant moins de poids comme indicateur de compĂ©tence intellectuelle et d’employabilitĂ© et en adoptant des critĂšres d’embauche plus diversifiĂ©s. Je suis dĂ©jĂ  abonnĂ©, je me connecte Abonnement intĂ©gral 14,50 € / mois Offre sans ĂȘtes libre de rĂ©silier Ă  tout moment 6 Magazines, versions papier et numĂ©rique par an 4 Hors-sĂ©ries, versions papier et numĂ©rique par an AccĂšs illimitĂ© au site Havard Business Review France Tomas Chamorro-Premuzic Chief Talent Scientist chez ManpowerGroup, professeur de psychologie du travail et des organisations Ă  l’University College de Londres et Ă  l’universitĂ© de Columbia et membre associĂ© de l’Entrepreneurial Finance Lab d’Harvard. Il est l’auteur de Why Do So Many Incompetent Men Become Leaders ? And How to Fix It » Harvard [
] Voir toutes les chroniques Becky Frankiewicz PrĂ©sidente de ManPowerGroup North America et experte en marchĂ© du travail. Avant cela, elle a dirigĂ© Quaker Foods North America, l’une des plus grosses filiales de PepsiCo, et a fait partie de la liste des dix individus les plus crĂ©atifs de ce secteur industriel dressĂ©e par Fast Company. Vous pouvez [
] Voir toutes les chroniques Sur le mĂȘme sujet
Lart sert-il à quelque chose ? En 1917, Marcel Duchamps expose dans un salon d'art un urinoir. L'objet qu'est l'urinoir, en devenant oeuvre d'art, perd sa fonction initiale. Des lors qu'il est exposé dans un salon d'art, on ne s'en servira plus pour uriner. Peut-on dire qu'il sert à quelque chose ? On aurait plutÎt envie de dire qu'il ne
Concert de Deluxe Musique, Jazz - Blues, ConcertAlençon 61000Le 28/09/2022Costumes dĂ©jantĂ©s et brillants symbole de leur explosivitĂ©. Une Ă©lectro-pop libre et festive qui nous frise la moustache ! De leur album Stachelight Janvier 2016 Ă  Boys & Girl Juin 2019 et Boys & Girl Suite et Fin Mars 2020, les six amis Kilo, Kaya, Pietre, Soubri, PĂ©pĂ© et Liliboy ont rĂ©alisĂ©s plus de 500 dates en France Francofolies, Printemps de Bourges, Dour, Garorock, Solidays, Montreux Jazz Festival, PalĂ©o, Vieilles Charrues
 et dans le monde Italie, Suisse, Belgique, Allemagne, Royaume- Uni, Chine, USA, Australie
. Profitant du confinement pour rejouer ses classiques, Deluxe sortait en Juillet 2020 un nouvel album En Confinement », et au Printemps 2022 leur tout dernier album ! Sur scĂšne, des costumes encore plus dĂ©jantĂ©s, colorĂ©s et brillant, Ă  l’intĂ©rieur d’une scĂ©nographie totalement revisitĂ©e, qui laissera encore plus de place Ă  leur explosivitĂ© et leur dynamisme communicatif. Sans oublier leur emblĂ©matique moustache qui sera encore une fois mise Ă  l’honneur. Deluxe nous a ainsi prĂ©parĂ©, une performance musicale et visuelle encore plus folle, alors si ça t’a plu, reviens moustachu ».
Lart ne doit pas seulement ĂȘtre entendu dans le sens de « beaux-arts » : il ne faut pas oublier l'art de l'artisan, qui lui aussi rĂ©clame une technique, c'est-Ă -dire un ensemble de rĂšgles Ă  respecter.Il est clair cependant que les beaux-arts n'ont pas la mĂȘme finalitĂ© puisqu'ils recherchent le beau et produisent des objets dĂ©pourvus d'utilitĂ©. a quoi sert l'art philo 18 janvier 2021 0 0 Retrouvez l'Ă©mission en réécoute gratuite et abonnez-vous au podcast ! Il sourit "A court terme, ça ne sert Ă  rien, c'est comme l'art. 1. Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion Raison et religion; En quoi la conscience du temps qui passe a-t-elle une incidence sur le sens de l'existence ? - ~karen~ A quoi cela sert-il d'avoir des convictions sublimes si on agit comme un animal ? », c’est donc se demander si l’art apporte quelque chose d’utile Ă  son maĂźtre, si il vient combler ses dĂ©sirs ; si il est d’une utilitĂ© quelconque dans la maison humaine, ou si il n’est pas vital Ă  quelques postes qu’il soit. L'art, crĂ©ation de l'artisan, c'est-Ă -dire celui qui maĂźtrise l'art, ou de l'artiste, qui lui a le talent nĂ©cessaire, est une superposition ou mĂȘme une substitution Ă  la nature ; crĂ©ation humaine elle tend Ă  transformer l'Ă©tat. La philosophie sert Ă  attrister. En cliquant sur OK, vous acceptez que utilise des cookies ou une technologie Ă©quivalente pour stocker et/ou accĂ©der Ă  des informations sur votre appareil. L'art ne copie pas le rĂ©el, il le transforme en transformant notre regard. L’art n’est pas un simple passe-temps, une activitĂ© superflue et vaine, futile et dĂ©risoire elle implique l’homme dans son ĂȘtre et manifeste sa libertĂ©. Il s’agit du quoi » de l’énoncĂ©. L'art moderne. L'imitation est inutile, autant aller directement au modĂšle. et l'art des artistes et des Ɠuvres d'art. Or, il y a eu une "rĂ©volution" dans la conception de l'art au XX est siĂšcle. ConfĂ©rence de Jean-Pierre Estrampes donnĂ©e le 27/11/2013 Ă  la Maison de la philosophie Ă  Toulouse. de nature en Ă©tat de culture. Bergson, "Les deux sources de la morale et de la religion", Chapitre IV explication de texte, Analyse Les mots et les choses, Michel Foucault, Cours de culture gĂ©nĂ©rale pour les Ă©tudiants prĂ©parant les concours des grandes Ă©coles ou les concours administratifs de catĂ©gorie A 2011. Cette conception est donc dangereuse pour l'art lui-mĂȘme. C’est l’équilibre des proportions qui dĂ©finit l’essence de la BeautĂ©. Pour critiquer Hegel, on pourrait montrer que ce qui fait la richesse d'une Ɠuvre est son opacitĂ©, tout ce qui en elle est irrĂ©ductible Ă  la clartĂ© d'une idĂ©e, vecteur d'Ă©motions. ThĂšse À nous montrer, dans la nature et dans l'esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience » rĂ©pond Bergson. Sujet "L’art Ă  quoi ça sert ?" . Il suffit d'ĂȘtre attentif aux critiques simplistes des Ɠuvres contemporaines qui ne signifient rien parce-qu'on n'y reconnaĂźt pas de modĂšle. en replay sur France Culture. Tu ne trouves pas ce que tu cherches ? Une Ɠuvre d'art n'est que la copie d'une copie donc qu'une imitation qui nous dĂ©tourne de l'essence de la rĂ©alitĂ©. L'art rend sensible la rĂ©alitĂ© L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible Paul Klee L'Ɠuvre peut prĂ©senter, c'est-Ă -dire rendre vivant Ă  distinguer de reprĂ©senter qui consiste Ă  avoir un accĂšs immĂ©diat Ă  l'ĂȘtre le rĂ©el en en choisissant des aspects, en mettant l'accent sur ce qui peut nous Ă©chapper, en nous rĂ©vĂ©lant l'essentiel derriĂšre les apparences quotidiennes ou les habitudes de nos regards. L'art est un jeu dĂ©sintĂ©ressĂ© qui se justifie par sa seule beautĂ©. Il donne des joies essentielles. DĂšs lors, l’Ɠuvre d’art 
 PensĂ©e par des Ă©tudiants, la plateforme Pimido utilise des outils de dĂ©tection anti-plagiat pointus, permettant l'analyse et l'optimisation de contenu rĂ©digĂ© par des Ă©tudiants ou des professionnels. Bac Philo 1Ăšre semaine 1/5 A quoi sert l'art ? A quoi sert la philosophie ? Vous pouvez paramĂ©trer vos choix pour accepter les cookies ou non. ... Si l’art, Ă  la diffĂ©rence de la philosophie ou des mathĂ©matiques, n’utilise pas de concepts et donc ne peut en ce sens ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un langage, il donne Ă  penser. [...], [...] Il nous aide par exemple Ă  prendre de la distance par rapport Ă  nos passions on retrouve le thĂšme aristotĂ©licien repris par la psychanalyse de la catharsis l'art est purgatoire, purification L'art ne doit pas cependant se rĂ©duire Ă  ĂȘtre au service d'une idĂ©e, l'artiste ne doit pas ĂȘtre asservi Ă  une idĂ©ologie comme dans l'art nazi ou stalinien car il risquerait d'ĂȘtre remplacĂ© par la philosophie. À quoi sert l’art? Commande ton devoir, sur mesure ! S’interroger sur Ă  quoi sert l’art ? Cours de philosophie. Mais la philo, Ă  quoi ça sert? Un jour l'amour dit Ă  l'amitier "A quoi sert tu incensĂ© ?" L'art ne sert Ă  rien Ă  rien d'autre que lui-mĂȘme. ... L'art et la philosophie, Platon ou l'art de la caverne Sujet 102679 L'art et la rĂ©alitĂ© l'art nous dĂ©tourne-t-il du rĂ©el ? Dissertation philosophie a quoi sert l'art for creative writing course names October 17, 2020 doing homework games The u. S. Country head experiences, and the direction of propagation l'art quoi a dissertation philosophie sert wave disturbance moves through 
 Critique du rĂ©alisme Platon est consĂ©quent avec lui-mĂȘme. L'art n'est pas un luxe, mais une des plus belles dimensions de l'humain. Le soi intĂ©rieure , cette fĂ©minisation de intĂ©rieur montre comment la part fĂ©minine qui est en lui cherche Ă  s'exprimer. Le jugement de goĂ»t est-il universel ? Par exemple, un lit peint est une copie d'un lit concret qui est lui-mĂȘme la copie de l'idĂ©e de lit. [80] "Un bon artiste est-il un artiste mort ? Elle rĂ©pond" Je sert Ă  essuyer les larmes que tu as fait couler". Est-ce un devoir pour l’homme d’ĂȘtre cultivĂ© ? [...], [...] L'artiste par son activitĂ© vise au contraire la complexitĂ© et l'originalitĂ© du rĂ©el, nous indiquant la voie de l'intuition, la seule qui pour Bergson peut atteindre l'ĂȘtre des choses A quoi sert l'art, sinon Ă  nous montrer, dans la nature et dans l'esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience ? Il est gratuit et dĂ©sintĂ©ressĂ©. L’art, crĂ©ation de l’artisan, c’est-Ă -dire celui qui maĂźtrise l’art, ou de l’artiste, qui lui a le talent nĂ©cessaire, est une substitution Ă  la nature ; crĂ©ation humaine elle tend Ă  
 Une oeuvre d'art n'est que la copie d'une copie donc qu'une imitation qui nous dĂ©tourne de l'essence de la rĂ©alitĂ©. Elle doit s’inspirer de la nature, fruit de l’art divin, et en donner une image mimĂ©tique et Ă©loquente. Cette philosophie de l’action, dĂ©veloppĂ©e notamment par Hannah Arendt [60], Ă©merge quand le geste artistique devient l’expĂ©rience d’une relation particuliĂšre. C'est ce que Hegel a montrĂ©. L'ensemble des oeuvres d'Ă©poques rĂ©volues constituent les tĂ©moins d'un temps passĂ©. L'analyse du professeur. L'art Ă  un but spĂ©cifique derriĂšre chaque Ɠuvre d'art, la science ne fait que dĂ©montrer le vrai du faux de la nature humaine. À quoi sert l’art contemporain ? La science, la musique, le sport, l'art culinaire, l'artchitecture, tout cela, je sais Ă  quoi ça sert. A quoi sert la philo au lycĂ©e ? e au milieu des autres? L'art lui sert alors Ă  s'exprimer. C'est pour cela qu'on peut se poser plusieurs questions Ă  
 Est-ce le regard du spectateur qui fait l'oeuvre d'art ? ConfĂ©rence de Madrid sur l'Ăąme humaine - Henri Bergson 1919 - Extrait choisi autour du rĂŽle de l'artiste, Conditions gĂ©nĂ©rales & politique de confidentialitĂ©. L'imitation ne serait qu'une caricature de la vie une occupation stĂ©rile et prĂ©somptueuse qui rend l'art dĂ©passĂ© si on a de meilleurs moyens d'imitation photographies, vidĂ©os, etc. [...], [...] A quoi sert l'art ? L'art comme reflet L'art ne sert Ă  rien Pour Platon La RĂ©publique ,l'art est mĂȘme dangereux car il nous attache aux apparences sensibles. Au fait, Ă  quoi sert la philo? Pourquoi ? À QUOI SERT L’ART CONTEMPORAIN ? l'homme ne saurait se passer pour continuer Ă  devenir ce qu'il est. La comprĂ©hension et la place de l’art sont-elles les mĂȘmes selon les Ă©poques et les civilisations ? Il nous incite Ă  revoir le 
 La question de l’utilitĂ© de l’art est en effet rĂ©currente, dans la mesure oĂč nous supposons implicitement que toute activitĂ© n’est pas Ă  elle-mĂȘme sa propre fin mais sert Ă  autre chose de la mĂȘme façon que la mĂ©decine sert Ă  soigner, soigner sert Ă  ĂȘtre en bonne santĂ©, ĂȘtre en bonne santĂ© sert Ă  bien vivre, bien vivre Ă  ĂȘtre heureux etc. L'approche idĂ©aliste de l'art s'oppose Ă  tout rĂ©ductionnisme. Il faudra alors chasser les artistes de la citĂ© idĂ©ale. Conception et organisation dun projet de recherche. A quoi sert la culture ? L'art sert aussi Ă  la reprĂ©sentation culturelle, politique et diplomatique dans le monde entier. UtilitĂ© spirituelle L’art donne aux individus un angle de vu nouveau, redessiner par l’auteur lui-mĂȘme. Dissertation philosophique Sujet 102735 A quoi reconnaĂźt-on une oeuvre d'art ? Pour en savoir plus, consultez notre Politique de confidentialitĂ©. - La vĂ©ritĂ© Citations sur A quoi sert l'art? Philosophie - Bac toutes sĂ©ries L’art Il y a trĂšs souvent au bac des sujets sur l’art et sur le beau. Malebranche, Entretiens sur la mĂ©taphysique et la religion passions et bonheur durable CONFÉRENCE PAR JEAN-PIERRE ESTRAMPES Association ALDÉRAN Toulouse pour la promotion de la Philosophie MAISON DE LA PHILOSOPHIE 29 rue de la digue, 31300 Toulouse TĂ©l Email philo Site confĂ©rence N°0600-009 Ils ne sont que des illusionnistes ... [...] Mais s'y rĂ©duit-il ? Vous pourrez Ă©galement modifier vos prĂ©fĂ©rences Ă  tout moment en cliquant sur le lien "ParamĂštres des cookies" en bas de page de ce site. Il forme le regard et la sensibilitĂ©. 2", [90] "Peut-on rĂ©ussir sans aucun effort ni talent", Quartier de La ChaussĂ©e / Montargis et sa rĂ©gion, Le CafĂ© philo de Chevilly-Larue et de L'HĂ€y-les-Roses, Coordination pour l’éducation Ă  la non-violence et Ă  la paix. Elle ne sert aucune puissance Ă©tablie. Le terme dĂ©signe Ă  la fois la technique l'art culinaire, l'art militaire, etc. Vraiment? La philosophie ne sert pas Ă  l'État ni Ă  l'Ă©glise, qui ont d'autres soucis. jugement du beau pour dĂ©terminer de la qualitĂ© de l'oeuvre. Ces tripes , dĂ©monstratif, on voit bien comment l'art permet une distanciation d'avec soi-mĂȘme, les tripes en question, Ă©talĂ©es au grand jour ne sont plus celle du narrateur, mais celle de l'objet de rĂ©flexion. Pourtant l’art a toujours Ă©tĂ© associĂ© Ă  ce qui est le plus prĂ©cieux Ă  l’ĂȘtre humain, notamment, la richesse, le pouvoir et le sacrĂ©. - Autres sujets.. A quoi sert la vĂ©ritĂ©? L'art. "Lorsque quelqu'un demande Ă  quoi sert la philosophie, la rĂ©ponse doit ĂȘtre agressive, puisque la question se veut ironique et mordante. Date vendredi 18 fĂ©vrier 2011. À quoi sert la philosophie ? Consulte tous nos documents en illimitĂ© ! A quoi sert l'esprit critique ? L'art sert Ă  imiter la nature esthĂ©tique rĂ©aliste ou naturalisme C'est une conception issue d'Aristote toutes nos crĂ©ations sont des imitations et qui a connu son apogĂ©e au XIX° siĂšcle avec par exemple les trompe-l'Ɠil et qui correspond Ă  la conception courante et naĂŻve selon laquelle l'art doit reproduire le rĂ©el. A quoi sert la culture ? La pensĂ©e et le mouvant Conclusion L'art a donc un double rĂŽle D'une part il a un rĂŽle soustractif car il nous libĂšre de nos angoisses et de nos passions voir Aristote, Hegel et Freud Et d'autre part, il a un rĂŽle additif puisqu'il nous propose des maniĂšres nouvelles de sentir. Par exemple, un lit peint est une copie d'un lit concret qui est lui-mĂȘme la copie de l'idĂ©e de lit. L'art ne ressemble pas aux sciences. Il faudra alors chasser les artistes de la citĂ© idĂ©ale. ", [82] "Les hommes ont-ils besoin d'ĂȘtre gouvernĂ©s? 1 2 Suivante â€ș DerniĂšre » À quoi bon expliquer une Ɠuvre d’art ? [...], [...] L'art sert Ă  imiter la nature esthĂ©tique rĂ©aliste ou naturalisme C'est une conception issue d'Aristote toutes nos crĂ©ations sont des imitations et qui a connu son apogĂ©e au XIX° siĂšcle avec par exemple les trompe-l'Ɠil et qui correspond Ă  la conception courante et naĂŻve selon laquelle l'art doit reproduire le rĂ©el. Il dĂ©couvre Ă  nos regards ce qui s'y trouve depuis toujours mais demeure cachĂ© sans le dĂ©voilement qu'en opĂšre l'artiste. Sujet 741 A quoi reconnaĂźt-on une oeuvre d'art ? Pour Platon La RĂ©publique, l'art est mĂȘme dangereux car il nous attache aux apparences sensibles. Etre libre, est-ce ĂȘtre indiffĂ©rent au jugement dautrui ? 
 On remet en cause ici l’utilitĂ©, la capacitĂ© d’un moyen Ă  rĂ©aliser une fin. C'est aliĂ©ner l'ĂȘtre humain que de l'en priver. A quoi l'art sert-il ? Servir », c’est obĂ©ir, se soumettre, se subordonner Ă  quelqu’un ou Ă  quelque chose. L'art fait voir ce qu'ordinairement on ne sait pas voir. La dĂ©finition de la philosophie comporte gĂ©nĂ©ralement deux versants amour de la sagesse et recherche de la vĂ©ritĂ©. Il est frĂ©quent d’entendre que l’art ne sert Ă  rien. Si la question se pose de savoir Ă  quoi sert la littĂ©rature et si cette question n’est pas entiĂšrement dĂ©pourvue de pertinence, c’est parce que l’expĂ©rience de l’écriture est en un sens la chose la plus vaine, parce qu’elle ne change rien, parce que la chose Ă©crite n’a pas en elle ce pouvoir de modifier l’état du monde qui est impliquĂ© par la moindre action. Mais la philosophie ne pourrait servir » Ă  quelque chose que si elle avait une fonction dĂ©terminĂ©e, si elle poursuivait une fin autre qu’elle mĂȘme. Demander Ă  quoi sert » la philosophie, c’est suggĂ©rer que la philosophie devrait prouver son bien fondĂ© ou son utilitĂ©. Et mĂȘme la religion, je comprends un peu. L'art est-il imitation de la nature ? Proust L'art permet un renouvellement de notre regard sur le monde, du sens que nous donnons aux choses et donc change ainsi le monde lui-mĂȘme l'art sert avant tout Ă  recrĂ©er perpĂ©tuellement le monde que nous habitons. L'art est donc associer Ă  la crĂ©ation artistique mais aussi au techniques. D'oĂč vient la philosophie et qu'en est-il de la vie ? En guise d'introduction, vous pouvez consulter ces quelques pages d'introduction Ă  l'histoire de l'art avec de nombreuses images ainsi que ces textes sur l'art.. Qu'est-ce que l'art ? [...]. Aussi l’art ne cherche-t-il pas Ă  imiter ou Ă  reproduire, mais Ă  traduire une rĂ©alitĂ© mĂ©tasensible. Pour Platon, premier thĂ©oricien de la beautĂ©, l’art humain doit ĂȘtre la reprĂ©sentation sensible d’une idĂ©e. Ces informations personnelles peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour mesurer la performance publicitaire et du contenu ; en apprendre plus sur votre utilisation du site ; ou pour vous permettre d'interagir avec les rĂ©seaux sociaux. ", [83] "Les apparences sont-elles toujours trompeuse, [84] SĂ©ance spĂ©ciale 10 ans du cafĂ© philo, [86] SĂ©ance MĂ©diathĂšque de Montargis, l'art, [87] "Peut-on faire le bonheur des autres...", [89] "La femme est-elle un homme les autres? Art et Philosophie; Des artistes, pour quoi faire ? Nos dissertations de philosophie - L'art. Le jugement esthĂ©tique est-il subjectif? Pimido, c'est 20 ans d'expĂ©rience dans la rĂ©daction, l'optimisation, l'achat et la vente en ligne de documents. L’art devient alors le prolongement de l’action. Ce cours ne fait mention que de l'art classique. Il occupe un rĂŽle de vitrine Dans l'histoire, l'art a toujours tenu une place importante. À quoi bon. Selon vous faut-il s'inquiĂ©ter de l'accĂ©lĂ©ration des progrĂšs technologiques ? Si l'art est expression de l'idĂ©e, c'est sa qualitĂ© d'expression qui en fait la spĂ©cificitĂ© et sa valeur. Synonymes Du Mot Observer, Ambre Gris Balmain Achat, Renault 4 Parisienne 1964, La Vie Ne M'apprend Rien Partition, La DentelliĂšre Louvre, vLY5.
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